Chronique d’une élection sous influences internationales… (1/3)
Humour satirique: Pour ce dimanche 9 juin, le scrutin européen ne soulève pas un enthousiasme délirant… Mais ailleurs dans le monde, l’herbe est-elle plus verte?
2/06/24
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin
Je ne sais pas vous, mais moi je viens de prendre conscience que les élections européennes se rapprochaient à grands pas. Attention ! Ce n’est pas un manque d’intérêt de ma part, mais l’avalanche de problèmes dont nous abreuvent les médias forme une sorte de brouillard sur ce grand moment démocratique.
D’autant que je le revendique : je suis un Européen convaincu. Originaire de cette région de l’Est, face « à cette ligne bleue des Vosges d’où monte jusqu’à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus* », ce carrefour de toutes les invasions, après tant de guerres, vit désormais en paix… et ce n’est pas la moindre des choses !
Bien sûr, cette Europe comme ses responsables sont loin d’être parfaits. Curieux de connaître l’avis de ma chère tante Apolline sur ces personnalités qui nous dirigent, cette dernière m’a une nouvelle fois surpris par une fulgurance dont elle a le secret :
–Songe mon petit, à cette citation de Lamartine : « Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, l’Homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ». Alors, suggère donc à tes compatriotes de jeter un œil à l’extérieur de l’Europe plutôt que de se focaliser sur leur nombril. S’ils ne sont pas trop couillons, ils y trouveront matière à réfléchir ! ».
Un petit tour du monde des dirigeants éclairés
Certes, un simple tour d’horizon devrait nous renseigner sur la personnalité de quelques dirigeants éclairés :
En commençant par le satrape du Kremlin qui vient, une nouvelle fois, de prouver son attachement indéfectible aux plus belles valeurs démocratiques en remettant en jeu son statut de président. Brillamment réélu avec 86 % des voix, il démontre là son sens de la mesure. Conscient en effet qu’au-delà de ce score, ce scrutin fleurerait bon la république bananière, il a choisi le juste chiffre et nous lui en sommes gré.
Dans sa croisade humaniste, il est chaudement soutenu par le président algérien Adbelmadjid Tebboune qui l’a qualifié dernièrement d’« ami de l’humanité ».
Quant à cet excellent Alexandre Loukachenko, patron de la Biélorussie – pourtant bien attristé par la vague de suicides qui déferle sur ses opposants – il ne tarit pas d’éloges sur son mentor.
Le président chinois, Xi Jinping, reçu dernièrement par notre bien-aimé président, a assuré à ce dernier, la main sur le cœur, ne pas se mêler des affaires du Kremlin… pour filer ensuite à Moscou faire la bise à Poutine et « consolider partenariat et amitié indéfectible entre nos deux peuples».
La Chine et la Russie, bras dessus, bras dessous
Notons d’ailleurs que depuis l’application des sanctions économiques par l’UE, nos exportations vers la Russie ont baissé de 61 %… quand dans le même temps celles de Chine augmentaient de 65 %, faisant du régime chinois le rouage principal de la machine de guerre russe…
Il est cependant rapidement rentré à Pékin afin de fignoler l’organisation des camps de vacances des Ouïghours, parfaire la rééducation de ces foutus Tibétains, accrochés à leur traditions comme la bernique à son rocher et enfin prendre du bon temps en regardant sa marine faire des ronds dans l’eau autour de Taïwan.
Autre grand soutien du Kremlin, le Bibendum de Corée du nord. Homme aux goûts simples, dont la principale activité consiste à faire joujou avec ses petits missiles et dont le peuple, bien qu’affamé et dénué de tout, l’applaudit toujours avec une grande ferveur naturelle.
Feu le président Iranien
Tout ce petit monde déplore la perte cruelle de ce cher Ebrahim Raïssi, président iranien qui vient de nous quitter dans le crash de son hélicoptère.
Le « Boucher de Téhéran » appliquait avec bienveillance ses décisions de justice, en veillant notamment à ce que les – nombreuses – femmes pendues soient auparavant violées afin qu’elles ne puissent accéder au paradis.
Donald le furieux
Dans un autre style, ce cher Donald Trump, grand habitué des prétoires, homme de bon goût, érudit, pétri de culture classique, qui espère être prochainement élu à la magistrature suprême, dirige sa campagne électorale de main de maître, toute en retenue, intelligente et didactique. Lors de sa dernière intervention, il a d’ailleurs affirmé que Joe Biden était « un président stupide » et qu’en plus c’était « un fils de p… ».
Tango à la tronçonneuse et spiritisme en Argentine
Mention spéciale à Javier Milei, le fantasque président de l’Argentine. Si… vous savez, celui qui maniait la tronçonneuse pendant sa campagne électorale, promettant de raboter les dépenses inutiles ? Soyons juste, depuis son arrivée au pouvoir, ce fléau n’est plus que de 276 % par an !
Ce zozo, persuadé être le nouveau Moïse entraînant son peuple vers des lendemains qui chantent, a pour devise « Dans la bataille, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du Ciel ».
En ce sens, il est bien aidé par un conseiller personnel : son chien Conan mort depuis plusieurs années ! C’est en effet grâce à sa sœur Karina, Secrétaire générale de la Présidence, qu’il établit la connexion avec le quadrupède élevé au rang de divinité. Ce dernier le conseille quotidiennement sur les affaires de l’état. Il aura fort à faire s’il veut éviter à ce pays l’apocalypse économique annoncée !
La liste des dictateurs, potentats, despotes, roitelets corrompus, généraux sanguinaires et autres maffieux est longue comme un jour sans fin…
Alors, finalement, en comparaison, elle n’est pas belle notre Europe ?
*Extrait du testament de Jules Ferry.
Alain Mouginet
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