Essai auto : le Renault Espace 5, par P. Vergès
Sur la route ! Patrice Vergès présente … un cœur d’Alpine pour le Renault Espace
Lancé il y a quatre ans, le Renault Espace 5 ne connaît pas le succès des précédents. Néanmoins, Renault continue à le faire évoluer avec de nouvelles motorisations
Les raisons sont nombreuses. L’Espace V a été confronté à de nombreux soucis de jeunesse qui ont entaché son image. Ensuite, par son volume générant des émissions élevées de CO2, il a été bien plombé par le malus écologique.
Enfin, la mode du monospace qu’il avait lancé en France s’est diluée au profit du SUV ou crossover.
Je n’avais pas conduit l’Espace V depuis son lancement début 2015 mais l’apparition de nouvelles motorisations m’a incité à reprendre son volant pour une semaine d’utilisation autant urbaine qu’autoroutière.
Puissant et souple
Le précédent bloc essence 1,6 l TCe turbo 200 ch a été remplacé par le 1,8 l turbo TCe 225 ch. Une mécanique qu’on retrouve aussi dans la Berlinette Alpine A110 et la Mégane RS et qui a perdu quelques chevaux dans l’aventure s’en contentant de 225.
On se doute qu’il apporte des performances suffisantes à ce gros engin avec 224 km/h avec des accélérations plus vives (100 km/h en 7,5 s) et surtout davantage de couple à bas régimes.
Dans le contexte actuel, je ne suis pas sûr que c’était le bon moteur mais comme l’Espace joue dans la catégorie prémium, il fallait avoir un moteur prémium.
Consommation maîtrisée
Sur la vaste tablette tactile de 8,7 pouces on peut choisir un des cinq modes de conduite. En sport, outre une meilleure réactivité de l’accélérateur et de la direction, il prend une sonorité plus grave assez artificielle qui semble un peu incongru sur ce monospace qui n’a pas de vocation sportive.
Au contraire, sa principale qualité est de transporter cinq ou sept personnes en silence dans une ambiance ouatée et moelleuse. A cet égard, il fait bien le job.
La boîte EDC à 7 rapports à double embrayage (celle de l’Alpine) est facile à vivre mais j’ai parfois regretté la difficulté à doser l’accélérateur au démarrage et trouver la position parking pourtant assistée. Mais ce doit être le manque d’habitude.
Avec 1700 kilos et 225 chevaux, il ne faut pas s’attendre à une consommation miraculeuse. Pourtant, avec une conduite de père de famille en goûtant le silence et le confort de ce véhicule, en mode Eco, ma consommation n’a pas dépassé 7 litres aux 100 et je suis même parvenu à 6,7 litres. C’est très honnête.
4 roues directrices
Le châssis 4 Control aux 4 roues directrices m’a totalement séduit. Il permet à cette imposante voiture d’offrir la maniabilité d’une petite en s’inscrivant avec gourmandise dans les ronds points et en s’enroulant avec légèreté sur les routes sinueuses en faisant oublier son gabarit. C’est étonnant que cette technologie lancée par Honda en 1987 ne se soit pas davantage développée.
Avec la suspension pilotée, le confort est royal et l’assise parfaite surtout à haute vitesse. Fait étonnant, c’est à basse vitesse que cette suspension ne m’a pas séduit en filtrant assez mal les inégalités de la chaussée déformée par les racines des pins fréquentes dans la région. Idem au niveau de la direction que j’aurais aimé plus informative mais rien à redire sur le freinage puissant.
Luxueuse présentation
Surtout en finition Initiale Paris parée de nombreux chromes, l’Espace arbore une jolie silhouette plus racée et plus bourgeoise que celle de ses concurrentes allemandes. Si la présentation de cette version haut de gamme est luxueuse (sièges cuir Nappa, jantes de 19, affichage tête haute), les gadgets nombreux (massage du dos), sa finition reste inférieure à celle des marques dites prémium.
Son point fort outre son performant châssis 4 Control, reste son volume intérieur imposant avec la possibilité d’accueillir sept personnes (de préférence minces à l’arrière) et de pouvoir rabattre tous le sièges en quelques secondes grâce à leur commande électrique, jusqu’à un volume de plus de 2 m3.
Bien entendu, tout ceci se paie.
L’Espace est vendue sensiblement le tarif de ses concurrente mais qui doit pouvoir largement se négocier au vu de ceux observés sur internet. Cette version 225 EDC coûte de 41 500 à 49 300 euros en Initiale Paris (la gamme débute à moins de 40 000 euros en finition Life DC1 160 chevaux à 300 euros mensuels en LLD). Il faut ajouter l’insupportable malus de 4 460 euros en baisse sur 2018 quand même.
Découvrez cette rubrique à l’humeur joyeuse en podcast audio enregistré sur Plage FM, 89.1 avec Patrice Vergès au micro de Michel Lenoir en 3mn
A noter
-L’Espace 5 ne manque pas de classe ni d’élégance ni de chromes
-Sa hauteur élevée de 1,68 m masque sa longueur qui l’est tout autant avec 4,86 m
-Planche de bord originale avec la tablette tactile géante qui semble flotter. Admirez le design osé de la commande de boîte de vitesses
-Une molette permet d’accéder aux nombreuses fonctions en évitant la tablette tactile
-Bel espace intérieur et belle qualité de la vie à bord
Patrice Vergès, Journaliste (page FB ici), auteur de romans ( Monte-Cristo, Sexa , Sale temps sur le bassin , et d’autres) et de livres de prestige sur les voitures anciennes ou sportives à retrouver ici.