Infos spéciales pollution-inondations Bassin
Actu : Une digue prête à céder à Gujan; Le réservoir Siba nord Bassin déborde (encore); La Ceba demande un moratoire sur l’urbanisme; Le Préfet lâche 11M€ et la création d’un nouveau grand déversoir de sécurité à La Teste; et autres news…
6/03/24
Gujan-Mestras / Le Teich
Chronique d’une catastrophe à venir…
C’est l’histoire d’une digue située sur le sentier du littoral à Gujan-Mestras, en direction du Teich – en bordure du Domaine privé de Bayonne. Une digue qui risque de céder avec les tempêtes ou les prochaines grandes marées.
Photos Gujan-Mestras environnement
L’association « Gujan Environnement » a écrit aux pouvoirs publics pour les alerter sur ce danger réel. A la maire de Gujan, à la maire du Teich, aux conseillers départementaux, au Président du Conseil Départemental, à la Police de l’Eau, à la Députée de la 8eme circonscription, et au Préfet. d’Arcachon. En vain.
La force de l’eau a déjà déplacé les gros enrochements et en jeté sur le sentier et, aussi de l’autre côté du sentier, dans l’ancien réservoir à poissons. Même pas un simple panneau de la part de la mairie de Gujan pour signaler le danger potentiel.
Si la digue cède, le sentier va disparaître. Mais ce ne sera pas le plus grave, quand l’eau rentrera, notamment avec les conséquences sur les constructions, autorisées par la mairie, dans les prés-salés et aussi sur le domaine privé de Bayonne, l’ancien moulin de Cantaranne, et le Parc ornithologique du Teich…
Gujan-Mestras
Reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, pieds dans l’eau et… port de plaisance
Lors du conseil municipal du 5 mars, concernant les actualités climatiques, la maire de Gujan a indiqué que la ville a obtenu la « reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle . C’est bien.
Pour certains habitants, cela ne devrait pas empêcher aussi de prendre quelques mesures de bon sens, ne serait-ce qu’en fermant le sentier du littoral et du port de la Mole, comme le font certaines mairies.
Si le Port de la Mole – en fait, un parking pour les promeneurs – avait été fermé, les véhicules n’auraient pas été inondés.
La dernière submersion marine a impacté la ville avec 40 cm d’eau dans les cabanes et dans les terrains où, des constructions ont été autorisées dans les prés salés.
Lanton
Le réservoir de rétention des eaux usées déborde. Encore…
Les mêmes causes produisent les mêmes effets… Le bassin de rétention des eaux usées déborde. Encore…
Il a encore délesté son trop plein dans le Bassin via le Massurat. Comme la dernière fois.
Pour le Siba, c’est la faute des pluies centennales. Ah non, décennales.
La dernière fois c’était.. en novembre.
Bassin d’Arcachon
La Ceba demande la suspension de toutes nouvelles autorisations d’urbanisme
Sur ce sujet, la Ceba (Coordination environnement du bassin d’Arcachon, association regroupant une trentaine d’associations de défense de l’environnement) vient d’écrire une lettre ouverte à la préfecture de gironde, aux élus, aux intercommunalités, et au siba. Face à ces incidents répétés, elle demande à l’autorité préfectorale la suspension de toutes nouvelles autorisations d’urbanisme dans les zones affectées.
Selon Jacques Storelli, président de la Ceba, les investissements nécessaires pour sécuriser le réseau d’eaux pluviales, malgré l’annonce de 36 millions d’euros, ne sont pas suffisants pour assurer une gestion efficace et à court terme des réseaux pour protéger l’environnement, la biodiversité, les professions maritimes et les résidents locaux.
La Ceba pointe du doigt les problèmes liés à l’urbanisation intensive, l’artificialisation des terres et la politique du SIBA, qui promeut le tourisme sans tenir compte de l’impact environnemental.
Dans sa missive, elle souligne que « le SCOT a approuvé la construction de 35 000 nouveaux logements, ignorant les limites de la nature et les besoins humains ».
Et termine par « Il est temps d’admettre les erreurs passées, de reconnaître les pertes environnementales subies par le Bassin d’Arcachon depuis 50 ans, et de prendre en compte l’urgence climatique. Continuer sur cette voie économique serait désastreux pour l’environnement et notre avenir commun. »
Bassin d’Arcachon
Préfet à Gujan: Un nouveau bassin d’expansion à La Teste-de-Buch et un plan de 11M€
Le Préfet de Gironde, Etienne Guyot, est venu jusqu’à Gujan au bassin de rétention de Canteranne, pour montrer que l’Etat veut avancer concrètement et rapidement, et communiquer quelques annonces.
