Nos si chères autoroutes…
11/02/17
Il était une mauvaise foi(s) : Les tarifs des autoroutes augmentent encore …
En dépit des fausses promesses de gel des tarifs autoroutiers de notre Ministre de l’écologie, ces derniers augmentent chaque année. Et ce n’est pas fini !
0,8 % en moyenne pour débuter l’année 2017, cela peut sembler peu mais c’est quatre fois le taux de l’inflation.
L’A89 qui relie Bordeaux à Clermont Ferrand voit son péage grimper de 35,50 euros à 36,30 euros soit près de 1% d’augmentation.
En revanche, c’est 7 % sur l’A71 à Clermont-Ferrand direction Orléans Paris justifié, parait-il, par l’élargissement à trois voies à Gerzat.
Autoroutes privatisées
Pourquoi ces augmentations alors que les autoroutes sont largement rentabilisées depuis leur construction notamment les A6 et A7 datant d’il y a 40 ans ?
Les sociétés se défendent, bec et ongles en affirmant que l’État leur a demandé d’engager 800 millions de travaux de rajeunissement (la moitié à leur charge) tout en augmentant la redevance domaniale. Soit. J’espère que vous savez que depuis plus de 10 ans les autoroutes ne nous appartiennent plus.
En 2005, le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin les a privatisées en bradant certaines aux grands du BTP qui se sont partagés le gâteau des 11 000 km de notre réseau via Cofiroute, Area, APrr, ASF et d’autres. D’autres ventes ont été effectuées encore récemment.
Des autoroutes amorties, qui, soit dit en passant, avaient déjà été payées deux fois : par les contribuables et les usagers…
Ce n’est pas la chose la plus intelligente que Villepin ait accomplie puisque les 14,5 milliard d’euros rapportés depuis représentent moins de 10 années du bénéfice que tirent les sociétés d’autoroute dont la durée d’exploitation a encore été prolongée en 2016.
Jackpot : près de 20 % de bénéfices pour les exploitants
En 2016, après impôts, les sociétés d’autoroutes réunies ont dégagé un bénéfice de 1,5 milliard sur 8 milliards de chiffre d’affaire. Soit un peu plus de 18 %. En connaissez vous des sociétés qui dégagent autant de bénéfice après impôts ? C’est vrai, c’est moins qu’en 2010 où elles avaient engrangé plus de 2 milliard d’euros de bénéfices.
En fait, l’entretien ne représenterait que 8% des péages encaissés, 8 % également pour les frais de personnel de plus en plus réduit avec 1500 personnes en moins en 10 ans et le remplacement progressif des guichetiers par des péages automatisés et patrouilleurs en partie échangés contre de la vidéo.
La modernisation du réseau et la construction de nouvelles portions représente autour de 28% auxquels il faut ajouter les 32% d’impôts et taxes diverses dont l’une finance le rail. On ne voit pas pourquoi ce sont les automobilistes qui financent le train, d’ailleurs.
4 à 5 fois plus sûres que la route, mais trop chères
On sait que l’autoroute, plus sûre, tue quatre à cinq fois moins que la route. On sait aussi que beaucoup d’automobilistes refusent de prendre l’autoroute à cause de la cherté du péage qui coûte parfois davantage que le carburant sur une petite cylindrée.
Si les autoroutes qui tuent cinq fois moins que la route étaient moins chères voire gratuites, on pourrait espérer un gain d’environ 1000 vies par an.
L’État brade nos vies au bénéfice des exploitants…
Patrice Vergès
Journaliste, romancier (page FB ici)
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