Histoire du Bassin : Evolution des ports du Bassin d’Arcachon
Poser son bateau sur le Bassin : Pêche, ostréiculture, plaisance. Une histoire des ports…
InfoBassin propose une série d’articles sur l’histoire du Bassin, avec Joel Confoulan, Président du Conservatoire Patrimonial du Bassin d’Arcachon Pays de Buch.
24/10/20
Il existe deux moyens de laisser un bateau en « stationnement »’ sur le plan d’eau :
-Dans une enceinte protégée par des digues, c’est l’image du port de plaisance.
-Au corps-mort, sur le rivage d’un littoral relativement abrité : c’est le cas des façades maritimes des ports de la presqu’île du Cap-Ferret, dès Claouey jusqu’au Mimbeau. Tous les ports d’échouage sur les plages de ce secteur existent depuis toujours. Ils sont complétés par des ports aménagés.
Avant l’aménagement des ports bâtis avec des cabanes…
Il n’y avait que des ports d’échouage qui n’étaient pas des ports protégés (sauf le long de la presqu’île dans des escoures, conches résiduelles des lettes littorales) mais des lieux littoraux proches des cabanes (exemple à Andernos jusqu’en 1936).
Les bateaux étaient légers, les pinassottes, (pour deux marins), remontés à chaque retour au plus haut de l’estran au milieu des piquets supportant les filets qui séchaient tous les jours. Il n’y avait pas de voleurs.,.
Ou des pontons (chalands avec un toit de toile) abritant la vie des familles des pêcheurs.
Sur le Nord-Bassin, tous les travaux de l’ostréiculture ont même commencé sur les plages également.
Les pêches ou activités maritimes qui ont nécessité la création des ports
Il y a trois raisons qui se retrouvent dans l’appellation même de nos ports : La pêche, l’ostréiculture et la plaisance.
Quatre dates ont contribué économiquement à la réalisation de ports abrités et aménagés : 1841 l’arrivée du train dans La Teste, 1860 le lancement de l’ostréiculture, 1884 l’arrivée du train dans le nord-Bassin et l’exploitation des forêts de pins et de la résine. Puis 1960 : l’avènement de la plaisance résidentielle et du temps des villas secondaires.
Pour la pêche
Le passage du commerce de proximité villageoise ou de la vente à petite échelle, au commerce interrégional n’a pu se faire que grâce à l’arrivée du train qui a bouleversé toute l’économie locale. Ainsi, ont pu se développer les conserveries gujanaises, arcachonnaises et testerines. En même temps, ce progrès technologique allait sonner la fin de la pêche traditionnelle avec les pinassottes. Les équipages, souvent familiaux, étaient constitués de couple de pêcheurs, l’un amenant la barque, l’autre le mât et la voile. Les deux, fournissaient les avirons.
Pour l’ostréiculture:
Contrairement à la pêche, il a fallu très vite des ateliers de traitement (détrocage, tri, lavage, emballement). Les premiers villages de parqueurs sont donc apparus, installés sur le domaine Public Maritime par des AOT. Les chais devaient respecter un cahier des charges : être de même dimension (6m X 4m), ne pas comporter d’étage, être alignés à 2m les uns des autres, être bâtis sur pilotis pour éviter d’être submergés, être construits en bois, être recouverts de tuiles canal. Cette activité nécessitait des quais de déchargement, parfois des rails pour les wagonnets d’acheminement dans les cabanes, des claires pour faire dégorger les huîtres et des surfaces importantes de terre-pleins pour le stockage du matériel, des décombres.
Pour la plaisance:
Les projets n’ont réellement commencé qu’en 1960 avec le premier La Vigne où il y a bien eu des vignes jusqu’en 1938. Le port de plaisance d’Arcachon n’a vu réellement le jour qu’en 1968. Un projet décrié et heureusement dissuadé en 1969 : au Mimbeau… Celui de Fontainevieille a été réalisé par le promoteur affairiste Roger Belliard en 1971.
Les activités connexes à ces activités
Elles se retrouvent aussi tout autour de nos ports en fonction de son activité principale. Une importante activité a disparue : la gestion des poteaux de mine et de l’exportation de la résine (Arcachon, La Teste et Gujan).
La pêche
Pour les 39 chalutiers à vapeur plaçant le port d’Arcachon en 1910 comme le deuxième français, il fallait des infrastructures adaptées, dont la criée. L’arrivée trop tardive de la glacière le fera péricliter.
Les conserveries : principalement à Gujan-Mestras, Arcachon et Cassy depuis l’arrivée de la motorisation des pinassottes.
Les fabricants de filets. Mondiet en 1920 à Gujan-Mestras. Il fallait une quinzaine de filets pour faire correspondre les mailles à l’évolution de la taille des sardines.
Les mareyeurs pour le traitement et les expéditions.
L’Ostréiculture
Les magasins de vente. Aujourd’hui de dégustation…
La plaisance
Les entreprises de fabrication de voiles. Les entreprises de promenades
Pour la pêche et l’ostréiculture : le temps que les transporteurs en camions se développent, les lignes de chemin de fer vont se ramifier.
Et pour les trois activités viendront les postes à essence, les constructions navales, l’entretien, l’accastillage, les coopératives maritimes.
A suivre…
Retrouvez toutes les semaines cette rubrique en direct avec Joel Confoulan et Michel Lenoir, sur Radio Cap Ferret 97.9, les mercredis à 8h/ 12h/ 18h et le dimanche à 8h.
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Joel Confoulan
Illustrations :
-Photos extraites du site du Conservatoire Patrimonial du BARVAL ou de l’ouvrage ‘’Histoire et Patrimoine des 17 communes du Bassin d’Arcachon – Val de l’Eyre » ou des diaporamas des conférences de Joël Confoulan
-Autres photos : copies écran internet
Plus d’infos sur le site conservatoirepatrimonialbassinarcachon.fr, ici.