Eaux du Bassin : Les résurgences visibles et invisibles
L’évolution du Bassin d’Arcachon, vu par Isidore (Episode 3)
L’eau potable … à l’intérieur du Bassin.
26/11/15
Les anciens du Bassin ont vu leur environnement se transformer en 40 ans. Leurs petits enfants et les nouveaux arrivants n’ont pas connu ce bouleversement. Et se posent des questions.
InfoBassin les aide à comprendre leur environnement et les enjeux de ce petit paradis fragile, et de plus en plus convoité, à travers le regard d’Isidore Plantey, ronchon patenté, octogénaire, mais amoureux de la terre qui l’a vu naitre.
C’est un parqueur d’avant guerre. Pêcheur d’anguilles à la foène, il a fait des milliers de km sur les vases du bassin. Observateur par nature, il a vu évoluer le bassin jusqu’à nos jours. Il connaît bien l’hydrographie du sous sol.
Nous l’avons invité cet hiver à retracer l’évolution du Bassin, son histoire du Bassin et son avenir .
Mais on pourra aussi bien ne pas être d’accord …
Pour moi, l’eau (considérable) qui arrive de par-dessous la terre ferme, chemine normalement depuis des siècles en direction du bassin qui est le point «le plus bas».
Il est très possible et surtout confortable de nier l’existence des eaux souterraines (dites de ruissellement).
Pour imager le propos, l’eau souterraine de ruissellement qui est, quand même, à l’origine de vos milliers de puits, n’arriverait de nulle part et s’arrêterait juste au bord de la plage, sans aller plus loin, ou coulerait à pic, à la vue du bassin … Et pour aller où ? Au centre de la terre ? Mais non ! Pour moi, c’est tout le contraire.
L’eau douce et saine des nappes de ruissellement mélangée a l’eau des lixiviats continue son éternel chemin, et se jette au bassin sous toutes les vases, car la surface des vases est plus importante que la surface des sables des chenaux.
Les eaux mélangées passent dans le sous-sol sableux du bassin et se répandent sous les vases, qu’elles imprègnent comme une éponge.
L’eau douce potable et fraîche… dans le Bassin
L’eau douce et saine arrive par résurgence, sous forme de source, sous le varech. Au temps des parcs anciens, on trouvait des sources d’eau douces à douze degrés.
Quand on travaillait aux parcs, l’été, on y mettait nos bouteilles de vin au frais…
Autrefois, celui qui faisait un peu de pêche sous-marine allait à l’île, plongeait à coté d’un collecteur à naissains, et, au mort d’eau, avant la renverse (qui ne dure pas longtemps), entre deux marées, quand l’eau devenait calme, voyait scintiller des colonnes d’eau contre le soleil.
Les différences de température et de densité faisaient apparaître la colonne d’eau douce par diffraction de la lumière du soleil. Les diamètres variaient suivant les débits. Certaines résurgence avaient pas mal de pression car le sable de la base bougeait un peu comme un nuage. L’interférence des ondes matérialisait la colonne. En approchant doucement, on pouvait boire de l’eau douce*.
Les mules et anguilles venaient auprès de ces colonne d’eau douces… Souvenirs !
*Des résurgences existent à la plage du Camp Américain (250 m au Nord de Bélisaire), La Vigne, La Villa Algérienne, Claouey (NDLR)
A suivre….
c’est gratuit
sur l’estran : plusieurs résurgences vues tout le long et à la limite de la dune du Pilat au raz des plages notamment au Petit-Nice et à la Lagune
au niveau du 1° paléosol