Voyages : Au Maroc, Fès, entre traditions et modernité…
Destination le pays des mille et une nuits, à Fès, ville aux deux visages…
Pendant la trêve de Noël, vous pensez peut-être à partir ailleurs, changer d’air et d’ambiance. Notre nouvelle rubrique « Voyages », va vous donner des idées…
Michel Lenoir, Directeur de publication
26/12/23
© Michal Osmenda – Vue panoramique de Fès
Par Marcel Lévy, de Seniorvoyageur.com
C’est la plus ancienne des villes impériales du Maroc et sans doute la plus belle. Gardienne des traditions, la ville est divisée en deux. D’un côté Fès el Bali, la ville ancienne. De l’autre, Fès El Jedid, la moderne.
Fès a, entre autres, deux vertus pour les touristes. Elle est loin d’être surpeuplée et surmédiatisée comme Marrakech et les vols directs mis en place par Ryanair, Royal Air Maroc ou Transavia, la rend accessible.
A visiter… toute l’année
Une visite à Fès se fait toute l’année, même si l’été ou le printemps, quand les températures deviennent élevées, sont moins agréables pour les découvertes à pied. En hiver, malgré un froid parfois piquant, Fès ouvre les portes d’un Maroc intérieur ou résonne des cités magiques comme Volubilis à 50 Km ou Meknès à 100.
Premier conseil, sans doute le plus utile : offrez vous pour quelques dizaines d’euros un guide local (37 € la journée), généralement installés à l’entrée de la vieille ville. Ils sont reconnaissables à un badge clairement visible qui garantit un minimum de formation et de connaissances. Sans eux, la découverte de la vieille ville devient une vraie galère.
Fès, la vieille ville, pour débuter
Vous l’aurez compris, c’est par la vieille ville qu’il faut attaquer la visite. Créée en 809 de notre ère, cette Médina ne se livre pas aux premiers venus. Ce cœur de Fès el Jedid est un enchevêtrement de ruelles et d’impasses où il est facile de se perdre. Point de départ, Bab Oujloud, une jolie porte bleue et verte qui ouvre sur les souks.
En petit taxi (ils sont rouges et facilement identifiables), il vous en coûtera pour l’atteindre moins de 4 euros au départ de la ville nouvelle. C’est de là, après une petite vingtaine de minutes et, quelques ruelles plus loin, que vous atteindrez le très classique quartier des tanneurs. L’itinéraire est fléché.
Mosquée El Karaouine
A proximité de la Bab Oujloud, la Médersa Bou Inania puis la Mosquée El Karaouine marque le cœur de la ville. Fondée dès le 9ème siècle par Fatima Bent Mohammed el Fehri originaire de Quairouan, cette mosquée fut érigée en cathédrale en 933, sur l’ordre d’un gouverneur Fatimide.
Cette mosquée, splendide qui a été pendant des siècles la plus grande du Maroc, n’est pas accessible au non musulman. Ne cherchez pas à entrer de force ou discrètement, le geste est très mal vu…
On y arrive lentement par la place En Nejjarine (La fontaine de la place est la plus belle de Fès avec son décor de zelliges et son auvent de bois de cèdre) et devant la Zaouïa de Moulay Idriss, lieu saint où repose le fondateur de la ville, Moulay Idriss II.
Pour bien comprendre Fès, il faut assimiler la place religieuse tenue par la ville où sont nés les médersas (écoles coraniques) omniprésentes dans la cité. Toutes ne sont pas visitables même si certaines ouvrent très largement leurs portes pour permettre au promeneur de voir l’intérieur du bâtiment.
Des traditions ancrées dans la ville
A Fès, le plus ancien souk du monde arabe, le poids des coutumes est plus que jamais présent. Ici pas de pas de gestes faux ou de spectacles réservés aux seuls touristes. Le quartier des tanneurs en est l’exemple vivant. Pieds nus, les ouvriers brassent dans des cuves de teinture le plus souvent naturelles des peaux au préalable débarrassées de leurs poils dans des bains de chaux. Chacun des 200 gestes nécessaires au travail des peaux est précis.
© Yolanda Coervers – Le souk des cuirs
C’est au sommet des terrasses proposées par les commerçants du cuir que s’apprécie le ballet incessant. Petit conseil, prenez avec vous quelques feuilles de menthe (les commerçants en distribuent également) car l’odeur est forte voire insoutenable.
Petite précision, le cuir produit à Fès garde longtemps cette odeur… Autant le savoir!
Acheter sans stress (mais en marchandant)
Laissez-vous aller. Les prix des sacs (entre 5 et 15 euros), des babouches (de 4 à 12 euros) ou des besaces (de 4 à 50 euros) restent raisonnables et sont considérés comme les plus attractifs du Maroc.
Autour des tanneurs, les souks sont à l’image de ceux que l’on trouve au Maroc. Bijoux (argent martelé à partir de 12 €), tapis, travail du bois, marqueterie et textiles traditionnels sont omniprésents… Sans oublier les babouches (entre 9 et 25 euros). Attention aux copies, très présentes et aux faux. La douane française n‘a pas le sens de l’humour sur le sujet.
Pensez toujours à marchander tout en retenant cette idée simple : retirez 40% du prix initial annoncé et laissez vous porter par la négociation. Pour savoir si l’objet convoité est à son juste prix, une fois le meilleur prix est accordé par le vendeur, demandez à réfléchir et faites la même opération plus loin (de préférence à l’opposé du premier magasin). Le juste prix de l’objet voulu est la moyenne obtenue entre les deux points de vente.
Fès, hébergement royal
Vue de la Terrasse du Riad Fès
Fès, outre son histoire, se signale par la qualité de ses hôtels et de ses riads, souvent magnifiquement restaurés à l’ancienne.
L’un des plus beaux, en pleine médina, est le Riad Fès, totalement rénové dès 1999 par un esthète et d’une exceptionnel qualité architecturale.
Aujourd’hui devenu Relais & Châteaux, vous admirerez ses portes en bois finement sculptées, ses bassins et ses orangers sans oublier les salons de lecture. Autant de lieux uniques répartis dans deux bâtiments traditionnels, totalement dédiés à l’accueil des voyageurs. Avec 17 chambres (dont 8 suites), le Rias Fès est également un paradis gastronomique avec, selon nous, l’un des meilleurs couscous de tout le Maroc.
Fès mérite votre visite car le mélange d’histoire et d’architecture est une signature que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Cette ville, vraiment impérial, qui pendant longtemps a été la capitale du Maroc, ceinte de remparts et fière d’un mellah (le quartier juif) de toute beauté confirme ce que disait l’un des plus grands poètes arabes « Fès c’est à la fois un bijou offert à tous et une richesse personnelle ».
Pour les vols vers Fès au départ de Bordeaux, voir ici
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