Bien-être : L’adhésion thérapeutique
Les idéespsy de Monsieur Filipe : La volonté de guérir et l’adhésion thérapeutique
Par Patrick Filipe, Infirmier D.E, Psycho-Praticien.
7/02/20
InfoBassin vous propose une rubrique hebdo autour de la psychologie, avec chaque semaine, des conseils, des analyses, des sujets qui vous peuvent vous concerner.
Retrouvez Patrick Filipe au micro de Michel Lenoir
sur PLAGE FM 89.1
–Les dimanches à 7h35 et à 20h
–Et le vendredi à 13h30
Ecoutez ici la rubrique en podcast audio enregistrée sur Plage FM, 89.1 avec Patrick Filipe au micro de Michel Lenoir en 3mn (rubrique Les Idées Psy ) !
« Avec une bonne volonté, on peut arriver à de beaux résultats » Platon
Selon les statistiques de la société IQVIA (Organisation américaine sur la technologie de l’information de santé et de recherche clinique), l’activité des généralistes français en 2018 s’élève à plus de 190 millions de consultations, soit environ 22 en moyenne par jour travaillé et par médecin.
L’équivalent de 5 000 consultations par an en moyenne par médecin.
En abordant le principe de l’adhésion thérapeutique, mon objectif est de démontrer l’orientation que chacun d’entre nous instaure dans une relation dite de soins (thérapeutique, de bien être,…)
La Revue Médicale Suisse a édité un article sur ce thème. Cette adhésion est un comportement humain complexe dont le patient, son entourage et les professionnels partagent la responsabilité.
Cependant, après consultation des professionnels, c’est le patient ou client qui décide lui-même s’il prendra ou non son traitement selon son propre bon sens même si sa décision peut paraître infondée aux yeux des « prescripteurs ».
L’article évoque Albert Bandura – psychologue canadien – qui a élaboré le concept de self-efficacy. Il y traite de la gestion autonome pour un patient d’une démarche thérapeutique. Autrement dit, comment un patient s’engage, perpétue, voire améliore son traitement.
Des critères fondamentaux :
-Connaissance et compréhension(variable selon le patient et le professionnel): le patient doitexprimerson mal être. Une interaction équilibrée fait converger patient et professionnel. S’il y a divergence, cela impose un investissement plus poussé.
-Attentes du patient : Soit démesurées, soit dévaluées, elles sont influencées par des éléments émotionnels. Elles sont influencées(connaissances personnelles, environnement, confiance envers le système de santé, médias).
-Bénéfices perçus
-Barrières: des difficultés vécues, connues ou fantasmées (effets secondaires, prise en charge inefficace, contraintes).
La question de l’adhésion thérapeutique serait trop souvent posée alors que les problèmes de non-adhésion sont installés et que le risque de rupture thérapeutique pointe le bout de son nez.
Même si les professionnels de santé font face à un cruel manque de temps, des préconisations pour compenser les manques existent :
-Discussion installée en amont des traitements, d’interventions
-Disponibilité des professionnels pour permettre la confiance,
-Moments pour évoquer les difficultés sans jugement
Le patient consumériste
Un autre phénomène vient entacher l’adhésion : L’aspect consumériste des soins est un réel problème. Combien d’entre nous allons à l’hôpital, chez le médecin et à la pharmacie comme au supermarché avec en supplément l’idée de gratuité en tête !
Cette « gratuité supposée» de notre système de santé impacte sur l’adhésion de la personne. La facilité de la non-dépense génère un investissement moindre dans la quête du résultat voulu.
Il en va de même pour la pratique de la relation d’aide ou la recherche du bien-être.
Si la plupart des personnes concernées viennent avec la volonté de se prendre en charge ; un consultant qui vient chercher des réponses à des questions en prétextant le faire pourson médecin, sa femme ou sa belle-mère perd son temps.
Il en gagne, pour peu que l’on s’autorise à le voir ainsi, en venant travailler sur lui pour lui-même…
L’expérience du praticien
Lors des consultations, il est apparu que :
Les personnes que j’ai reçues, et qui adhèrent à ma méthode de travail, s’investissent dans la relation.
Celles qui viennent pour « faire ce que l’entourage trouve utile de faire » ne renouvellent pas de rendez-vous. Le plus souvent, je ne leur propose pas par absence de demande. Certain n’en feront rien.
Cependant, pour d’autres, le fait de les avoir reçu peut les amener à débuter une réflexion, c’est alors à ce moment que leur implication dans leur amélioration s’opère. Ils vont entamer un travail utile avec moi ou avec un autre praticien. L’objectif est alors atteint.
Pour les personnes sentant une sorte de curiosité sans définir réellement un besoin, le travail va consister à trouver leur demande…
Patrick Filipe
Page FB patrick.filipe.33770
Psycho-Praticien. Thérapie cognitive et comportementale, analyse transactionnelle, hypnose
Illustrations: Copies écran internet.
C’est gratuit