Suites de l’accident à l’usine SMURFIT de Biganos : finis les congés, la production repart…
Le feuilleton économico-écologique de l’été, animé par l’usine Smurfit de Biganos, continue ! Le préfet vient d’autoriser la reprise des activités de production du site.
Petit rappel historique :
Acte 1 : Le 5 juillet dernier, à l’usine de cellulose du pin Smurfit de Biganos, une cuve explose et libère une vague puissante de 3500 M3 de « liqueur noire » toxique servant au traitement du bois, qui ira polluer la Leyre puis le Bassin. Pas de victime parmi les employés de l’usine, mais 300 kilos de poissons sont retrouvés morts dans les rivières. La production est arrêtée. Les associations de pêche, de conchyliculture, et environnementales portent plaintes pour pollution.
Acte 2 : A la demande de Smurfit, le préfet autorise le rejet d’effluents toxiques dilués, par le réseau du Siba au wharf de la Salie. Six cent personnes réunies à Arcachon par réseau social manifestent leur opposition à ce projet, sans résultat.
Acte 3 : Les causes de l’accident sont toujours inconnues et font l’objet d’une enquête du parquet de Bordeaux. Le préfet autorise néanmoins la reprise des activités du site de production de papier kraft.
Dans cette affaire, depuis le début, l’Etat et la municipalité de Biganos font les gros yeux, mais apportent, avant toute autre considération, un soutien actif à la société qui emploie 400 personnes et impactent indirectement 3000 personnes dans la filière bois.
En contrepartie, après analyses et diagnostics effectués après l’accident, le préfet a demandé le remplacement des matériels défectueux, les cuves recevant la « liqueur noire » en particulier, avec un système de rétention spécifique. Il a annoncé également la création d’une commission de suivi du site chargée du contrôle de l’évolution de la situation, commission dont les associations écologiques demandent à être membres.
Pour autant des questions restent toujours sans réponse: Pourquoi la cuvé a-t-elle cédé? Quelle est la composition exacte des effluents rejetés? Les associations de défense de l’environnement estiment que le bassin de rétention Saugnac de l’usine, situé près du Lacanau et de la Leyre n’est pas étanche et demandent des mesures pour y remédier. Quant aux conséquences de la pollution sur la faune et la flore du Bassin, le sous-préfet prévoit une « étude d’impact », qui laisse les professionnels de la pêche et de l’ostréiculture quelque peu sceptiques…
IB
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