Gestion des eaux usées du bassin : on siba sur tous les fronts…
25/1/17
Conférence sur l’analyse et le traitement des eaux usées sur le Bassin (on vous résume)
Surveiller, analyser, agir.
Le SIBA gère les eaux usées du Bassin. Ce lundi 23 janvier à l’Espace culturel de Biganos, se tenait une conférence sur le traitement de ces eaux.
Celles qui ruissellent depuis les toitures et la chaussée par temps de pluie, aussi bien que celles que vous rejetez depuis chez vous de Lège à Arcachon, et qui après avoir été traitées finissent au Wharf, considérées alors comme «acceptables» pour l’environnement et l’océan.
Cette rencontre entre élus, professionnels et acteurs du secteur environnemental autour de la problématique du traitement des eaux usées, était aussi un bilan d’étape autour des problématiques, des moyens mis en œuvre, leurs limites, et des objectifs à atteindre en la matière.
Le SIBA a mis en place des réseaux de surveillance et de suivi des pesticides (REPAR) et des micro-polluants (métaux, médicaments, filtres anti-UV)(REMPAR) qu’il coordonne avec les partenaires institutionnels et scientifiques (IFREMER, EPOC (Université de Bordeaux), LGC (Laboratoire de Génie Chimique de Toulouse) , Agence de l’eau Adour Garonne, mais aussi coté industriels Smurfit Kappa et Eola….
Ce réseau se coordonne autour de 4 thématiques : la cartographie des sources ; l’évaluation de l’écotoxicité ; l’évaluation de l’efficacité et de l’intérêt de traitements innovants ; l’analyse sociétale des freins et leviers de réduction à la source.
Pour les aspects «cartographie», l’objectif est de s’intéresser à plusieurs classes de micropolluants (HAP pour Hydrocarbures Aromatiques Polycliques, médicaments, biocides, filtres solaires…) et à toutes les matrices dans lesquelles on peut les retrouver : rejets de station d’épuration mais aussi rejets hospitaliers, eaux pluviales et eaux naturelles. Les HAP sont notamment plus concentrés sur la parte nord/ nord-est du Bassin.
Les prélèvements partent à la recherche de plus de 100 molécules, dont par exemple le fipronil, issu d’un insecticide très toxique omniprésent dans les traitements antiparasitaires pour chiens et chats.
Quoi/qui pollue ? Les rumeurs habituelles et les estimations de pollution…
Les estimations d’emissions annuelles d’HAP indiquent par ordre décroissant que les contributeurs sont le chauffage au Bois résidentiel et feux de forets (30kg) le trafic routier 6 kg), les incendies (2 kg), les bateaux (0,5 kg). Les plaisanciers ne sont donc pas les plus pollueurs du Bassin…
La surveillance des eaux du Bassin
La mesure de la qualité et des composants des eaux du Bassin, a mis en évidence qu’un des apports importants arrive par la Leyre, qui véhicule majoritairement des herbicides.
Les travaux menés dans REPAR ont confirmé ce que les ostréiculteurs et les pêcheurs savent d’expérience. Ces apports présentaient des pics au printemps liés aux traitements des mauvaises herbes mais aussi spécificité de notre territoire, des pics en hiver liés à la remontée des nappes qui contaminent à nouveau les eaux de surface.
Les herbiers et les zostères souffrent et meurent à chaque gros épisode pluvieux. Les coquillages souffrent eux de la présence de cuivre apporté par le ruissellement de la voirie et d’une augmentation de la turbidité avec la remise en suspension de sédiments contenant le cuivre.
La France sur le Podium … pour l’utilisation mondiale des pesticides !
La France est le 1er consommateur de pesticides en Europe et le 3ème au niveau mondial… La production de substances chimiques est passée d’1 million de tonnes à 400 millions de tonnes en presque 85 ans…
Comment protéger le Bassin ?
Le Bassin d’Arcachon est un écosystème, une zone de transition fragile. C’est aussi un réceptacle.
Notre consommation quotidienne génère des micropolluants qui affectent notre environnement et ont des effets toxiques sur celui-ci et sur nous-même. Ce peuvent être des médicaments, des détergents, des crèmes solaires et d’autres produits chimiques.
130 000 euros d’investissements par an sont consacrés au réseau REPAR.
Le SIBA travaille sur les empreintes des herbicides sur le territoire, des peintures antifouling, des métaux, le bilan des sources HAP* (Hydrocarbures ex:feux de forêt, rejets industriels, pollution des transports), les apports en eaux pluviales sur le Bassin. L’objectif est d’entamer un dialogue avec les entreprises qui utilisent ces molécules dans le but d’en réduire leur production. La tache est ardue…
Les capacités de station d’épuration
La station d’épuration de La Teste de Buch est dimensionnée pour traiter 25.000m3/jour. Est ce suffisant pour l’avenir lorsque nous serons 200.000 en 2030 ? A priori, oui. Les volumes traités en moyenne sont de l’ordre de 15.000m3/jour en juillet, 17.500m3/ jour en août, 11.500m3/jour en octobre. Et d’ici là, il faudra procéder au remplacement d’un systeme très sollicité…
Pour aller plus loin
Si vous voulez mieux comprendre le fonctionnement du traitement des eaux du Bassin d’Arcachon, allez faire un tour sur le site du SIBA ou à L’EAU’ditorium à Biganos. C’est un espace de communication et d’information pédagogique sur le système d’assainissement des 10 communes du Bassin.
Instructif…
IB
C’est gratuit