S’évader avec un livre, hors du confinement sur le Bassin d’Arcachon…
Littérature : A découvrir, un polar ténébreux et un bijou humoristique
16/04/20
« L’Essence des ténèbres » de Tom Clearlake
L’histoire
La petite ville de St. Marys est frappée par des disparitions d’enfants inexpliquées. Cinq au total, en l’espace de quatre mois. Bien qu’aucun indice formel n’ait été relevé par les forces de police, tout porte à croire qu’il s’agit d’enlèvements. Le FBI est chargé du dossier. L’agent spécial Eliott Cooper est envoyé sur place pour enquêter. Peu à peu, il va être confronté à des faits que ne relèveront plus de ses compétences d’agent, mais de sa capacité à lutter contre un mal obscur qui semble s’être emparé des forêts alentour de la ville… et ça n’est que le début de son enquête.
Ce qu’on en pense
L’idée de départ : Et si notre humanité n’était pas la première sur Terre, et que des « sentinelles » préparent le retour de nos ancêtres
?On sent bien que cet auteur franco-canadien a biberonné aux oeuvres d’Edgar Allan Poe, H.G. Wells, Jack London, Jules Verne, Agatha Christie, Stephen King, Umberto Eco et d’autres… Il avoue « Je pense que le Thriller est le maître de tous les genres littéraires. Il permet de jouer avec les sensations et les émotions du lecteur comme aucun autre genre le peut. Il y a dans le thriller cette possibilité de créer l’intensité, et de la pousser à son paroxysme. Et l’on dispose d’une infinité de moyens pour y parvenir. »
Et effectivement, dans cet ouvrage, le lecteur va plonger pour suivre Elliot dans ses aventures fantastiques et terrifiantes. Ce roman aborde des thèmes actuels, et notamment la gestion par les Etats, d’une crise soudaine et terrifiante. Bien qu’écrit avant la pandémie, les parallèles avec la situation actuelle sont éloquents.
La plume fluide de Thomas Clearlake et sa trame narrative amèneront immanquablement à vouloir poursuivre les chapitres, sans s’arrêter…
Un auteur qu’on suivra avec attention.
IB Pratic : L’essence des Ténèbres de Thomas Clearlake, chez Moonlight Editions. 14×21 cm. 16€99. 462 pages. A commander sur internet, ici
Humour : Petit Lexique de la modernitude, de Jean Marie Audignon et Pierre Laurendeau
Voici un voyage dans la Boboïtude et les tics de langage de notre époque. On en avait déjà parlé dans ces colonnes mais en ces moments morbides, un peu de légèreté ne peut pas nuire…
Jean-Marie Audignon (résident à Gujan-Mestras) et Pierre Laurendeau ont dressé un portrait amusé des outrances langagières de la « modernitude » : création de franglismes et de néologismes reflétant une évolution permanente des us et des coutumes de nos contemporains ; remise au goût du jour de métaphores et d’antonomases vieilles comme le (vieux) monde.
Les illustrations signalétiques de Michel Guérard les accompagne en proposant un nouveau code de la (dé)route langagière. Les références dans les journaux rappellent le lecteur à la réalité.
L’intro du livre pose le cadre :
La langue française est vivante ! Donc elle évolue. Mais elle mène une drôle de vie../… Chez les politiques, les penseurs professionnels, la panne d’idées, les concepts creux, l’absence d’imagination sont des marqueurs : il va falloir causer dans le poste, malgré tout. Et que dire quand on n’a rien à dire ? Brasser du vent, mais rafraîchi par la modernité ambiante – que nous appellerons modernitude.
IB Pratic : Petit lexique de la modernitude, de Jean-Marie Audignon et Pierre Laurendeau, chez Ginkgo Editeur, collection L’ange du bizarre. 183 pages. 9€. 13cm X 19cm . A commander en librairie, ou sur internet ici ou là
Pour casser la morosité ambiante, InfoBassin va vous faire découvrir ce condensé d’humour au long des prochaines semaines…
Un extrait pour commencer ?
2.0 (ou x.x). – Néol., inform. (Prononcer : « deux point zéro ».) Les inventeurs d’univers binaires ou d’outils pour s’y déplacer ont pris l’habitude de numéroter les versions de leurs géniales créations. On a beaucoup espéré dans le « Web 2.0 », qui devait rapprocher les hommes en tissant des liens fraternels, virtuels mais solides. Quelques années plus tard, les réseaux sociaux, nouveaux outils de cette communication universelle, se font l’écho des crimes et des guerres, des petites lâchetés et des grandes compromissions, comme les journaux de naguère, sans avoir le moindre pouvoir de les arrêter. Par extension : 2.0 (ou x.x…) s’emploie par ironie ou désespoir pour qualifier les petits tracas et les victoires minuscules de la vie quotidienne. « Je suis à Pôle Emploi 2.0 » ; « J’ai enfin rencontré un mec 5.34 » ; à propos d’Emmanuel Macron : « […] la fulgurante épopée de Jupiter 2.0 […]. » (Le Canard enchaîné, 28/6/2017).
Acter. – Angl. Cousin de « réaliser », ce verbe construit sur le substantif « acte » remplacera avantageusement « prendre acte », « décider », « voter » : toutes ces vieilleries langagières font référence à une époque où on donnait « du temps au temps », alors que le temps, c’est du pognon et que la vie se brûle à cent à l’heure dans des conseils d’administration où le jeton de présence se négocie à 60 000 euros : soyons efficace, actons ! « Le conseil municipal de Saint-Genoué-sur-Charançon a acté la création d’un boulodrome sur la place de l’Église. »
Addict, addiction. – Angl., psych. En français, « dépendance ». Votre fils est addict aux jeux vidéo et à l’Internet. Vous êtes addict aux produits de beauté et aux ventes privées ; votre mari au PMU, voire au travail. C’est tout de même plus chic que d’être « dépendant », mot inquiétant qui suinte la vieille maladie psychosomatique à traiter aux anxiolytiques. Aujourd’hui, on guérit d’une addiction par un suivi thérapeutique approprié, voire par des stages de rupture sensorielle et d’immersion dans des zones de bien-être. Très cher. ¶ « Dior Addict est empreinte [d’]un désir de joie, de jeunesse et d’audace. » (Présentation d’un nouveau parfum sur le site www.dior.com.)
A suivre…
IB
C’est gratuit