L’huitre : cet or du Bassin (Ep 1: Trop facile à voler)
Vols ostréicoles sur le Bassin : Bientôt les huitres espionnes ?
30/11/17
Episode 1 : Tu ne convoiteras pas l’huitre de ton prochain (même à table, le soir du réveillon)
Les huitres existaient à l’état sauvage dans le Bassin. Les habitants les ramassaient et en faisaient commerce.
Puis, la denrée se fit rare, il fallut les élever.
Or, ce bivalve gouteux, mais délicat, demande un peu de soin en continu et beaucoup de manutention avant d’être mis sur le marché.
Comme certains parcs sont mieux placés que d’autres pour accélérer son évolution, cela n’est pas sans susciter certaines jalousies chez leurs nounous : les ostréiculteurs.
Fêtes de fin d’année : Plus de 50% du chiffre d’affaire annuel
Les fêtes de fin d’année sont traditionnellement l’époque où l’huitre est la plus demandée.
Il est donc tentant pour les moins vaillants (ou moins avantagés) et les moins scrupuleux, d’aller piocher chez le concurrent…
Comme ce fut le cas début octobre avec 7 tonnes ponctionnées sur le parc de Marens, en face de Piraillan à un jeune ostréiculteur. Un acte minable.
Même si le phénomène n’est pas nouveau, hélas. Car certaines saisons, jusqu’à 20 tonnes sont prélevées de manière illégale.
Une surveillance difficile
Pour dissuader le vandalisme, des mesures sont traditionnellement mises en place. Mais la surveillance sur mer ou dans les airs reste aléatoire et coûteuse.
Alors, Le Comité régional de la Conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA) commence à regarder vers les hautes technologies… pour 2018.
Huitre espionne
En février, la société Flex-sense, déjà active en Charente viendra sur le Bassin pour démontrer son savoir en matière de traçabilité grâce à la télémétrie.
Le principe est simple : En glissant un faux coquillage bourré d’électronique parmi les huitres dans les poches, tout déplacement est repéré.
Dès qu’il entre en mouvement, il envoie une alerte et les données demandées à son propriétaire.
Simple. Efficace.
Drone automatique
Surtout si on lui adjoint un drone, actionné de manière automatique comme c’est le cas par ceux développés par la société Testerine DPS (Drone protect system).
L’engin volant permet de voir en quelque minutes qui est train de manipuler la poche, et d’assurer un suivi en attendant l’interception du malfaiteur.
Les fonds européens à la rescousse
Ces nouveaux systèmes peuvent être financés jusqu’à 75% dans le cadre du programme européen DLAL d’aide aux activités maritimes.
Aussi, en négociateur madré des subventions publiques, le CRCAA se penche sérieusement sur la question.
Le Bassin saura donc trouver des fonds pour utiliser les nouvelles technologies et protéger son or.
Mais pour passer au Haut débit internet dont ses habitants ont besoin, on pourra toujours demander au Père Noël !
Michel Lenoir
C’est gratuit