Recette (spéciale) du Mulet à l’Anis
Cuisine d’ici : Le poisson, c’est tout bon ! (par Lyselotte)
23/06/18
Contrairement aux rumeurs, le mulet n’est assurément pas un âne de mer, mais un poisson capable de passer de l’eau salée à l’eau saumâtre sans broncher…
Préambule absolument pas nécessaire
J’aime bien me pencher sur la vie supposée des hommes des cavernes ! Peut-être – sûrement même – parce-que je peux imaginer, sans risques d’être contredite, leurs aventures.
Savez-vous que les homo-habilis furent à l’origine de bien des découvertes culinaires ?
Je parle bien sûr de ces êtres qui, après avoir évolués de branches en branches dans les ramures gigantesques des arbres de l’époque, se haussèrent sur leurs pattes arrières, qui, du coup, devinrent des jambes munies de pieds.
Ce furent eux qui goûtèrent les premiers aux fruits sauvages, car rien n’était cultivé à l’époque. Ils se gavaient de mûres rouges ou noires, n’ayant aucune notion de bonne ou mauvaise maturation. Ils testèrent les prunes et leur pouvoir laxatif. Ils goûtèrent aussi les gratte-cul, crus, mais renoncèrent vite car les poils de ces baies leur restaient entre les dents et c’était fort désagréable.
Gageons également que le nom « gratte-cul » n’est pas directement issu de leur ère. Non, non. Ces humanoïdes ne devaient parler que par monosyllabes gutturales et beaucoup par gestes. Oui, j’ai vu La guerre du feu. Pourquoi ?
Je vous confierai, à l’automne, une recette de confiture de gratte-culs qui ne me vient de personne puisque je l’ai trouvée sur le ternet.
Y avait-il des hommes – et des femmes bien sûr – préhistoriques au long de nos lagunes alanguies ? Gageons que oui.
Se gavaient-ils d’huîtres succulentes plantées sur leurs bancs comme d’énormes coffrets à bijoux ? Je pense que oui.
Dégustaient-ils avec délectation les moules et palourdes collectées sur les plages aux sables d’or qui déroulaient leur ruban de là……….à là ? Assurément oui.
Se faisaient-ils des festins de loups et de mulets hameçonnés dans les vagues turquoise de notre beau Bassin à marée haute ? Je dirais sans hésitation oui, bien sûr.
Voici donc une recette pour les amateurs de saveurs anisées.
Ingrédients
– Un gros mulet d’1,500 kg
– de l’huile
– Une cuillère de mayonnaise
-Une échalote
-Vinaigre
– Un filet de pastis
– Un bouquet d’herbes aromatiques à votre goût.
– Du sel, du poivre évidement
Préparation
Videz le poisson sans l’écailler et lui bourrer le ventre avec les herbes aromatiques.
Salez le, poivrez-le.
Le faire griller environ 30 minutes en le retournant sur ses 2 faces.
Pendant ce temps, préparez la sauce anisée.
Faire une vinaigrette en y ajoutant le reste des herbes aromatiques finement hachées. Liez avec la cuillère de mayonnaise et ajouter le filet de pastis.
Dépouillez le poisson cuit, le dresser sur un plat et le proposer accompagné de sa sauce.
Avec des pommes de terre en robe des champs, je pense que ça devrait être parfait.
Voilà, voilà…
Pour aller plus loin… (Les enfants et les âmes sensibles, s’abstenir)
Après le Mulet à l’anis, voici la recette du Cheval melba par le très regretté Pierre Desproges.
Pour bien réussir le cheval-melba, prenez un cheval. Un beau cheval. Le poil doit être lisse, c’est un signe de bonne santé. L’œil doit être vif, éveillé, et on doit y sentir, dans cet œil de cheval, ce regard indéfinissable, plein de tendresse débordante et de confiance éperdue dans l’homme dont ces cons d’animaux ne se départent habituellement qu’aux portes des abattoirs.
Donc prenez un cheval.Comptez environ huit cents kilos pour mille deux cents personnes.
Pendant qu’il cherche à enfouir son museau dans votre cou pour un câlin, foutez-y un coup de burin dans la gueule.
Attention ! Sans le tuer complètement : le cheval c’est comme le homard ou le bébé phoque, faut les cuire vivants, pour le jus, c’est meilleur !
Bon. Réservez les os et les intestins pour les enfants du Tiers-Monde. Débarrasser ensuite la volaille de ses poils, crinière, sabots et de tous les parasites qui y pullulent, poux, puces, jockeys, etc.
Réservez les yeux. Mettez les de coté, vous les donnerez à bébé pour qu’il puisse jouer au tennis sans se blesser, car l’œil du cheval est très doux.
Préparez pendant ce temps votre court-bouillon avec sel, poivre, thym, laurier, un oignon, clou de girofle, persil, pas de basilic, une carotte et un mérou qui vous indiquera, en explosant, la fin de la cuisson à feu vif, comme pour la recette du chat grand veneur : quand le chat pète le mérou bout et quand le chat bout le mérou pète.
Quand l’eau commence à frémir, le cheval aussi. Attention : s’il est rouge, c’est un homard.
Si le cheval se sauve, faites le revenir avec une échalote dans une cuillerée à soupe d’huile d’olive ou, si c’est un cheval arabe, dans une demi-cuillerée d’huile d’AAHHA-RACHID !
A l’aide d’une écumoire, chassez le naturel, s’il revient au galop, c’est que vous avez vraiment mal ajusté votre coup de burin : il faut toujours vérifier l’assaisonnement- et PAN dans la gueule.
A mi-cuisson passez au chinois. Si vous n’avez pas de chinois, passez au nègre.
Eteignez la cuisson. Mais ne sortez pas encore le cheval Melba de la casserole. Laissez le Marinella.
Pour accompagner cette délicieuse recette, je vous conseille un saint Emilion léger, Corbin Michotte 78 par exemple. En tout cas, pas d’eau! Jamais d’eau!
Maitre Pierre, vous nous manquez…
Bon appétit, bon week-end et à samedi prochain …
Lyselotte
Illustrations : copies écran certiferme.com (un site à découvrir)
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