Quand l’incivilité tue… Parents, vous êtes concernés.
Les conséquences du « Je fais ce que je veux et je t’emmerde ».
12/2/18
Ca peut commencer par un poubelle brulée dans une rue.
Ou des rétroviseurs de voitures arrachés, déglingués pour le plaisir, pour faire rigoler les copains.
Ou par des romans pris dans une boite à livres en libre accès, et brûlés sur une plage. Un feu de joie littéraire.
Ou encore du tir à la carabine sur un chat, à bout portant, 13 plombs dans la tête, tenue par un comparse. Pour voir, comment il réagit ce con de chat. Sans aucun remords. (voir notre article, ici)
Toutes ces délicatesses et bien d’autres se sont déroulées sur le Bassin.
Bah, il faut bien que jeunesse se passe, n’est ce pas ? Oui, mais…
Trop de petits larcins banalisés
Les jeunes auteurs, majeurs ou pas, de ces larcins, sont rarement attrapés, et encore moins condamnés à des peines susceptibles de changer leur comportement et leur rapport à l’autre. Les parents sont responsables. C’est là qu’est le hic. Qui laissent aller, et font semblant de ne pas (sa)voir.
Le respect du bien commun ou d’autrui disparait, c’est « Je fais ce que je veux et je t’emmerde! » . Certes.
Plus tard, devenu adulte, ça continuera : une agression verbale avec menaces, à l’encontre d’une femme sur un parking de supermarché parce que c’est plus facile de s’en prendre à une femme. Ou un jeune roué de coup parce qu’il n’a va pas voulu ou pu donner une cigarette. « Je fais ce que je veux et je t’emmerde! »
Un gendarme mortellement heurté
Et puis un jour, l’ado sur sa moto-cross voit un banal contrôle de circulation. La moto n’est peut-être pas tout à fait en règle, ou elle n’est pas autorisée sur la route. Des ennuis en perspective. On ne va pas s’arrêter pour si peu. Je fais ce que je veux. Passage en force.
Lundi, David Lannes de la brigade territoriale de Belin-Beliet exerçait son métier à Salles, en tenant un cinémomètre pour contrôler la vitesse sur la route. Heurté, il tombe au sol et décèdera plus tard de ses blessures.
Etre verbalisé n’est jamais agréable. Mais on peut toujours contester les contraventions de manière légale. Les juges sont là pour dire le droit. Rien ne saurait justifier un tel acte.
Le jeune de 15 ans qui a heurté le gendarme, interpelé, puis placé en garde à vue, a reconnu les faits. Il est sous le coup d’une « tentative de meurtre aggravée sur personne dépositaire de l’autorité publique »
Le Major Lannes, 46 ans, marié, père de trois enfants, a reçu les honneurs par ses pairs et la légion d’honneur à titre posthume, samedi à Mérignac.
Notre soutien va à la famille durement touchée. Si vous le souhaitez, vous pouvez l’aider via la Fondation « Maison de la Gendarmerie » en précisant »Solidarité famille du militaire de Belin Béliet (33) ». L’intégralité de la somme récoltée sera reversée à la famille.
Porter plainte ou pas ?
Les lois sur la sécurité publique se sont considérablement renforcés pour lutter contre le terrorisme, ces dernières années, mais les français dans leur quotidien font face à d’autres formes d’incivilité, exaspérés par une petite délinquance banalisée, même sur le Bassin.
Mais si trop de délits sont impunis, c’est aussi parce que les plaintes ne sont pas déposées. Souvent parce que l’on présume à tort ou à raison, que cela ne servira à rien. Sans plainte, aucune action contre l’auteur des faits n’est possible.
Le dépôt de plainte peut se faire dans un commissariat de police, une brigade de gendarmerie (ne pas confondre avec une main courante) ou directement auprès du procureur.
Le plaignant dispose de délais au-delà desquels il ne peut plus porter plainte. Sauf situation particulière, ces délais de prescription sont de 1 an pour les contraventions (trouble anormal de voisinage, injures), 6 ans pour les délits (vols, coups et blessures, escroquerie), 20 ans pour les crimes.
Ils commencent en principe à partir du jour où l’infraction a été commise. Ils sont augmentés pour certains délits ou crimes commis sur un mineur et peuvent ne courir qu’à partir de la majorité de la victime. Par exemple, une victime d’un viol sur mineur peut porter plainte jusqu’à ses 38 ans.
Davantage de forces de l’ordre bientôt sur le Bassin
Le gouvernement a fini par décider de remettre en place des forces de sécurité de proximité, appelées Police de Sécurité du Quotidien dédiés au renforcement du lien avec la population.
Le groupement de Gendarmerie de la Gironde a été sélectionné compte tenu de la croissance démographique et de l’urbanisation importantes de ce territoire.
Réalité ou coup de com ?
Il bénéficiera de renforts sur le terrain. L’accent sera mis, notamment, sur le renforcement de la prévention sur la compagnie de gendarmerie d’Arcachon, la sécurité dans les transports, ainsi que l’accueil élargi et intensifié à la brigade de Libourne.
Coté sécurité routière, les gens du Bassin mesurent déjà depuis longtemps au quotidien la présence pro-active des forces de l’ordre.
Reste donc à voir ce que donnera cette affectation de moyens sur le terrain. Et quels moyens ? Humains, matériels ? Pour quelles taches ?
Le Préfet de Gironde doit rencontrer les forces de l’ordre et les élus locaux pour déterminer et décliner localement cette mise en place.
A suivre…
Michel Lenoir
Photo cérémonie Mérignac Capture d’écran Vidéo Gendarmerie nationale
C’est gratuit