Photo Clément Viala
Des discussions productives d’intérets…
Après plusieurs semaines de discussion entre les élus, les ministères, et la Préfecture, le préfet a annoncé le déblocage d’un plan de 11 M€ pour lutter contre les inondations et la pollution du Bassin, qui subit des pluies intenses et répétitives.
Cette semaine encore, certains ostréiculteurs ont préféré sortir leurs huitres plutot que de prendre un risque de contamination par un norovirus, comme en décembre .
Mais pour le préfet, “Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Sur les 14 points de prélèvements ce mardi matin, aucun n’est revenu positif. Même si nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour voir les conséquences réelles sur le bassin.”
Les pessimistes diront que tout est dans ce « pas encore », peu rassurant…
“Les travaux relatifs à la gestion des eaux pluviales s’établiront sur 3 ans au lieu de 10. Et ce, pour un montant de 6M€, que l’Etat prend en charge à 50 %.”
La moitié de cette enveloppe sera débloquée cette année. Le reste devrait permettre de la mise en place d’un traitement des cours d’eau étalé sur 5 ans.
Création d’un déversoir de sécurité à la Teste-de-Buch.
Autre annonce : la création d’un bassin de régulation des eaux du même type que celui de Canteranne (18ha) pour éviter les inondations. Les premiers coup de pelleteuses sont prévus après l’été.
L’indispensable nécessité de travailler avec les intercommunalités en amont
Mais comme nous le rappelions dans une précédente édition, le Bassin d’Arcachon, d’une surface de 900 km2 reçoit les les eaux pluviales d’un bassin versant qui s’étend du Médoc aux Landes sur 4000 km2.
Une étude, des actions et des travaux coordonnés avec les intercommunalités qui participent au déversement des eaux pluviales dans le Bassin d’Arcachon est donc aussi indispensable pour endiguer le phénomène d’inondation qui deviendra récurrent avec le dérèglement climatique.
En attendant, ce WE risque d’être encore sous le signe des pieds dans l’eau, avec une météo très pluvieuse, un vent S/SO et de forts coefficients de marée…
National
Soutien financier aux ostréiculteurs, et nouveau modèle de surveillance des virus
Sophie Panonacle, députée du bassin a adressé avec 40 autres parlementaires un courrier à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, concernant les difficultés des ostréiculteurs victimes de la pollution pendant les fêtes de fin d’année en Gironde, en Vendée, dans la Manche et le Calvados. L’ensemble des sites ostréicoles subissent la perte de confiance des consommateurs. Les conchyliculteurs ont besoin d’une aide financière exceptionnelle de l’État pour passer ce cap difficile.
Ils ont également sollicité Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture pour réclamer « un nouveau modèle de surveillance des norovirus dans les coquillages de novembre à mars…/… avec l’indicateur viral Oxyvir. Il permettrait de sécuriser la production et la commercialisation des coquillages, tout au long de l’année, dans l’attente d’une mise à niveau des équipements collectifs d’assainissement ».
Mondial
Les zostères, victimes de pollution, et marqueurs de la santé du Bassin
Vendredi, c’était la Journée mondiale des herbiers marins. Sur le Bassin, on est particulièrement concerné. Avec deux espèces de zostères : la Zostère marine et la Zostère naine, dont la lagune abrite le plus grand herbier d’Europe.
Ces zones sont les nurseries de la faune. Mais selon le PNMBA, depuis le début des années 2000, ils sont en forte régression sur le Bassin d’Arcachon : 84 % de la surface des herbiers de zostère marine et 45 % de la surface des herbiers de zostère naine ont été perdues. Leur restauration est l’un des objectifs majeurs inscrits dans le Plan de gestion 2017-2032 du Parc naturel. Mais la tâche est immense…
Comme souvent la chaine des responsabilité est diluée ou soumise à des impératifs de lobbies ou politiques. La cause principale, elle, est connue : la pollution due aux activités humaines.
Quand il ne pleut pas pendant une longue période, sur le Bassin, les zostères repoussent, timidement… Les ostréiculteurs, fins observateurs de la biodiversité du Bassin vous le diront.
Sans les apports de pluvial chargés de pesticides et autres composants chimiques, elles se régénèrent…
Michel Lenoir
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