Les stars oubliées du Bassin : Jean Marais (Ep 12 et fin)
Quand les vedettes venaient (déjà) sur le Bassin d’Arcachon… Dernier épisode.
Aujourd’hui : Jean Marais.
Voici une série sur l‘histoire des stars d’autrefois, venues sur le Bassin. Patrice Vergès, journaliste, ancien critique de cinéma, nous propose des rencontres et des souvenirs.
Michel Lenoir, Directeur de Publication
13/08/17
Nous terminons notre saga de l’été avec Jean Marais…
Jean Marais : l’amour de la vie
C’est au coté de son ami Jean Cocteau que l’acteur Jean Marais est venu deux fois à Piquey. Un lieu que Cocteau appréciait et où il était déjà venu dans les années 20 avec son ami le poète Raymond Radiguet.
C’est grâce à la belle actrice Mila Parely disparue en 2011 que j’ai rencontré Jean Marais. Leur liaison née avant le film « La belle et la bête» s’était transformée en amitié amoureuse.
Tous les 7 octobre, mois de naissance de Mila, jusqu’à sa mort, Jean lui envoyait une rose rouge.
Car contrairement à ce qui s’est raconté, Jean Marais aimait également les femmes.
Une gifle à un collabo !
Tout a été dit sur Jean Marais (1913/1998). Il était beau ce qui ne manquait pas de sel quand on savait que son nom était Villain, athlétique, fin et cultivé et bon acteur avant de devenir peintre et sculpteur à la fin de sa vie. Cet homme qui avait un physique de héros en était réellement un dans la vie. Entier et courageux.
Tout le monde connaît l’histoire de la gifle qu’il avait donnée au journaliste critique collabo de « Je suis partout », Alain Laubreaux proche de la Gestapo. Geste héroïque et fort dangereux que Gérard Depardieu a interprété dans » le dernier Métro ».
C’était vraiment un type bien. Lumineux. Le genre de rencontre qui vous rend meilleur. Il m’a raconté des dizaines et dizaines d’anecdotes sur sa vie, ses succès, ses échecs, l’argent, ses amours et évidemment de Cocteau. Depuis ce 11 octobre 1963, date de la mort du poète « je fais semblant de vivre » avouait-il.
Les femmes s’évanouissaient à sa vue
« L’éternel retour » tourné pendant la guerre lui apporta une extraordinaire notoriété. Modestement, il expliquait que sa beauté correspondait au besoin de l’époque tout en avouant avec humour qu’il avait un gros nez et un œil plus grand que l’autre. Il recevait près de 300 lettres par jour, des femmes s’évanouissaient rien qu’en le voyant.
« J’en avais assez de les porter dans mes bras » m’avoua t-il. Des femmes l’arrêtaient dans la rue pour avoir un enfant de lui. Un Baron lui avait proposé 500 million des années 50 pour qu’il épouse sa fille mais il s’agissait d’une escroquerie à l’héritage.
Une longue carrière
Sa carrière a été très longue puisqu’il a débuté en 1937 et l’a poursuivie au théâtre jusqu’en 1997 après avoir mis en scène quelques pièces. Il avait de curieux rapports avec l’argent ne connaissant pas exactement la valeur des choses.
Il en avait beaucoup gagné surtout dans les années 60 avec les films de cape et d’épées qui avaient relancé sa carrière à 47 ans. Le Bossu et le Capitan suivis par des policiers notamment la série des trois « Fantômas » avec de Funès puis des « Stanislas » lorsque ce fut la mode des James Bond. Il en beaucoup dépensé, a été beaucoup escroqué et même volé, d’autant qu’il était d’une folle générosité.
Une forme physique extraordinaire !
Il avait une santé de fer et affichait une forme physique indécente.
A 50 ans, il montait encore debout sur le dos d’un cheval dans le Capitan et effectuait ses cascades lui-même bien qu’il n’avait jamais fait de sport.
A l’âge de 75 ans, quand je l’ai rencontré, toujours en forme, il débordait d’humour. Il fumait comme un pompier et montrait un bel appétit. Il avait surtout un bel appétit de la vie. Et quand on aime la vie, elle vous le rend bien…
Patrice Vergès
Journaliste, romancier (page FB ici) (Illustrations : Copie écran Archives et documentation Patrice Vergès)
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