Souvenirs d’en F(r)ance : Des cadeaux sacrés …
Ces objets ou moments qui ont pu vous marquer… (par Patrice Vergès)
2/12/17
Souvenirs d’en F(r)ance : Les cadeaux des fêtes religieuses des pré-ados
Que ce soit pour la Communion solennelle chez les Chrétiens ou la Bar-mitzvah (ou Bat-mitzvah pour les filles) chez les Juifs, ces fêtes religieuses qui symbolisent le passage à la maturité sont surtout pour le (ou la) principale intéressée, le plus souvent (toute considération sur la foi mise à part), l’occasion de recevoir de jolis cadeaux…
Le Missel… au placard
Selon la religion de la famille, selon ses moyens, ses goûts, les cadeaux différaient mais certains revenaient plus fréquemment que d’autres. Pour les familles catholiques les plus ancrées dans la religion, on lui offrait souvent un missel.
Mais en règle générale, il faisait partie des cadeaux les moins prisés par les ados, bien moins éveillés que ceux d’aujourd’hui. Cet épais livre servant à mieux suivre la liturgie était souvent oublié au fond d’un placard avec la timbale oxydée du baptême….
Ce n’était pas encore l’époque, où on revendait sur Le Bon Coin, dès le lendemain, les cadeaux qui ne plaisaient pas.
Les filles recevaient parfois un chapelet qui prenait la même destination ou une médaille gravée de la première lettre de son prénom avec sa chaîne.
Le fameux Critérium
On se doute que les pré-ados préféraient des cadeaux plus ludiques. Sans être un jeu, la fameux Critérium (marque de Bic devenu un nom générique) ou porte-mine était un stylo 4 couleurs dont les billes étaient rétractables grâce à un embrayage à ressorts. Noir, vert, bleu, rouge.
On jouait beaucoup avec en faisant glisser les curseurs situés le long du corps, étonné par le mystérieux mécanisme qui faisait sortir et entrer énigmatiquement la pointe bille au profit des trois autres.
Au fil du temps, ça coinçait parfois et dès qu’on le démontait pour l’examiner de plus prés en jouant sur les petits et fin ressorts, c’était le début de la fin. Il ne fonctionnait plus.
Enfin, avec son corps épais et strié, il n’était pas facile à tenir entre des doigts d’enfant.
Le Critérium sous le nom de porte-mine existe toujours dans le commerce mais son corps est désormais en plastique
Vous vous changez… Changez de Kelton
C’était souvent l’âge de la première montre pour un enfant, généralement un modèle peu coûteux, et souvent une Kelton.
Marque populaire relancée il y a peu et qui propose des montres paradoxalement bien plus chères que la concurrence low-cost. Construites en série avec un mécanisme simplifié embouti, les Kelton ne se réparaient pas et il fallait les jeter dès qu’elles ne fonctionnaient plus.
Porter une Kelton chez un bijoutier pour la faire réparer était considéré comme outrageant pour sa profession et provoquait généralement sa colère… et la honte de son possesseur qui venait d’apprendre qu’on lui avait offert un cadeau acheté en bureau tabac.
Clic clac… Merci Kodak
Enfin pour les plus riches dans les années 70, il y avait l’appareil photo.
Kodak , marque qui a été rachetée après sa faillite, avait innové avec des appareils plus compacts, en plastique. Moins chers, avec leur flash incorporé (Starlet Brownie puis Pocket Instamatic), prendre et réussir une photo était désormais plus facile.
Le vélo : un graal pour les pré-ados
Enfin, parmi les familles les plus aisées, le cadeau était parfois un vélo, autant pour la fille que pour le garçon, premier objet qui lui permettait une certaine liberté.
Aujourd’hui, on n’attend plus un événement religieux pour offrir un cadeau à un enfant.
Et il sert autant à se procurer du plaisir, qu’à celui à qui il est destiné….
Patrice Vergès Journaliste, romancier (page FB ici)
(Illustrations : Copie écran Archives et documentation Patrice Vergès)
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