Chronique d’une sidération passagère…
Humour satirique: Donald nous trumpe-t-il ?
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.
18/03/25
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai les zygomatiques en berne. En cause, les informations de ces dernières semaines qui font froid dans le dos. La désintégration des alliances, le virage fasciste, les attitudes mafieuses de deux puissances désormais despotiques, menacent notre liberté et donnent le sentiment que l’Histoire bégaye.
L’Histoire… Phare de la mémoire?
L’incendie du Reichstag à Berlin en 1933 fait écho au siège du Capitole à Washington en 2020.
L’invasion de la Pologne par l’Allemagne en 1939 renvoie à celle de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Aurons-nous la même lâche attitude que lors de la conférence de Munich en 1938 ? Nous y avions signé un accord qui réglait la crise des Sudètes, en abandonnant la Tchécoslovaquie au profit d’une paix illusoire. Les paraphes du guignol d’outre-Atlantique et du satrape russe ont autant de valeur que celle du Petit caporal.
Qu’on le veuille ou non, Poutine a déjà déclaré la guerre à l’Europe. Sabotages, attaques informatiques, ingérence russe dans les élections et pressions en tout genre démontrent sa détermination… et faire le dos rond n’engendrera qu’une catastrophe.
Il semble pourtant – et c’est rassurant – que les dirigeants européens prennent enfin conscience du danger qui nous menace. Pourtant, en France – à l’inverse des décisions courageuses que vient de prendre l’Allemagne – l’unité n’est pas gagnée. Aux extrêmes de notre échiquier politique, la tentation munichoise prévaut.
D’un côté, par anti-américanisme primaire et grande complaisance avec Moscou, on fustige les soi-disant va-t-en-guerre dans une sémantique d’une naïveté confondante : « Macron propose l’Europe de la défense, nous proposons l’Europe de la paix ». Faut-il leur rappeler que « Le pacifisme le plus exigeant, celui de Jean-Jaurès, ne tolère ni la servitude, ni la soumission ».
Quant à l’autre extrême, entre l’amour immodéré du sieur Trump et l’appui en sous-main de Poutine, ses dirigeants ne cessent de tergiverser sur leur soutien à l’Ukraine. Certains d’entre eux rêvent-ils d’un bon vieux retour à la collaboration avec Francisque, et d’une nouvelle adaptation du célèbre hymne « Maréchal nous voilà » ?
Donald « coin » fort !
Donald a récemment lancé sa propre cryptomonnaie appelée « Trump Meme ». Cette « coin » a été introduite sur la blockchain Solana et a atteint une valorisation impressionnante de plusieurs milliards de dollars…
Dessin d’Epervier boiteux. Retrouver tous ses dessins sur sa page ici
Concernant Trump, on est en droit de se demander s’il ne conviendrait pas de lui changer son fourrage, tant ses décisions – qui en général piétinent allégrement les règles de l’Etat de droit – relèvent du grand n’importe quoi. A ce sujet, un lecteur m’a obligeamment envoyé un article paru récemment dans le Times de Londres. Nat White, écrivain anglais, y croque le Président des Etats-Unis.
En voici un extrait :
« Trump manque de certaines qualités que les Britanniques apprécient traditionnellement. Par exemple, il n’a aucune classe, aucun charme, aucune fraîcheur, aucune crédibilité, aucune compassion, aucun esprit, aucune chaleur, aucune sagesse, aucune subtilité, aucune sensibilité, aucune conscience de soi, aucune humilité, aucun honneur et aucune grâce. – autant de qualités, curieusement, dont son prédécesseur M. Obama a été généreusement doté. »
Pour nous, ce contraste frappant met en évidence les limites de Trump de manière embarrassante. Trump est un troll. Et comme tous les trolls, il n’est jamais drôle et ne rit jamais ; il se contente de pousser des cris de joie ou de railleries. Et ce qui est effrayant, c’est qu’il ne se contente pas de prononcer des insultes grossières et stupides : il pense réellement en les utilisant.
Son esprit est un simple algorithme robotique composé de préjugés mesquins et de méchancetés instinctives. Il n’y a jamais de sous-couche d’ironie, de complexité, de nuance ou de profondeur. Tout est superficiel.
Trump n’est ni courageux, ni un outsider. Il est tout le contraire. Il n’est même pas un garçon riche et gâté, ni un gros chat avide.
C’est plutôt une grosse limace blanche, un Jabba le Hutt privilégié. Et pire encore, il est la chose la plus impardonnable de toutes pour les Britanniques : un tyran. Sauf quand il se retrouve au milieu de brutes ; dans ce cas, il se transforme soudainement en acolyte pleurnichard.
Le Picasso de la mesquinerie
Il n’est pas nécessaire d’avoir un sens du détail particulier pour repérer quelques défauts chez cet homme. Après tout, il est impossible de lire un seul tweet, ou de l’entendre prononcer une phrase ou deux, sans plonger son regard dans l’abîme. Il fait de l’absence d’art une forme d’art ; il est un Picasso de la mesquinerie, un Shakespeare de la merde. Ses défauts sont fractals : même ses défauts ont des défauts, et ainsi de suite à l’infini.
Dieu sait qu’il y a toujours eu des gens stupides dans le monde, et beaucoup de gens méchants aussi. Mais rarement la bêtise a été aussi méchante, et rarement la méchanceté aussi stupide.
En fait, si Frankenstein décidait de créer un monstre entièrement composé de défauts humains, il créerait un Trump. Et un docteur Frankenstein plein de remords agripperait de grosses touffes de cheveux et hurlerait d’angoisse : Mon Dieu… qu’ai-je… créé ?
Si être un con était une émission de télévision, Trump en serait le coffret.
Fermez le ban !
Alain Mouginet
Retrouvez les anciennes chroniques d’Alain Mouginet, ici
Téléchargez notre application gratuite, et recevez nos infos directement, en cliquant sur les icônes !

