Crise sanitaire : Le « vert » dans le fruit du déconfinement…

Coronavirus : Recul de l’épidemie mais le déconfinement va avoir un goût amer


4/05/20


Ceux qui sont fidèles à infoBassin n’auront pas été surpris de trouver la Nouvelle-Aquitaine en vert sur la carte établie par Santé publique France. On ne va pas se répandre sur l’erreur qui a concerné la Dordogne, elle fut bien vite corrigée. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. D’ailleurs l’élaboration de ce très grand document national a tellement stressé tous ceux qui y travaillaient que le site internet de l’Agence fut en panne tout la journée du 29 avril.

Les bons chiffres continuent à donner de notre Région et de notre département de la Gironde une image sécurisante.


Un recul de l’épidémie qui se confirme de jour en jour

covid ginette mai 2 girondeNous comptons maintenant 12 jours de suite de recul des entrées en réanimation, étape critique, passage risqué.


La réanimation est le point clé de la crise que nous vivons, tout d’abord parce qu’il semble qu’en moyenne à peine la moitié des patients en réchappent et aussi parce que ce fut le révélateur des carences de notre système de santé. Le manque de lits dans les zones les plus touchées a paniqué soignants et pouvoirs publics : on découvrit que le roi était nu.

En Gironde, il ne restait plus le 2 mai que 45 personnes en réanimation.

Depuis 3 jours de suite les hospitalisations baissent également mais on y compte encore 207 patients. Le graphique montre clairement que nous sommes sortis de la zone des tempêtes qui se situait à la fin du mois de mars, une tempête bien modeste pour ce qui nous concerne.


Des chiffres de nature différente

Les malades guéris quittent les services hospitaliers et ils sont à ce jour 679 en Gironde à avoir retrouvé le chemin de la santé depuis le début de l’épidémie mais le nombre des décès ne saurait que s’accumuler. La Gironde actuellement en déplore 117. Probablement qu’une vingtaine vont encore s’ajouter étant donné le médiocre taux de guérison de ceux qui sont en réanimation.


covid gironde mai 2 ginette varitations journalieresPour désagréable à voir que soit le graphique qui rassemble les courbes des hospitalisations, des réanimations et des décès, avec cette montée des décès, il est quand même porteur d’espoir.

La baisse des hospitalisations et des réanimations ne saurait que freiner celle des décès ; mais les chiffres sont de nature différente. Les décès sont par nature définitifs, ils ne peuvent que s’accumuler donnant une image figée pour l’éternité. Les hospitalisations et les réanimations sont des lieux de passage, on y rentre on en ressort, le mouvement est dans leur nature.

La courbe verte des décès ne décroîtra jamais mais elle se stabilisera quand hospitalisations et réanimations tendront vers zéro.


2020 : baisse de la mortalité en Gironde

Tous ces chiffres liés au Covid-19 émanent de Santé Publique France et sont à replacer dans le cadre général des données de l’Insee qui elles prennent en considération la mortalité globale avec les informations sur plusieurs années et toutes causes confondues.

Comme le travail se fait auprès des déclarations officielles des mairies, les résultats ont toujours une semaine de retard mais elles donnent la vision d’ensemble qui apporte le sens. Et là notre département montre sa bonne santé avec une année de faible mortalité contrairement à ce que laisse supposer la publication quotidienne des chiffres bruts sans aucune autre référence.


Cette baisse de la mortalité en 2020 en Gironde sur la période qui va du début mars au 19 avril résulte du faible impact de la grippe cette année.

Le Covid-19 n’a même pas eu l’effet des grippes de 2018 / 2019, et en Gironde, même les Ehpad et les EMS ont échappé à la tourmente. Cette analyse est complètement différente pour les départements de la zone rouge.

deces gironde ginette mai 2Nous n’accédons pas aux chiffres de la Gironde pour la mortalité des Ehpad et des EMS mais seulement à ceux de la Nouvelle-Aquitaine.


Pour la Région, Santé Publique France signale 1.783 cas de Covid-19 parmi les résidents de ces établissements dont 179 décès signalés au 27 avril 2020.

Rappelons qu’il y a 4.582 cas de Covid en Nouvelle-Aquitaine au même moment, la proportion de contamination de ces établissements reste bien élevée. Pourtant il y a beaucoup à dire sur les morts dans les Ehpad qui rassemblent des personnes extrêmement fragiles dont la disparition n’est anticipée que de quelques mois. On sait que ce fut le cas lors de la crise de canicule de 2003.


Plages interdites, café-restos-hotels fermés et naissance du militantisme breton

Il n’empêche malgré ces bons chiffres locaux, bien que nous soyons dans la zone verte, les lendemains du 11 mai ne chantent pas.

Pas de régime d’exception pour les bistrots, les hôtels, les restaurateurs dont l’activité représente une large part de notre économie tournée vers le tourisme.

Pas d’annonce d’accès aux promenades sur le sentier du littoral, sur les plages, sur le vaste océan pour les surfeurs où il semble aisé d’éviter la promiscuité.


Les images publiées par la Bretagne qui confrontent les foules du métro qui vont inévitablement se créer et le vaste espace désert qu’offre le bord de mer, sont très parlantes. Ne devrions-nous pas rejoindre le militantisme breton ?

Pourquoi interdire la jouissance de l’espace quand il a toutes chances d’être inoffensif ?

Le déconfinement va avoir un goût amer et le vers est dans le fruit que nous tend la main étatique.


Cette épidémie qui a sévi violemment dans la zone rouge a produit un effet de sidération qui semble avoir altéré les jugements de bon sens.

Ce qui est nécessaire en Seine-Saint-Denis ne l’est peut être pas sur le Bassin d’Arcachon. Entre la prudence et la peur, c’est la seconde qui triomphe.


Baby boom prévu en fin d’année !

Au-delà de notre inconfort temporaire se profilent les douleurs de la crise économique et financière dont on n’est pas près de sortir. Pourtant une ligne rose se dessine à l’horizon, les statistiques de la consommation font apparaître une baisse de la vente des préservatifs et une montée de celle des tests de grossesse.


Un mini baby-boom est-il en vue en janvier 2021 qui viendrait redresser la courbe flageolante de notre démographie ?

Les mauvais esprits supposeront que l’ennui est la cause de ces élans amoureux mais il faut aussi se souvenir, qu’en sociologie, la peur incite à la reproduction car dans notre cerveau reptilien règne encore la nécessité de sauver l’espèce…



ginette blery portrait

Ginette Bléry



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