Une vie de chien dans une résidence senior
Pour la calino-thérapie, y’a pas d’âge …
Le bonheur, c’est si simple…
A presque 40 balais, j’ai passé des séjours en vacances dans de drôles d’endroits avec des gens aux coutumes bizarres, pas comme d’habitude. Mais ces deux semaines, j’ai enfin entrevu le paradis…
Un dimanche, donc, me voilà dans un endroit spacieux, lumineux, où je peux me promener à ma guise, dedans, dehors, où je croise des personnes aimables et attentionnées, qui me parlent avec le sourire, même celles avec des blouses. C’est le directeur de la Résidence qui m’a invité pour deux semaine en pension complète « à titre thérapeutique ».
Ici, chaque jour est différent. Tous les jours, on a droit à de nouvelles animations.
Des ateliers en tous genres
Moi, Labrador pépère, j’adore.
Je les écoute chanter. Ils y mettent du c(h)oeur à l’ouvrage, même si parfois je dois me mettre les pattes sur les oreilles, car j’ai l’ouie très sensible…
D’autres choisissent la peinture. Je les regarde s’appliquer la langue entre les lèvres comme des enfants. Quand ils ont terminé, ils me lancent d’un air interrogateur « qu’est ce que tu en penses ? », et hop un petit câlin (et hop mes oreilles sont vertes, jaunes, rouges…).
Hier après midi, c’était une conférence sur les solutions pour les proches et aidants des malades d’Alzheimer. Des gens nouveaux étaient là, des enfants de résidents, des personnes extérieure aussi venues prendre conseil.
Mamie Zaza -je l’ai surnommé ainsi – il parait qu’elle est atteinte de cette maladie. Tous les jours, elle me demande comment je m’appelle, et hop un petit câlin. Elle oublie tout. Mais pas mon point faible : me gratter derrière l’oreille. Elle vient faire de la gymnastique douce avec d’autres copines. Je les regarde en dormant d’un œil, parce que le rythme c’est pas du rock’n’roll, quoi.
Evidemment, ce que je préfère, ce sont les ateliers culinaires. C’est à dire que parfois, voyez-vous, les résidents sont maladroits. Ou alors peut-être qu’ils le font un peu exprès pour m’avoir à leur coté. Je suis très attentif, surtout quand les petits morceaux de jambon, de fromage, des raisins secs tombent sous la table de préparation. Et puis ça sent si bon à la cuisson, les cakes, les quiches, les crêpes …
Mais je n’arrive pas à être partout. Ateliers mémoire, informatique, jeux de société, loto…
Hier, on célébrait un anniversaire. J’ai eu ma part du gâteau, mais le directeur ne l’a pas su. Quoique dès fois, je me demande si le personnel de la Résidence ne ferme pas un peu les yeux quand il voit les résidents heureux de me donner un petit bout de pain ou un biscuit par-ci, par-là.
Des concerts à domicile (et pour les personnes extérieures, aussi)
On a eu un concert de piano avant-hier et par un grand artiste, s’il vous plait. Le piano à queue blanc est installé dans le grand hall d’entrée, en permanence, à disposition des musiciens de passage, résidents ou membres de la famille, concertistes… Moi, je n’aime pas trop les concerts, parce que quand tout le monde écoute, personne ne me câline.
Cultiver les liens intergénérationnels
Des jeunes du lycée sont venus aussi… Quelle ambiance ! Les anciens font profiter les jeunes de leurs expériences de vie, les gamins leur amènent un vent de fraicheur, posent des questions qui les font rire. Et tout ce petit monde joue avec moi.
La calino-thérapie
Bref, tout aurait pu être parfait … sans l’incident majeur. La faute impardonnable. L’erreur inexcusable. L’attentat à mon honneur canin.
Moi qui suis d’un tempérament tranquille, j’ai dû manifester mon courroux, de manière claire et ostentatoire. D’un « wouf » sonore et vindicatif qui en surpris plus d’un(e)… En un mot, je fus jaloux.
Parce que le vétérinaire, M. Pozi, gentil garçon au demeurant, est venu faire de la thérapie en duo avec le psychologue, avec … des chats !
A-t-on idée, franchement ? Cette créature sournoise qui se frotte aux jambes des mamies pour marquer leur territoire. Et vas-y que je te ronronne sur les genoux et dans le cou… ça les fait glousser comme des jeunes ados. Et moi on m’oublie dans mon coin.
Le minou, t’a pas intérêt à te promener en solo, parce que je vais t’en ronronner une, moi, de chanson, façon requiem…
Bon je m’égare, excusez moi. Reprenons.
Oui, je crois que je vais revenir. En guest star. La vedette américaine. Ils me l’ont tous demandé. Parce qu’avec Cléo, le chien, y’a jamais de problème, même les aigris, les pas contents, les pète-sec, redeviennent humains et perdent leur agressivité à mon contact.
Et puis, je n’ai pas encore tout visité : Le salon de coiffure- pédicure-esthétique, l’espace de kinésithérapie, les séances de détente et relaxation au sein de l’espace Snoezelen (c’est plein de jolies couleurs, qui viennent et repartent, pour de la stimulation multi-sensorielle), le spa pour la balnéothérapie…
Mais je ne crois pas que je serai accepté pour les offices religieux organisés à la Résidence. Parce qu’il y en a certain(e)s, c’est sûr, qui me donneraient bien un biscuit pour m’avoir à coté et pouvoir me câliner pendant la messe. Et dès fois, quand je dors, je ronfle. Alors, bon…
IB Pratic : Résidence Villa des pins, 1, Boulevard Daniel Digneaux à Andernos. Cet Ehpad, géré par Orpéa, accueille des personnes âgées, autonomes, semi-valides et dépendantes, en courts et longs séjours. Accompagnement médical et paramédical personnalisé. Il dispose également d’une unité de vie spécialisée dans la prise en charges des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés (14 chambres), et d’une unité dédiée à l’accueil des Grands Dépendants (14 chambres). Plus d’infos, ici. Rens : 05 57 76 55 20 ou accueil.andernos@orpea.net.
Voir tous les rendez vous du mois de janvier, ici
Pour IB : Cléo, le chien
(Article sponsorisé)
Un super toutou, nous avons tous été heureux de le chouchouter.
C’est merveilleux la compagnie d’un animal pour les personnes âgées <3
Ravi que cette expérience soit un succès et j espère que l on laissera vivre nos compagnons à quatre pattes parmi nos sages, nos anciens ou nos malades. Ils apportent tant rien que par leur presence.
Super article!
Merci