Ce mercredi 8 juin, journée mondiale de l’océan : ça craint …
L’océan, immense poubelle qui contiendra bientôt autant de plastiques flottants que de poissons.
Bassin d’Arcachon
8/06/16
Une journée mondiale de plus ? L’ONU veut rappeler aux habitants de la planète Terre l’importance des océans dans leur vie quotidienne, sur le thème « Océan sain, planète saine ».
L’idée est généreuse : Informer le public sur l’impact des actions humaines sur l’océan; Développer un mouvement mondial en faveur des océans; Mobiliser et unir les population du monde sur un projet de gestion durable des océans de notre planète car ils constituent une source importante de nourriture et de médicaments ainsi qu’un élément essentiel de la biosphère.
Vus les résultats plus que tiède de la COP 21, on n’est pas arrivé. Et pourtant…
Indispensables océans
Les océans sont le cœur de notre planète. Ils régulent le climat, nourrissent des millions de personnes, produisent de l’oxygène, sont l’habitat d’un incroyable ensemble de faune et de flore, fournissent aussi des médicaments importants.
La santé et la sécurité des futures générations passent donc par la gestion de ces mers qui recouvrent 70% de la surface du globe.
C’est quoi le problème ?
Pas le. Les.
On les cite en vrac : surexploitation, pêche illégale, pratiques d’aquacultures non durables, pollution marine, destruction de l’habitat, espèces exotiques, changement climatique et acidification des océan.
Quel impact sur le Bassin ?
La petite mer de Buch est évidemment directement concernée. 80 % des pollutions marines sont d’origines terrestres, notamment les plastiques.
Début juin, le Parlement européen a publié un rapport sur l’économie circulaire contenant des propositions indispensables à la lutte contre les déchets marins. Il propose un objectif contraignant de réduction de 50% des déchets marins d’ici à 2030 ainsi des mesures spécifiques pour limiter les emballages à usage unique.
En France, le mois prochain, les sacs plastiques à usage unique seront interdit dans les grands magasins. Pourquoi ? Parce qu’ils se transforment, comme les bidons, et autres packs de lessive, en micro-résidus de plastique, invisible à l’oeil, mais qui sont ingérés par les poissons. Et finissent donc dans notre assiette, puis notre corps.
Plus de 9 millions de tonnes de plastique flottent puis coulent dans les océans. On parle même de continents de plastique.
Alors, les huitres qui filtrent l’eau pour se nourrir de phytoplancton, sont évidemment impactées, sans qu’on puisse le voir. Mais les biologistes de l’Ifremer ont constaté que les huîtres en bassin expérimental où ils mettaient des particules de polystyrène généraient moins d’ovules et que la génération suivante était de plus petite taille.
Et demain ?
Selon l’académie des sciences des USA, en 2050, la masse de quantité de plastiques dans l’océan sera équivalente à celle des poissons y vivant. 1 tonne de plastique pour 1 tonne de poisson. Ca va être ragoutant les bains de mer et les balades en bateau…
Les rejets de plastiques en mer vont se multiplier par 10, d’ici 2025. Selon la Fondation Surfrider, 206 kg de déchets plastique atterrissent chaque seconde dans les océans, et provoquent chaque année, par ingestion ou enchevêtrement, la mort de 1 million d’animaux marins.
A cela s’ajoute la sur-pêche quotidienne, un phénomène sous-estimé parce que les quantités pêchées sont sous-déclarées.
Pour résumer, au train où vont les bonnes affaires des secteurs industriels, une sardinade en 2050 sera devenu un luxe. Et les malheureuses rescapées de l’holocauste auront un petit goût improbable, mais pas indéfinissable.
Celui du plastique brulé.
Michel Lenoir
C’est gratuit