Edito : Quand les communes du Bassin équipent leur police d’armes à feu…
L’Oeil au Beurre de Lenoir : Le Bassin se sécurise à l’américaine avec pistoleros municipaux et loi sur la sécurité globale
30/11/20
Après la commune de Gujan, (voir notre article sur ce sujet) c’est au tour d’Arès d’équiper sa police municipale d’armes à feu. De Glock 17 pour être précis, calibre 9mm à 17 coups. Plus rapide que les lapins aux amours printanières.
Un jouet que chacun peut s’offrir avec un peu plus de 600 € pour aller faire des cartons dans un stand de tir, moyennant quelques formalités administratives.
Peu à peu, les villes du Bassin succombent quelle que soit la couleur politique au charme incomparable des pétoires pétaradantes et mortifères pour assurer la sécurité de leurs habitants, et de leurs agents municipaux chargés du maintien de l’ordre, et de la tranquillité.
Et puis pour les maires, ça fait quand même plus sérieux, d’avoir sa vraie police, bien équipée.
Si vous aviez rêvé d’habiter aux USA, vous y êtes presque. La culture américaine est passée par là.
Après le régime alimentaire façon Mc Do, à force de voir des séries TV américaine avec des shérifs et leurs hommes équipés de guns, on a droit au régime sécurité façon colt à la ceinture. Ça devait arriver.
Mais dans quel but ?
La police municipale au centre de la loi de sécurité de globale
Au delà de la problématique de la liberté d’informer, la loi sur la sécurité globale met les polices municipales en position centrale du dispositif pour soulager la police nationale et la gendarmerie, surtout dans les grandes villes et les banlieues difficiles.
Actuellement sous les ordres du maire, elles ne peuvent dresser de contraventions que pour les stationnements abusifs, les excès de vitesse en dessous de 50km/h et certaines infractions concernant la sécurité routière.
Avec la nouvelle loi, il leur serait désormais possible sans intervention de la police nationale, de dresser des PV en matière de flagrant délit, notamment pour la consommation ou la vente de stupéfiants, l’occupation illicite de terrains municipaux ou de batiments, d’envoyer des véhicules en fourrière, de relever les infractions de conduite sans assurance ou sans permis, de noter l’identité des contrevenants… avec à la clé, de nouvelles et juteuses amendes.
Un auteur de loi qui a le sens du timing…
Le co-auteur de cette loi (votée des deux mains en 1ere lecture par la député du Bassin Sophie Panonacle), est le très vigoureux Jean-Michel Fauvergue, passionné de Kung Fu de compétition, ancien Chef du RAID, investi par La République En marche et élu député en Seine-et-Marne en 2017.
Conseil en matière de sécurité d’Emmanuel Macron, il a publié l’an passé un livre « La sécurité des Français » où il explique qu’ « il faut restructurer nos forces de police et gendarmerie, redéfinir nos politiques de sécurité, renforcer l’implantation de la police de sécurité du quotidien, grand défi de la prochaine décennie ».
Les textes de la loi avant la loi…
C’est lui, donc, qui a voulu le droit pour les policiers de garder sur eux leur arme de service en dehors des heures de travail, même dans les lieux publics. Nos forces de l’ordre, à défaut de se sentir mieux aimé de la population, auront le sentiment d’être plus en sécurité. Le citoyen Lambda peut-etre un peu moins. Une bavure est si vite arrivée…
… Et des affaires
Bien sûr, cela n’a rien à voir avec le fait qu’il ait créé en 2019 également la société Fauhestia.cons, spécialisée dans… « la formation et le management de la sécurité » , et dont il est le président.
Un député qui sait préparer son avenir avec ou sans mandat électif, puisque certaines taches de sécurité pourront avec cette loi être délégués au secteur privé, et qu’il manque d’agents en ce domaine, face à la demande, dans les années qui viennent.
Le Bassin évolue, sa police municipale aussi…
70.000 habitants en 1970 sur le Bassin, plus de 150.000 aujourd’hui (hors saison) et 200.000 en 2030. Ici, la courbe démographique explose, chacun veut sa part de paradis, les villages deviennent villes, et inexorablement, peu à peu, les immeubles remplacent les villas et les maisonnettes.
Or, il faut bien sécuriser tout ce petit monde contre les sauvageons et leurs incivilités, et les délinquants de toutes sortes.
Finis les garde-champêtres de papi, devenus au fil du temps, les agents de police des services municipaux.
Et maintenant, place aux pistoleros du Bassin! Ils ont gagné en reconnaissance, et vont être formés au maniement des armes à feu avec les responsabilités afférentes.
Un joli cadeau de Noël.
A eux d’en être digne.
A suivre…
Retrouvez cette chronique en audio sur RADIO CAP FERRET 97.9, les vendredis, samedis et dimanches à 8h, 12h20 et 18h.
Et en podcast sur radiocapferret.com/podcasts/loeil-au-beurre-de-lenoir
Michel Lenoir
Directeur de Publication
Photo Bassin (détournée) Clément Viala
C’est gratuit