Dans la marine, pour avancer, c’est tout(e) voile dehors…
Le coup de plume du dimanche :
Le voile, symbole à géométrie variable.
En cette période de paix pré-Noëlistique, posons un regard sur un atour universel : le foulard (ou voile). Un symbole à géométrie variable.
Au départ, il s’agit d’un simple bout de tissu destiné à se protéger les cheveux du vent, de la poussière, la bruine, les poux. Un objet utile et seyant.
Mais inévitablement, il a rapidement été utilisé à d’autres fins.
Un peu d’histoire
Puisque c’est dimanche, commençons par Paul de Tarse, plus connu sous l’appellation de Saint Paul, qui écrit avec enthousiasme dans son Épitre aux Corinthiens : « L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme ».
(Aparté et note de la rédaction pour les garçons : si vous avez du mal à vous concentrer sur votre lecture, c’est normal. Cachez l’image ci dessus avec un post it, et reprenez la lecture, ça ira mieux)
« En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme.
C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. »
Donc de l’homme.
Évidemment, tout ça date un peu, mais, dans notre pays, chacun est libre de croire ou de ne pas croire, et d’interpréter les écrits religieux comme il l’entend, tant que cela reste du domaine de la sphère privée.
Pourtant, si le mari aimant, développait cet épitre à sa chérie en lui offrant un joli carré Hervès le 24 au soir ou le 25 au matin à l’ouverture des cadeaux, sûr que ça mettrait un peu d’ambiance au pied du sapin…
Chez les grecs (antiques) aussi, l’épouse devait couvrir sa tête. On remarquera que les sculptures de déesses de la famille (Hestia, par exemple, la soeur de Zeus) sont en général voilées, mais les pétroleuses célibataires comme Vénus ou Diane ne le sont quasiment jamais.
Toujours les mêmes qui en profitent, c’est pô juste.
On notera au passage que le terme « nuptial » pour tout ce qui a trait au mariage, vient de nupta, qui signifie littéralement voilée, d’où le voile de la mariée, légèrement grillagé qui permet au marié de découvrir au dernier moment, sa moitié, suivi des demoiselles d’honneur, et tout le tralala.
Comme nous le dit une publicité : Le voile est l’accessoire indispensable pour sublimer la mariée. So chic !
Mais nous devons rappeler ici tout de même que la dissimulation du visage dans l’espace public est punie d’une contravention de deuxième classe (max 150 euros). Prendre une prune le jour du mariage, c’est ballot.
De l’utilisation du voile, sur le Bassin …
Evidemment, on peut l’utiliser autrement.
Pour homme : Façon chèche
Pour avoir le beau regard ténébreux du prince du désert … sur la dune du Pyla.
Les yeux bandées : Pour jouer à Colin Maillard
En version enfantine, par exemple, « Tourne, tourne, tourne et cherche qui est qui et où »
En version adulte plus osée, c’est possible aussi…
La bouche bâillonnée : Pour un acte militant
Anny Bey, conseillère municipale d’opposition à Arcachon, en a fait l’éclatante démonstration lors du dernier conseil municipal ce jeudi.
Elle a utilisé son foulard comme un bâillon pour, paradoxalement, se faire entendre, alors que le maire voulait la faire taire. L’effet a été plutôt réussi, coté com. Mais attention à l’effet boomerang, ses détracteurs pourraient bien lui demander de le garder pour toute la durée du prochain conseil.
En secourisme
Le foulard est aussi un élément de premier secours ou de soin. Après un match du rugby un peu rugueux, par exemple. Distingué qui plus est. Un bras cassé soutenu par un joli bout de soie, c’est meilleur pour le moral, et plus classe qu’une bandelette Velbo.
Voilà, nous avons fait le tour de la question sur le sujet.
Non ? Il en manque ? Ah bon ?
On va encore dire que je me voile … la face.
Bon dimanche (quand même) !
Michel Lenoir
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