Piloter seul, un vrai avion, quand on a 15 ans ? Si. Léonard aurait aimé (2/2)
Le coup de plume du dimanche : Responsabiliser les jeunes, et leur donner confiance.
18/10/15
La France est le deuxième pays au monde derrière les USA, par le nombre de pilotes, avec 40.000 pratiquants répartis sur 550 aéroclubs et représente 40% des pilotes d’aviation légère en Europe (soit 28 pays et 500 millions d’habitants).
Former des jeunes, par vocation
Si le désir de voler est aussi vieux que l’humanité, depuis le début du XX e siècle, c’est devenu possible grâce à des pionniers français, des utopistes casse-cou. Cette époque est désormais révolue. L’aéronautique et le pilotage en particulier, sont devenus des domaines basés sur une formation rigoureuse pour acquérir un esprit d’analyse permettant de gérer l’appareil, la météo, la navigation … et parfois, l’imprévu.
Mais c’est aussi resté une longue chaine de transmission de valeurs, de savoirs, entre le petit nouveau et l’ancien qui n’a pas oublié ce qu’un jour, un instructeur ou un autre pilote, lui a appris au coin du table ou en vol.
Le Brevet d’initiation aéronautique : un tremplin vers le brevet de pilote d’avion léger
Ainsi, depuis leur création, les Aéroclubs sous forme d’association loi de 1901 (système quasiment unique au monde) ont voulu permettre aux jeunes et moins jeunes d’accéder à la possibilité de voler au moindre coût.
C’est ainsi que depuis 15 ans, l’Aéro Club d’Andernos en partenariat avec l’Education Nationale et la Fédération Française Aéronautique a mis en place le Brevet d’Initiation Aéronautique, formations théoriques et pratiques adressées aux jeunes lycéens, dès 15 ans, afin d’assouvir cette passion de voler qui aura souvent des répercussions directes ou indirectes sur leur vie professionnelle.
Le 10 octobre dernier, l’aéroclub fêtait la réception des jeunes inscrits à la préparation de ce brevet dans les Lycées Nord Bassin Andernos et Sud Médoc St Médard en Jalles.
lls y apprendront le jeudi, après les cours du Lycée, des notions d’aérologie (c’est quoi ce nuage ?), d’aérodynamique (pourquoi et comment un avion vole ?) , des règles de l’air (priorité à qui dans le ciel ?), de l’histoire de l’aéronautique (comment est-on passé de l’aéroplane de Clément Ader à l’A380 ?), etc.
C’est intéressant, mais cela demande de la motivation, et de la curiosité. Et un peu de travail aussi. Mais la récompense est au bout, puisque chaque élève en fin de formation fait un tour en avion pour « sentir » les trois dimensions et mieux comprendre la théorie.
Après ce BIA, quelques élèves vont poursuivre vers un brevet de pilote et en quelques semaines, un jeune de 15 ans va acquérir une maturité et une maitrise suffisante pour piloter seul un avion.
Pas de place pour la triche, ou le faux semblant
Cette responsabilisation des jeunes, cette confiance et cette chance qui leur sont données porte ses fruits aussi dans d’autres domaines, notamment scolaire, par effet induit. Parce qu’un ado apprenti-pilote ne peut pas se raconter d’histoire, il ne peut pas faire semblant de piloter.
Parce que face à la piste au moment de l’atterrissage, une fois « lâché » par l’instructeur qui a suivi sa formation et connait ses capacités, il est seul face à lui-même. Il faut qu’il pose bien sa machine ou ça finit mal. Et il le sait…
Des bourses pour tous
Le BIA est aussi (et peut-être « surtout » pour les parents), une clé qui permet d’avoir des bourses importantes (1/3 du prix de la formation) pour préparer le brevet de pilote..
Si votre enfant vous donne l’impression de n’avoir goût à rien, pour son anniversaire ou pour Noël, offrez lui un baptême. Ca pourrait bien le transformer …
Et un jour, c’est peut être lui qui vous fera découvrir la magie du Bassin, vu d’avion.
Et ça, c’est une sacré récompense.
Retrouver notre reportage de 2014 sur la formation en l’aéroclub, la réception d’un avion fabriqué par des lycéens et de belles images du Bassin vue d’en haut …
Plus d’infos, sur le site de l’aéroclub d’Andernos.
IB /Crédit Photos Sylvain Robin, photographe pro (merci à lui)