Rentrée scolaire : Promouvoir une éducation de qualité pour tous ? Une Teichoise y croit…
24/08/15
Education : L’esprit Bassin confronté à celui de la Finlande et d’autres pays du monde lors du congrès ICP des proviseurs et principaux à Helsinki.
Notre pays a vu passer depuis des décennies des ministres de l’éducation nationale, tous porteurs de réformes qui allaient enfin rendre nos enfants plus heureux et plus performants à l’école, puis au lycée, puis à la fac. Le constat est hélas consternant : Alors que l’école a longtemps représenté le symbole républicain et constitué un moyen d’ascension sociale, elle est devenue inefficace, inégalitaire, élitiste. Et les élèves décrochent. Mais ailleurs ?
Le système éducatif en Finlande ou en Ausralie
Informatique
En Australie, le stylo est obsolète. Des logiciels sont conçus pour permettre aux professeurs de mettre leurs cours en ligne, de partager leurs évaluations avec leurs collègues, aux élèves de s’auto-évaluer par des exercices, d’accéder aux cours… à tous d’échanger. En France la seule gestion du parc informatique et notamment sa maintenance dans un établissement est déjà une aventure. Manque de moyens matériel et humains. La lourdeur du système administratif français est un frein à l’innovation. Ce ne sont pas les idées ou les projets novateurs qui manquent mais la partie chronophage de leur élaboration bloque le système : paperasserie à compléter en amont et en aval, recherches budgétaires, réglementation. Les pays anglo-saxons (qui ne sont pas un modèle à bien des égards) semblent beaucoup plus souples de ce côté là.
Langue
En Finlande, les élèves commencent l’école à l’âge de 7 ans (pas de maternelle mais le « jardin d’enfant » où ils commencent le suédois). L’anglais est commencé à l’âge de 7 ans et tous les finlandais parlent anglais couramment. Les finlandais sont donc trilingues avant l’âge de 10 ans. Les cours durent 45 mins et sont suivis chacun de 15 mins de pause : cela permet aux élèves d’être disponisbles et performants dès l’entrée en cours. Il faut tordre le cou à un précepte bien enkysté en France : ce n’est pas parce qu’on travaille plus longtemps que l’on travaille mieux ! Les Finlandais ont compris ça. Le travail en groupe est au coeur de leur système éducatif mais fondé sur la responsabilisation des élèves. Qui sont 22 maximum par classe …
Suprématie franco-française des maths (comme mode de sélection)
En Finlande, les élèves n’ont pas peur de l’échec, ils ne ressentent donc pas le stress lié à cette possibilité. Les différentes matières enseignées ont la même valeur : pas de filière scientifique élitiste. La motivation est le 1er moteur de l’apprentissage. Les élèves ont besoin d’expérimenter, d’essayer par eux-mêmes et doivent y consacrer le temps nécessaire.
Des directeurs d’établissements, dans 29 pays, veulent améliorer l’éducation
Partout dans le monde, des enseignants amoureux de leur métier et soucieux de l’avenir des enfants dont ils ont la charge, cherchent concrètement comment améliorer la situation en regardant ailleurs.
Le système éducatif variant en fonction des cultures, 1500 directeurs d’établissements scolaires du 1er et 2nd degré, des inspecteurs, des universitaires ou des professionnels de l’éducation de 29 nations venant des 5 continents se retrouvent tous les deux ans pour échanger leurs méthodes pédagogiques, leurs programmes, leurs approches de l’éducation de l’enfant. Cette année, cet International Confederation of Principals (ICP) se tenait à Helsinki en Finlande du 3 au 6 août. Depuis 1993 que ce symposium existe, il n’a jamais été accueilli en France, un signe qui hélas ne trompe pas, sur les priorités des gouvernements successifs en matière d’éducation…
La délégation française à Helsinki, avec une Teichoise
D’ailleurs la délégation française est partie, comme à chaque biennale, à ses frais… Elle comprenait 10 femmes, et si on vous en parle, c’est parce que la seule venue de Gironde était Stéphanie Benamza, principale adjointe du collège Val des pins, au Teich, ex-professeur de lettres modernes.
Mme Benamza a « voulu voir de plus près le système éducatif finlandais qu’on dit être le meilleur au monde ». Elle prone « l’innovation pédagogique au service des élèves ». Elle retient de ce congrès « des idées novatrices à soumettre aux enseignants et aux parents et à tenter, pourquoi pas? Et aussi, « l’envie de travailler notamment avec une Principale d’Aura au sud-ouest de la Finlande. »
L’esprit Bassin face à celui d’Helsinki
Les Françaises ont apprécié l’esprit d’Helsinki: le partage, l’ouverture, le respect des cultures et des différences, l’envie de progresser, de tenter de nouvelles pistes pédagogiques. Et Mme Benamza de rappeler une des phrases qui anima ces rencontres : « Le futur appartient à ceux qui croient en leurs rêves ».
Elle conclue : En matière de pédagogie, il n’y a pas de recette, il n’y a que des ingrédients. Je n’ai donc pas ramené la recette finlandaise mais quelques ingrédients pour élaborer ma propre recette pour amener à plus d’égalité, plus de bien-être et plus de réussite dans mon collège.
Rendez vous à la rentrée pour la mise en œuvre …
Michel Lenoir (Crédit photos S. Benamza)