(VDO) La fête de l’huitre : Quel holocauste !
Humeur : C’est pas la fiesta pour l’ostrea… (avec vidéo)
C’est la période des fêtes de l’huitre partout, tout autour du Bassin. Un prétexte pour de grandes orgies populaires où vont être avalés des tonnes de moules, d’huitres, de frites, des hectolitres de vins et de bière, au son des bandas ou de groupes de musique. Un grand moment de liesse populaire…
Ceci dit, ça dépend de quel coté on se place. Du point de vue de l’huitre, Noël c’est déjà l’holocauste, alors les fêtes estivales, ça finit de décimer la famille.
Dorlotée, et puis ….
Quand tu es une jolie petite huitre, on te dorlote régulièrement dans une poche façon grillage en plastique, pour te protéger de ces saletés d’étoiles de mer et de moules qui veulent te bouffer toute crue. L’ostréiculteur, il vient te voir, regarde si tout va bien, si tu grossis bien.
Il te tourne, te retourne. Tu prends le soleil à marée basse, relax, et tu te nourris généreusement dans les courants à marée haute. Bref, c’est le Club Med.
Et puis un jour, c’est fini. On t’arrache à ton paradis, on te jette dans un piscine. Peu à peu, tu vois partir les copines mais jamais revenir. C’est louche.
Une huitre belle à croquer…
Bon, en même temps j’assume mon instinct de prédateur. On ne dira jamais assez l’intérêt nutritif de ce coquillage savoureux, très peu calorique, qui contient des protéines d’excellente qualité, de nombreux sels minéraux, peu de lipides et de cholestérol, riche en vitamines et oligo-éléments dont le cuivre et le zinc. Une pharmacie a elle toute seule, la bestiole.
Mais une huitre ça doit se mastiquer longuement, et surtout pas se gober. D’abord, pour la garder plus longuement en bouche et mieux en apprécier la saveur. Ensuite parce qu’elle se digérera mieux elle-même grâce à ses propres sucs digestifs, libérés par notre mastication.
Gobée comme un vulgaire oeuf, ma poule…
Mais ça n’est pas vraiment le cas aux fêtes de l’huitre. Alors, après, le lendemain, les festayres te disent « je comprends pas je suis barbouillé ». T’as qu’à croire Oscar… Entre les litres de bière et les barquettes de frites que tu t’es envoyé derrière ton bandana, l’huitre se sent moyennement à l’aise pour se désintégrer gentiment dans ton estomac. Alors elle ronchonne, parce qu’elle souffre.
Si vous ne voulez pas la mastiquer, le seul moyen d’éviter sa souffrance est, pour commencer, de lui asséner un grand coup de fourchette sur la tête, pour l’assommer. Ensuite la hacher menue avec le couteau, et là pas de quartier, faut y aller façon samourai, tchac-tchac-tchic-tchac (oui ca risque de gicler un peu), et si par hasard il te reste quelque chose dans la coquille, que n’aurait pas récupéré ton voisin sur sa paire de lunettes, tu la finis au citron. Là, t’es tranquille elle est achevée avant d’arriver dans ton bec.
L’huitre, ça fait recette
En ce qui me concerne, je vais m’en passer une douzaine au four, avec les avoir pochées dans leur eau, et agrémentées de touches diverses comme un peu de Saint albray, ou un mix échalote curry estragon crème fraiche.
Essayez on en reparle. Allez, bon appétit quand même…
Reportage : L’immuable et intemporelle Fête de l’huitre à Arès, comme si vous y étiez…
Michel Lenoir
C’est gratuit