Une Histoire (subjective) du Bassin …
L’évolution du Bassin d’Arcachon, vu par Isidore…
26/11/15
Les anciens du Bassin ont vu leur environnement se transformer en 40 ans. Leurs petits enfants et les nouveaux arrivants n’ont pas connu ce bouleversement. Et se posent des questions.
InfoBassin les aide à comprendre leur environnement et les enjeux de ce petit paradis fragile, et de plus en plus convoité, à travers le regard d’Isidore Plantey, ronchon patenté, octogénaire, mais amoureux de la terre qui l’a vu naitre.
C’est un parqueur d’avant guerre. Pêcheur d’anguilles à la foène, il a fait des milliers de km sur les vases du bassin. Observateur par nature, il a vu évoluer le bassin jusqu’à nos jours. Il connaît bien l’hydrographie du sous sol.
Nous l’avons invité cet hiver à retracer l’évolution du Bassin, son histoire du Bassin.
Mais on pourra aussi bien ne pas être d’accord …
Episode 1: Historique de la formation du Bassin
Un peu d’histoire :
Le bassin dans ses origines était un delta (comme la petite camargue) le delta du fleuve Leyre 118 km de long (virgule 400 mètres pour les grincheux).
Le mot leyre «eau» viendrait de l’arabe, mais bon, ce n’est pas le sujet. La Leyre prend sa source au marais de Platiet, à côté du village de Sabres dans le département des Landes.
L’eau de ce marais n’est pas venue là par enchantement (on n’est pas ici dans la forêt de Brocéliande, chère à Arthur, Merlin, et aux fées Morgane et Viviane). Il n’y a pas de source miraculeuse à Platiet.
Peut-être cette eau aurait–elle franchi, comme Otto Lidenbrockle, le fatidique centre de la terre pour apparaître à Platiet ? Allez savoir ! Isidore pense tout bêtement, que cette eau souterraine arrive de la toute proche montagne des Pyrénées (qui est en fait le château d’eau).
L’eau souterraine : plus importante que l’eau qui court sur terre
Ce qui est primordial de retenir, c’est ceci : Tout au long de l’aventure du bassin, il faudra se souvenir, et surtout garder en mémoire, que l’eau souterraine est considérablement plus importante que l’eau qui court sur terre (cours d’eaux et fossés compris). Notamment pour comprendre la fonction des résurgences.
On a le droit de dire que c’est la pluie. Mais quand on sait qu’après de fortes pluies, quand on creuse le sol sur 30cm le dessous est sec, il faudrait un sacré déluge permanent…
Alors, au fil du temps, l’eau est venue de moins en moins à la Leyre et le delta se transforma naturellement en lagune, pour devenir enfin, le bassin, ce qu’il est maintenant en fait, celui que vous en connaissez de nos jours.
La petite camargue est le bien pâle reflet de ce que fût le vrai grand delta (qui avait un des bras à la ville de Lège).
Pour faire relativement court et simple, les alluvions de la Leyre et les décompositions multiples, des coquillages et crustacés ont fait le sédiment.
Le dessous des vases du bassin est généralement un produit «sédimentaire dur» qui a aussi des profondeurs variables. C’est un sable de couleur grise.
Et au-dessus, les vases … La vase qui sent bon la marée, avec une bonne consistance au toucher, comme une crème chocolat ,assez dure. Et la vase nauséabonde, flasque. Comment est-ce possible ?
A suivre, le mois prochain.
Isidore Plantey / Photo TB-pict.com
C’est gratuit