Prendre le train en 1845 de Bordeaux à La Teste (Attention au départ!)
Extraits du 2ème chapitre du « Voyage en train entre Bordeaux et le Bassin d’Arcachon en 1845 » par Oscar Dejean : « Renseignements divers pour le départ – Itinéraire »
« Vade-mecum indispensable aux voyageurs sur le chemin de fer, ainsi qu’à toutes les personnes qui vont prendre des bains de mer sur la côte d’Arcachon ».
Offrez vous une pause, et prenez le temps de déguster des extraits de ce livre savoureux…
NB : Les intertitres sont de la rédaction d’InfoBassin
30/05/22
CHAPITRE II
Voyage de Bordeaux à la Teste.
Renseignements divers pour le départ – Itinéraire
Nous n’avons pas besoin de dire que, pour s’embarquer sur le chemin de fer, il est inutile d’arrêter sa place d’avance ; pourvu que l’on se décide une demi-heure avant le départ, on peut toujours profiter du convoi : c’est là un des meilleurs avantages de cette nouvelle manière de voyager.
On trouve sur la place de la Comédie des omnibus qui correspondent avec le chemin de fer et Pessac ; ils stationnent vis-à-vis le Grand-Théàtre, au coin de la rue Esprit-des-Lois ; leur prix est de 0,25 c. par personne …/…
Dans l’été on peut déposer ses bagages au bureau auxiliaire du chemin de fer, établi place de la Comédie, n° 52, d’où ils sont transportés par l’administration à la gare de Ségur. Dans l’hiver ce bureau n’existant pas, il faut absolument les envoyer à la gare, où il est indispensable qu’ils arrivent un quart d’heure, au moins, avant le départ du convoi, si le voyageur ne veut courir le risque de se mettre en route sans ses effets.
Le poids accordé est de 15 kilo. par place ; le surplus est payé à raison de 2 fr. 10 c. par 100 kilogrammes. Il y a, en outre, un droit d’enregistrement de 0,10 c., quel que soit le poids du bagage ; c’est en payant cette somme que l’on reçoit le bulletin sur le vu duquel, à la descente, on délivre ses effets au voyageur …/…
Dans la belle saison, l’administration du chemin de fer délivre, tous les dimanches, des billets qu’elle nomme spéciaux, pour aller à La Teste et aux stations intermédiaires, et en revenir le même jour, aux prix ci-après, tout compris : Premières, 6 fr. — Deuxièmes, 4 fr. 50 c. — Troisièmes, 3 fr.
De la 1ère classe… à la 3ème !
C’est là une très bonne mesure qui profite à la fois et à la Compagnie du chemin de fer et au pays.
Les voitures de première classe sont bien suspendues, rembourrées de tous les côtés et divisées par compartiments entièrement fermés pouvant contenir dix personnes au plus.
Celles de seconde classe, beaucoup moins bien suspendues, ne sont point rembourrées ; les bancs seuls ont des coussins ; les portières sont fermées par des vitres.
La troisième classe n’a point de coussins, les portières n’en sont point vitrées, ce qui occasionne un violent courant d’air, mais les wagons sont bien couverts et l’on est à l’abri de la pluie et des étincelles qui n’atteignent ainsi les voyageurs que par les côtés.
Les personnes qui aiment à voyager en nombreuse compagnie peuvent prendre les voitures de troisième classe ; elles y trouveront toujours une grande quantité de monde de tout rang, de tout sexe, de tout âge et de toute espèce… Aux secondes, il y a moins de foule, on est à l’abri du vent presque toujours trop frais, et l’on trouve cependant à qui parler, si l’on est causeur.
Bien choisir les véritables voitures de 1ère classe !
Les wagons de première classe sont généralement peu fréquentés quoiqu’il y ait entre eux et les autres une différence plus grande que le prix ne l’indique ; si l’on tient à faire commodément et solitairement le voyage, c’est dans un de ces wagons qu’il faut monter, en ayant bien soin, toutefois, de choisir une des véritables voitures de première classe, et de ne pas s’enfermer dans le dernier compartiment d’une voiture de seconde classe arrangée tant bien que mal en voiture de première. On serait peu content de cette erreur, car ce qui fait surtout le mérite des wagons de première classe, ce sont les ressorts de choc, qui dans les autres voitures sont remplacés par de simples tampons.
Maintenant que le voyageur sait tout ce qu’il lui faut faire pour bien entreprendre son voyage, nous le laisserons prendre son billet pour monter ensuite avec lui dans la salle d’attente, et nous appliquer de notre mieux à guider sa marche jusqu’à La Teste.
A suivre…
La semaine prochaine : Chapitre II (suite et fin) : « Les gares de la ligne »
L’intégralité des chapitres est à retrouver dans le livre « Voyage en train entre Bordeaux et le Bassin d’Arcachon » par Oscar Dejean. Paru aux Editions bas du pavé, 184 pages avec de nombreuses illustrations et photos anciennes. 15€. Disponible chez votre libraire autour du Bassin ou en commande.
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Michel Lenoir