La loi sur le renseignement, votée aujourd’hui à l’Assemblée nationale…
5/05/15
L’aviez-vous vu comme ça ?
Chacun aime être entendu … Tout le monde va être écouté !
La loi sur le Renseignement sera votée par l’Assemblée nationale en procédure accélérée cet après midi. Elle va passer comme une lettre à la poste ou plutôt comme un mail sur internet …
Voici l’intégralité du texte du projet de loi (Cliquer ici), pour les courageux qui veulent vraiment savoir et comprendre pourquoi ca tousse un peu, à droite comme à gauche …
Traumatisés depuis l’attentat de janvier à Charlie Hebdo, la France veut être protégée. En tout cas, c’est ce que nous dit le gouvernement en vendant son texte. Le concept c’est : On ampute un peu nos libertés pour plus de sécurité (peut être). Et puis ceux qui n’ont rien à se reprocher sont tranquilles. Non ?
Big Brother is (really) watching you ou la surveillance de masse acceptée par les citoyens
Le projet de loi Renseignement contient deux articles qui permettent une interception de l’ensemble des données de tous les citoyens français en temps réel sur Internet, dans le but de faire tourner des outils (et des algorithmes) de détection des comportements suspects ou à risque.
Question : qu’est ce qu’un comportement suspect ou à risque ?
Les services de renseignement expliquait dans le Monde récemment que «Les métadonnées permettent de dessiner d’immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l’activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. A charge ensuite pour les services de renseignements, lorsqu’un groupe intéressant a été identifié, d’utiliser des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.»
Les données relevées par les boites noires qui seront installées chez les opérateurs montrent qui communique avec qui et quand. Elles en disent presque autant que le contenu des communications, puisque toutes les données, Facebook, Courriel, etc. sont couplées.
Les services de renseignement vont donc devoir passer au tamis l’ensemble des Français connectés pour y repérer les suspects potentiels. Sera-ce bien efficace ?
Exemple : Paul, 15 ans, va se renseigner sur internet pour un devoir d’histoire sur la Résistance entre 1941 et 45, il consulte un site vantant l’ordre nouveau et les croix gammées. Puis regarde comment on réalise un engin explosif artisanal. Puis quelles étaient les techniques de combats dans le maquis alors, et compare avec celles d’aujourd’hui en Syrie.
Cela en fait-il pour autant un dangereux terroriste potentiel ? Pour la boite noire et les algorithmes de surveillance, tout concorde à le signaler comme suspect. Hop ! Surveillé, le Paul.
Une loi encadrée ?
La commission de contrôle n’a qu’un avis consultatif, le recours effectif des citoyens contre les services de renseignement sont irréalistes. Et aucune sanction ne peut être engagée pour les agents abusant de leurs prérogatives.
Si on est contre cette loi, est-on pour le terrorisme ?
Faux débat. Ses détracteurs expliquent que cette loi, sous couvert de lutte anti-terroriste, donne un nouveau pouvoir aux renseignements généraux, notamment pour la défense des intérêts économiques et scientifiques de la France, la criminalité et la délinquance organisée, avec des moyens particulièrement intrusifs.
Un service de renseignement peut collecter l’ensemble de vos données personnelles, votre réseau de relations, vos activités bancaires, vos données de santé etc. Sans que vous le sachiez. Sans qu’un juge l’ait demandé.
Alors évidemment, ça grince un peu quand même, à entendre les plaintes à l’unisson de quelques députés ténors de droite (P. Lellouche, Henri Guaino) ou de gauche (la députée Nouvelle Donne Isabelle Attard, ou Noel Mamère).
Pour
, députée UMP d’Eure et Loir « Les services de renseignement seront ainsi habilités à prévenir «les violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale» ou «les atteintes à la forme républicaines des institutions». Des champs d’habilitation qui pourraient, en fonction des interprétations, être vraiment très larges. »De son coté EELV va noter quel député votera pour, contre ou s’abstiendra. Et travaille aussi d’ors et déjà auprès des sénateurs pour essayer de l’amender.
Et sur le Bassin ?
La question pour le représentant du Bassin à l’Assemblée ne se posera pas.
Yves Foulon écrivait sur sa page Facebook, le 14 avril : « Ce texte apparaît équilibré entre sécurité et liberté et il offre des outils pertinents aux services de renseignement avec des mesures réclamées depuis longtemps par les militaires et policiers».
La sécurité d’abord.
Et d’ailleurs (presque) tout le monde est d’accord avec lui …
Michel Lenoir
Moi je suis pour la propriété privée de mes données personnelles et pour une loi sur l’anonymisation nous protégeant de télémarketing abusifs, de spams … Nous sommes déjà trop cibles et trop écoutés. ..Non à l’écoute généralisée. ..exemple le vote électronique!