Submersion marine : Un plan de prévention du risque, en concertation
PPR Submersion marine : Concertation et rubrique sur le site internet de la Préfecture dès lundi.
22/01/16
Hier, nous avions posté un article avec une interview de Michel Sammarceli, Président du SIBA, qui évoquait la problématique du retrait du littoral, et entend lancer une étude sur le sujet.
Comme un écho a ses craintes, le Comité de pilotage chargé de l’élaboration du Plan de prévention du risque de submersion marine (PPRSM) s’est réuni ce jour sous la présidence de la Sous-Préfète d’Arcachon, Dominique CHRISTIAN, entourée des représentants du Service Risque et Gestion de Crise de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de la Gironde.
Ce Comité rassemble les élus des communes du Bassin et du Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA), ainsi que les représentants des associations locales et acteurs économiques du territoire.
L’objectif de cette réunion était de faire un point d’étape sur les études et d’engager la concertation publique sur ce Plan, dont la finalité est de prévenir le risque par une meilleure maîtrise de l’urbanisation.
Une submersion marine « centennale » modélisée
Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), partenaire de la DDTM, a présenté la méthode et les résultats du travail scientifique permettant de calculer et représenter une submersion marine d’importance majeure sur le Bassin d’Arcachon : un événement ayant 1 probabilité sur 100 de se produire chaque année (dit « centennal »).
Partant de la hauteur du niveau marin au large, qui dépend pour beaucoup de la marée et des vagues, le bureau d’études a calculé les volumes d’eau entrants dans le Bassin afin de déterminer les niveaux d’eau au rivage.
Par l’action du vent d’ouest et la configuration du Bassin, ces niveaux varient entre 3,55 m (NGF) à la Passe Nord et 3,90m (NGF) à Biganos. La propagation des eaux dans les terres – urbanisées ou non – a également été simulée.
Quels ouvrages de protection prendre en compte ?
Ces études suivent une méthodologie nationale précisant les modalités de prise en compte des ouvrages de protection : un ouvrage ne peut être considéré comme protecteur que si sa robustesse face à l’événement a été vérifiée et si sa pérennité est garantie sur le long terme.
Dans tous les cas, des brèches sont simulées sur la digue pour prendre en compte le risque de rupture, particulièrement dangereux pour les biens et les personnes situés derrière l’ouvrage.
Site internet pour visualiser les hauteurs d’eau
L’élaboration du PPR de Submersion Marine est menée par l’État (assisté du BRGM) depuis plusieurs années, en collaboration avec les collectivités locales, et les services du SIBA. Aujourd’hui, il semble qu’il veuille associer le grand public pur qu’il s’approprie ce risque de submersion marine et comprenne cette démarche visant à « prévenir l’imprévisible ».
A cette fin, le site Internet des services de l’État en Gironde (voir ici) bénéficiera dès lundi 25 janvier d’une rubrique dédiée au PPR Submersion Marine du Bassin d’Arcachon. Les internautes pourront notamment visualiser en ligne les cartes représentant les hauteurs d’eau dans les zones submergées lors de l’événement « centennal ».
Des réunions publiques
Deux réunions publiques seront organisées (l’une au nord, l’autre au sud du Bassin) pour permettre aux habitants de mieux comprendre les enjeux et poser leurs questions aux représentants des services de l’État et à leur bureau d’études (dates à venir).
Les personnes intéressées pourront déjà jeter un oeil sur ce document du SIBA (cliquer ici) dont est extrait l’image ci-contre, et qui explique les définitions des différentes zones (rouges, etc.) .
Les plus curieux se pencheront aussi sur le calcul des surcôtes par le BRGM pour bien comprendre le phénomène.
Une sensibilisation avant de présenter l’addition ?
In fine, des décisions seront prises pour suivre des stratégies. Et il faudra évidemment déterminer qui va payer la note pour des travaux éventuels, sachant que l’Etat veut « prévenir le risque par une meilleure maîtrise de l’urbanisation ». Ce qui peut se traduire aussi par « on n’entend pas financer des travaux lourds et complexes, et le plus simple serait, à terme, de ne plus construire ou quitter les zones à risques… »
Michel Lenoir
C’est gratuit
Merci pour ce billet bien documenté. Peut être savez vous pourquoi le doc du bureau d’étude indique une hauteur maxi de 3.90m alors que sur l’effet seul des marées les plus fortes, la hauteur d’eau dépasse les 4 mètres d’altitude ?
Non je ne sais pas, il faudrait leur demander d ou vient leur optimisme…