La pollution sonore, fléau des vacances …

19/07/15

Le coup de plume du dimanche : Ah les jolies colonies de vacances, machines à pognon.


panneau coloDans l’élan social d’après guerre, nos aïeuls avaient crée des colonies de vacances dans les stations balnéaires du Bassin afin de permettre aux jeunes défavorisés de respirer le bon air iodé de l’océan et les essences de pin et de se refaire une santé. Les organismes sociaux achetaient ou créaient des structures dans les petits villages qui bordaient le Bassin. Là, vivaient donc côte à côte, mais sans se mélanger, les enfants des villes, les pécheurs, les ostréiculteurs et quelques familles Bordelaises en villégiature.

On voyait passer par grappe de vingt, des marmots entonnant avec entrain les kilomètres à pied ca use, ca use les souliers. Le soir autour d’un feu de camp, les chants emplissaient l’atmosphère de mélopées apaisantes au coucher du soleil avant d’aller mettre tout ce petit monde sous les draps (et là, démarraient les lancers de savate dans le noir, mais c’est une autre histoire). Le Bassin nature.


Puis vint la crise économique …

Depuis le Bassin s’est peuplé, les petits villages sont devenus des villes, et les centre de vacances ont changé de visage. La crise économique a touché aussi leurs gestionnaires.

Désormais, il faut ren-ta-bi-li-ser les structures. Aux périodes d’été se sont donc ajoutées les classes « vertes », puis les stages de formations d’animateurs (BAFA), et depuis une dizaine d’années l’événementiel (congrès, mariages, etc.) durant les week-end.

L’aspect social (les jeunes défavorisés des banlieues vont voir la mer) est toujours présent, mais sert surtout d’ossature pour des séjours beaucoup plus rentables. Et ce, au détriment de la qualité de vie des riverains, qui ne voient plus du même oeil, le rôle de ces centres de vacances, transformés en Hôtel Club, pension complète comprise.


Sonorisation et repos estival

Cette accélération du nombre de séjours ne serait pas un problème pour les riverains si elle ne s’accompagnait d’un double fléau : la sonorisation et le mimétisme télévisuel.

Car désormais, aucune animation ne saurait divertir les participants sans une puissante sono relayant les propos des animateurs ou les musiques des DJ’s.

Finis les chants mélodieux des voix enfantines, place aux éructations d’animateurs en perruque bleue transformés en clones d’Oliver Minne et autres icones du PAF, pour des versions locales poussives de Fort Boyard, par exemple.

Les résidents (permanents ou vacanciers) dans un kilomètre à la ronde ne peuvent hélas pas éteindre le poste. Ils ont renoncé à appeler les forces de l’ordre qui se bornent (quand elles se déplacent) à un constat et une admonestation.


Le silence est d’or (et de plus en plus cher)

Autres temps, autres mœurs : Les décibels et la pollution sonore sont un fléau qui créera des générations de sourds pour le plus grand bonheur des audioprothésistes, et donne des envies de meurtre aux riverains impuissants les plus calmes, mais qui demandent juste un peu de tranquillité dans leur jardin.

Les jolies clichés sur papier glacé des magazines vantant les charmes du Bassin d’Arcachon ne sauraient masquer une autre réalité. Ce petit paradis n’est pas une bulle à l’abri de l’évolution du monde, et les prix de l’immobilier n’ont pas fini de flamber dans les rares endroits où le silence existe encore.

Qu’on le veuille ou non, il faudra bien en tenir compte pour l’avenir.


michel L 2 okBon dimanche !


Michel Lenoir


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Comments

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3 comments on “La pollution sonore, fléau des vacances …
  1. BONSOIR,
    BRAVO NOUS SOMMES A PLUS D’UN KM A LA RONDE MAIS DORMONS FENETRE ET VOLET OUVERTS ET LE BRUIT EST INFERNAL EFFECTIVEMENT IL N’Y A PAS DE MELODIE MAIS DES BOUM BOUM

    • Bonjour,

      La pollution sonore n’est hélas pas réservée aux Vacances… Moteur des avions de tourisme à Andernos-les-bains, moteur des scooters de mers sur le chenal du Bétey toujours à Andernos-les-bains et dans les jardins moteurs des tondeuses à gazon et des tronçonneurs…
      Heureusement, la nuit, il est d’autres bruits plus subtils qui enchantent l’oreille. Il y a les appels des oies qui retentissent au loin dans la nuit. Au début on pense à une meute de chiens puis on se dit c’est vrai ce sont elles fidèles au rendez-vous d’hiver, signe que notre bassin n’est pas encore mort. Il y a l’appel de la chouette tout au loin vers Matoucat. Et enfin, il y a comme un mugissement constant : c’est l’océan que l’on entend…

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