L’Edito : Ne sortez pas de chez vous, mais allez voter (bêêêê)…
L’Oeil au Beurre de Lenoir : Le gouvernement ferme les écoles, les commerces, déconseille les déplacements, mais maintient les élections : Cherchez l’erreur…
15/03/20
Le discours est répété à l’envie : « Ne sortez pas de chez vous, pour enrayer l’épidémie du COvid 19. D’ailleurs pour vous montrer que c’est sérieux, les écoles ferment. Les manifestations sont interdites à plus de 1000 puis 100 personnes , puis plus aucune. Ni ciné, ni théatre. » Bon OK, on va s’organiser pour les enfants, mais sans mamie parce qu’on risque de la contaminer. OK.
Puis sans préavis, les commerces ferment. Ca, c’est vache.
Même pas le temps d’aller jusqu’à BricoMachin, pour jardiner un peu ou pouvoir s’occuper dans la maison. Nulle part où aller écluser un godet en ville ou sur la route entre 2 déplacements. C’est rude.
Mais bon, c’est dans l’intérêt général, on peut comprendre et surtout agir. Et on ne peut qu’être d’accord avec ça.
On évite les déplacements, les réunions entre amis. C’est la guerre, le corona ne passera pas. Tu restes chez toi. OK.
Quand on nous prend pour des ….
Donc on ne sort pas. C’est une urgence nationale.
Sauf pour aller voter.
Parce que là, pas de danger. Tout est prévu. Marquage au sol, gel hydroalcoolique, stylo individuel offert parfois, cabines tournéees vers les murs pour ne pas avoir à toucher le rideau. Le virus ne passera pas. Quoique…
A midi, tu vois le Président Macron à la télé qui vote pour montrer l’exemple. Quand il signe la feuille d’émargement, il est à 30 cm de la tête du gars qui lui tend le cahier. Elle est où, la distance de sécurité ?
Les voix de nombreux médecins s’élèvent sur les réseaux sociaux pour crier à l’irresponsabilité des politiques à ce sujet. C’est une aberration.
On peut comprendre que les maires sortants et leurs adversaires seront soulagés de connaitre le verdict des urnes pour mettre en oeuvre leur politique municipale une fois élus. Mais on parle bien d’une épidémie exceptionnelle et virulente. Sérieuse et sévère. Ne pouvait on attendre quelques semaines ou quelques mois ?
Quelle était donc l’urgence de maintenir le vote dans les circonstances actuelles. Ne pouvait-on attendre juin ou la rentrée de septembre ? Quelles sombres raisons politiques ou calculs électoraux prennent le pas pour tordre le bras à l’urgence médicale ?
Plus c’est gros, mieux ça passe
Voter est un droit. C’est même un devoir en regard de ceux qui se sont battus pour l’avoir. Même si le vote blanc n’est toujours pas reconnu pleinement à sa juste valeur. Voter est un acte civique, le socle de notre démocratie, et on se doit de le défendre.
Pourtant s’en réclamer, comme l’a fait le premier ministre, pour passer outre les mesures de santé publique nécessaires à la vie des français, en imposant en même temps des mesures économiques qui vont mettre à terre des centaines d’entreprise, est indécent.
Mais plus c’est gros, mieux ça passe. Car comme le disait le grand Charles : « Les français sont dévots ».
Jusqu’à quel point ?
Bon week-end (quand-même) !
PS: Evidemment, en même temps, impossible de trouver gants, masques, ou gel hydroalcoolique. Alors on vous donne la recette pour fabriquer ce dernier chez vous. Voir ici
Michel Lenoir
Directeur de publication