Souvenirs d’en F(r)ance : Corector (on efface comme on écrit)
Ces objets ou moments qui ont pu vous marquer… (par Patrice Vergès)
14/01/18
Souvenirs d’en F(r)ance : Corector » on efface comme on écrit «
De nos jours, lorsqu’on écrit avec un ordinateur, il est facile de corriger une faute ou un mot en utilisant le correcteur d’orthographe ou en revenant en arrière pour l’effacer.
Quand on écrivait à la main à l’encre ou au stylo, ce qui était écrit, était définitivement écrit. Heureusement, il existait des produits pour effacer les erreurs notamment le célèbre Corector.
C’est au début des années 20 que ce produit détachant pour l’encre fut inventé. Il l’effaçait non seulement sur le papier mais aussi le tissu et même le bois. Étudié d’abord pour l’encre, ce produit s’adapta pour effacer le stylo bille.
Trois flacons
Dans les années 60, le Corector se présentait sous la forme de trois petits flacons remplis d’un liquide de couleurs différentes se distinguant par également par leurs bouchons bleus, blancs et rouges. Ils contenaient des produits très nocifs (permanganate de potassium) décolorant l’encre.
Avec une sorte de compte-gouttes appelé Stilligoute, il fallait d’abord appliquer délicatement sans trop le faire couler, le liquide bleu, puis le rouge. Puis patienter quelques secondes pour que le mot ou la lettre à modifier devenait brunâtre portant sur le marron.
Ensuite, il fallait appliquer délicatement le produit blanc (acide sulfurique) qui faisait disparaître le mot. Pas toujours d’ailleurs. Après, il fallait attendre que le papier sèche avant de tenter de réécrire dessus.
Un mot enlevé ou corrigé laissait quand même une trace sur le papier mais au moins la faute était corrigée et c’était le plus important.
Car c’était encore un temps où on s’évertuait à écrire sans fautes d’orthographe….
Avec les années, ce produit a été amélioré et son fonctionnement simplifié avec deux bouteilles seulement plus une poudre, jusqu’à l’apparition récente du crayon effaceur à deux embouts qui sonnera la fin du Corector : L’un pour effacer l’encre et l’autre une pointe feutre pour écrire à la place.
Le Corector était très apprécié par certains écoliers qui falsifiaient ainsi leur carnet de notes avant de les présenter à leurs parents. Mais lorsque ces derniers l’avaient lu, il était impossible au falsificateur de remettre la note originale sans que cela se devine en transparence à la texture fripée du papier…
Patrice Vergès Journaliste, romancier (page FB ici)
(Illustrations : Copie écran Archives et documentation Patrice Vergès)
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