Chacun sa façon pour célébrer son amour de la nature et de son prochain …
Le hasard du calendrier a procuré aux Arcachonnais(es) durant cette semaine estivale, la possibilité de se retrouver en nombre pour célébrer, chacun à sa façon, son amour de la nature et de son prochain …
Mercredi, les paroisses du Bassin avaient débarqué en force pour coloniser le banc d’Arguin de 17h à 23h avec plus de deux cents chrétiens, bannières claquant dans le vent, afin de célébrer une messe en plein air, suivi d’un pique nique, jusqu’au soleil couchant. Pour cette « croisière spirituelle », les croyants avaient embarqué à la jetée de Grand Piquey, et à la jetée Bélisaire du Cap Ferret, et ont pu pour 15 euros, se recueillir et méditer, sourire aux lèvres, puis rentrer chez eux, le corps et l’esprit bien nourris.
Samedi à midi, à la jetée Thiers, l’ambiance était plus électrique. Des surfeurs, des écologistes déclarés, des familles implantés sur le bassin depuis plusieurs générations ou pour les vacances, des élus de droite comme de gauche, et de nombreux sympathisants ont voulu démontrer leur amour du Banc d’Arguin, leur refus d’une mer poubelle, et se sont mobilisés pour la protéger. De mémoire d’Arcachonnais, on n’avait vu tel rassemblement spontané, dans la ville bourgeoise.
Six cent personnes ont répondu à l’appel lancé sur les réseaux sociaux (et évoqué dans ces colonnes), pour refuser le rejet d’effluents toxiques dilués dans le réseau du SIBA, et se jetant dans le Wharf de la Salie au sud du banc d’Arguin.
« Nous demandons que cessent les rejets en mer à la sortie du Bassin d’Arcachon. Et nous exigeons que la sécurité du site soit entièrement revue avant la reprise de l’activité », a déclaré Stéphane Scotto, photographe, défenseur de la fragilité de l’écosystème du Bassin, et un des organisateurs de la manifestation.
Le 5 juillet dernier, une cuve datant de 1970 avait cédée, provoquant la pollution de la Leyre et du Bassin, et tuant 350 kgs de poisson, sans préjuger des effets secondaires. La question d’un défaut d’entretien ou de non changement de la cuve pourrait se poser lors de l’enquête qui devrait s’ouvrir suite aux plaintes déposées par les pécheurs, les conchyliculteurs et les écologistes.
L’usine ne fonctionnera plus jusqu’au 15 août, le temps de nettoyer le site industriel, sévèrement souillé par la « liqueur noire ». C’est le rejet à la mer des résidus de nettoyage et de décontamination du site, via le réseau du Siba, autorisé par un arrêté préfectoral, qui a provoqué la manifestation. Ensuite ?
Une réunion est prévue en août pour traiter le dossier. Le sous-préfet ne pourra pas ne pas tenir compte de ce mouvement spontané. Il s’était déjà exprimé sur Internet, mais samedi après midi, la pression venait de la rue.
IB
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