Sprout alors ! Les femmes ont leur viagra …
23/08/15
Le coup de plume du dimanche …
Un comprimé rose pour les femmes pour gagner le 7e ciel (Y a pas de raison)…
Après la pilule bleue pour les garçons à la virilité mollassonne, voici la pilule rose pour les filles à la libido endormie.
Des études menées au Canada et aux USA ont montré que la baisse du désir sexuel toucherait environ une femme sur dix.
Ce qui ne peut évidemment pas être le cas en France, pays des French lovers qui font grimper Simone au rideau à tout coup…
Donc, aux States, la firme Sprout (si, si, c’est son vrai nom), a reçu l’autorisation de mettre en vente l’Addyi, après une action de lobbying intense auprès de FDA (autorité médicale américaine). On vous raconte l’histoire.
La molécule (Flibanserine) a été découverte par Boehringer Ingelheim. Elle avait d’abord été testée comme antidépresseur mais la multinationale allemande s’est aperçue que certaines femmes participantes notaient une amélioration de leur libido. La société a donc demandé l’autorisation de mise sur le marché de la molécule aux USA. La demande a été rejetée en 2010 et en 2013 par la FDA. Du coup, elle l’a cédée à Sprout Pharmaceuticals qui a su trouver les arguments (on ne saura pas lesquels, ni sous quelles formes) pour obtenir l’autorisation et toucher le jackpot.
A tire de comparaison, le Viagra rapporte plus de 2 milliards de dollars par an à la firme Pfizer. Ce qui explique peut etre pourquoi cette semaine, le laboratoire canadien Valeant a racheté Sprout Pharmaceuticals pour 1 milliard de dollars…
Les européens se sont encore fait avoir.
Comment ça fonctionne ?
Rien à voir avec le viagra. Rappelons à l’attention des jeunes qui l’ignorent ( les vieux sont tous au courant) que la célèbre pilule bleue (et tous les médicaments du genre) permettent le maintien d’une érection solide en augmentant la circulation sanguine dans le pénis. Tout ça est très mécanique.
L’Addyi agit autrement, en s’adressant au cerveau en facilitant l’inhibition et l’apport de dopamine, neurotransmetteur du plaisir. Par exemple, lorsqu’on frisonne en écoutant de la musique, c’est dû à la sécrétion de dopamine.
C’est pour toutes les femmes ?
Non. Le médicament est réservé aux femmes non-ménopausées (Ce monde est injuste)
Ca marche à tous les coups ?
Helàs (ou tant mieux, ça dépend des avis), non. Dans les études, seulement 10% des participantes ont indiqué avoir améliorer leur désir sexuel. Et sans augmentation notable des performances…
Des effets secondaires ?
Oui, et potentiellement sévères. Le Dr Janet Woodcock, directrice du centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA a déclaré que cet accord de mise sur le marché « fournit aux femmes souffrant d’un faible désir sexuel une option de traitement ». Mais elle ajoute « Les patientes et les médecins doivent être pleinement conscients des risques liés à ce médicament avant de décider de le prendre ». La pilule rose peut induire d’ importants effets secondaires comme la baisse de pression artérielle, et des évanouissements. Si l’on boit de l’alcool en même temps, les risques s’aggravent.
Et l’amour dans tout ça ?
D’autres études révèlent que 40% des femmes non ménopausées auraient une activité sexuelle non satisfaisante. Ce petit bonbon est-il la solution miracle pour redonner du peps dans la chambre à coucher (ou la cuisine, pour les gourmands) ?
Fera-t-il le poids face à la fatigue et la lassitude du quotidien, aux multiples vies des femmes dans une journée qui doivent gérer tant de paramètres à la fois (materner ses enfants (et son mari), être performante au bureau, à l’écoute de ses copines, et le soir maitresse sexy de son mari (encore lui) ?
La vrai question reste toujours la même : Comment continuer à entretenir la flamme, le désir dans son couple ?
Et là, à chacun(e) ses recettes. Avec ou sans Sprout !
Bon dimanche …
IB Pratic : Mise en vente le 17 octobre prochain aux USA seulement pour le moment.
Michel Lenoir
