Chronique d’un budget sans fond(s)…

Humour satirique: De l’art de creuser, encore et encore…


Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.


18/09/24


Cinquante années, cela se fête !

Je ne sais pas vous, mais moi j’adore les anniversaires. Attention ! Pas ce moment magique où l’on se réunit afin de te rappeler que ton avenir est derrière toi. Ce jour où l’on t’offre des cadeaux dont tu espères secrètement ne pas recevoir le énième bouquin ou la jolie bougie parfumée. Cet instant où tu t’aperçois que le fameux gâteau a bien du mal à contenir une forêt de bougies, dont l’extinction ressemble dorénavant à un exercice de pneumologie.


Anniversaires de faits marquants

Non, moi ce qui m’intéresse, c’est le rappel d’un souvenir arrivé à pareil jour, d’évènements ou de hauts faits du passé. Tiens par exemple, à l’heure où j’écris ces lignes, Du Guesclin recevait, en 1370, son épée de Connétable des mains du roi Charles VI le Sage, Jacques Cartier découvrait le site de Montréal en 1535, et dans un autre registre l’armée italienne envahissait l’Abyssinie en 1935. Etonnant non ?

Il est pourtant un anniversaire que chaque Français, résidant dans les grandes métropoles ou au fin fond de nos campagnes, se doit de fêter le plus dignement possible, et ce afin de montrer au monde combien notre pays est à l’avant-garde dans bien des domaines, notamment en matière de gestion financière.


Au trou!

Voici en effet cinquante ans, avec une constance forçant le respect, que chaque année nous réussissons le tour de force de présenter un budget en déficit. Les gouvernements successifs se sont consciencieusement appliqués à creuser le trou, évitant de réduire les dépenses afin de pouvoir augmenter les impôts et emprunter à tout va. Dans le cas d’une entreprise privée, cette dernière aurait tout simplement été liquidée et son patron jeté en prison.



Là, pas du tout ! Chaque nouvel arrivant, promet, main sur le cœur, l’orthodoxie financière et s’empresse ensuite de dépenser sans compter, et ce de quelque bord qu’il soit, en fustigeant bien sûr la gestion calamiteuse de l’équipe précédente… « En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables» (G. Clémenceau)

Et c’est ainsi que, sans compter les 3.300 milliards de dette publique, le déficit annuel de notre budget, à lui seul, représente désormais la moitié de toutes les recettes fiscales. C’est très fort !


 


Mais rassurons nous, notre nouveau Premier ministre – qui, soit dit en passant, vu son âge, est complètement inconscient de se jeter dans une telle pétaudière – prend le problème à bras le corps. Seulement, sa première annonce m’a particulièrement déçu. Le voilà qui reprend les vieilles recettes de ses prédécesseurs, consistant à pomper un peu sur le plus grand nombre afin de préserver le train de vie de l’Etat. Quelle originale et audacieuse idée que de bloquer les retraites !


Des idées pour aider…


Manifestement notre nouvel arrivant, en panne d’idées, a besoin d’un coup de main, c’est pourquoi je suggère que chaque Français lui assure une aide et un soutien sans faille, en lui soumettant deux propositions aptes à réduire significativement ce trou sans fond. Bien entendu, en bon citoyen, je tiens à montrer l’exemple en proposant :


1/ La suppression pure et simple de la Garde républicaine à cheval. En effet, le coût d’entretien unitaire d’un canasson s’élève à 130.000€ par an. Sachant que nous en avons 480 en stock, je vous laisse faire le calcul… D’autant que ce folklore sert essentiellement à accompagner, au son de rutilantes trompettes, notre Prince-Président lors des cérémonies officielles, sans oublier la haie d’honneur avec roulement de tambours lors de l’ouverture des sessions de l’Académie française. Cette absence ne perturbera d’ailleurs pas les débris cacochymes du quai Conti qui n’y verront que du feu.


 


 

2/ La fermeture définitive de la Cour des comptes, et ce sans que sa compétence ne soit mise en cause : son, analyse des gabegies de l’Etat est sérieuse, pertinente et justifiée… mais le problème est que personne n’en tient compte, leurs volumineux rapports finissent leur courte vie dans les poubelles des ministères. Et toc ! Voilà aussi 220 millions d’économisés !

Vous constaterez donc que finalement, si chacun y met un peu du sien, le bout du tunnel est à notre portée.

A vos calculettes !


Alain Mouginet


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