Edito : Quand New-York interdit le foie gras…
L’Oeil au Beurre de Lenoir : Fini le foie gras à New-York. La ville vote contre le gavage des palmipèdes. Et pour les humains… ?
2/11/19
New-York City va-t-elle renouer avec les délices de la prohibition ?
Le conseil municipal de la ville a décidé mercredi d’interdire la commercialisation et la détention de foie gras à partir de 2022.
Cette décision devrait impacter les restaurateurs, les producteurs et les gourmands.
Mais, comme autrefois avec l’alcool, sans doute iront-ils se le procurer dans les villes alentour…
Les New-yorkais, après la Californie
C’est la 2e fois que le foie gras est mis au ban de la consommation US après son interdiction en Californie depuis janvier.
On avait déjà eu Pamela Anderson à l’Assemblée qui avait fait tourner la tête de nos députés toute silicone devant, pour un plaidoyer pro-palmipèdes.
Mais ces félons ne sont pas les seuls à vouloir en finir avec un fleuron de notre cuisine.
La production de foie gras est aussi interdite en Australie, ou au Royaume-Uni.
Les contrevenants écoperont à New-York d’une amende comprise entre 500 et 2 000 dollars, susceptible d’être renouvelée toutes les 24 heures.
On sent bien là que l’impérialisme anglo-saxon veut attenter à un authentique symbole français…
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si leur Président porte un prénom de canard.
La faute à l’industrialisation
L’image du gavage industriel est bien-sûr responsable de tout ce pataquès. Il reste seulement 7% de producteurs qui travaillent selon la méthode traditionnelle, canards et oies gavés à la main, en hiver, assis, avec du vrai maïs, en massant consciencieusement l’animal, pour éviter qu’il souffre.
Tout le reste, 93%, c’est à donf la machine pneumatique pour un bourrage de gosier avec une drôle de mixture.
Pauvres ricains
Remarque, on les comprend ces pauvres Ricains. Le foie gras qu’on mange ici, n’est pas le même que celui qu’ils peuvent acheter, et consommer, pour des raisons de normes d’hygiènes. Même dans les grandes tables. Et question gavage, ils sont habitués…
Alors, nos producteurs régionaux seront-ils fortement impactés ?
Probablement pas, ou peu. Car l’essentiel de leurs débouchés est régional et national.
Même si le phénomène vegan progresse sur le Bassin (avec d’ailleurs un excellent resto à Arès), le foie gras reste une valeur sûre sur nos tables.
Pas un cocktail un peu chic après un événement institutionnel ou haut de gamme, sans quelques toasts au foie gras….qui sont d’ailleurs les premiers qui disparaissent des buffets…
Le foie gras, c’est la fête !
Cette douceur suave a longtemps été et reste un produit de fête, un délice d’exception.
Les gourmets prennent toujours soin de le déguster, au gré des mille et une recettes inventées par les grand-mères et des chefs de cuisine.
L’apprécier, dans le Sud Ouest, reste un devoir de mémoire…
Michel Lenoir
Directeur de publication