L’édito : La boulette ! Au pays de rêve des retraités !
L’Oeil au Beurre de Lenoir : Un regard décalé sur l’actu du Bassin et d’ailleurs
L’édito : Grande america ? Oh, la boulette ! Alors que le Bassin est déclaré paradis des retraités…
17/03/19
Le Bassin, lieu idéal pour les retraités
Le Figaro a publié un article à fort bruit médiatique, puisque quasiment toutes les radios et TV en ont parlé. La nouvelle était d’importance, pour donner un peu d’espoir à une population saturée d’images de violences dans la petite lucarne.
Or donc, on y apprend qu’Arcachon remporte la palme avec une note de 19 sur 20.
Et… Andernos-les-Bains, la deuxième avec 18,9 !
Viennent ensuite Cannes, Arles, et Vannes.
Un classement à plusieurs facteurs
Le classement s’est établi sur plusieurs facteurs, comme les services et loisirs proposés aux retraités, le nombre d’associations, l’aspect médical (proxmité des soins et nombre de spécialistes), météo (heures d’ensoleillement), et… les prix de l’immobilier.
Sur InfoBassin, on vous avait déjà révélé que selon l’Insee, près de 53% des habitants d’Arcachon avaient plus de 60 ans en 2015, et 28 % plus de 75 ans.
D’ailleurs, pour maintenir ses administrés en bonne santé, le maire a octroyé un vélo siglé Arcachon à chaque habitant. N’est-ce point un atout pour attirer les aînés ?
Il pense aussi à la culture des jeunes de sa ville, en offrant des bons de 100€ pour qu’ils puissent découvrir les plaisirs du théâtre ou du… jetski.
C’est vrai que les seniors sont souvent déficients au plan auditif, et seront peu dérangés par ces nouveaux chevaliers des mers impétueux, et bruyants.
D’autres ont manifesté massivement, pied de nez à la visite du ministre de l’Education à Gujan, pour un climat vivable sur la planète pour demain.
A Andernos, c’est la surprise
Même si en 2012, déjà, la capitale du Nord-Bassin montait sur la 3e place du podium (voir ici).
Près de 40% de la population affiche plus 60 ans au compteur et 15,3% plus de 75 ans.
Mais contrairement à sa voisine du Sud, la municipalité a plus axé sa politique sur les actifs, en raison de sa proximité avec la métropole.
Le Bassin séduit donc et la Saint Tropézation se poursuit. Et les prochaines campagnes de com du SIBA vont sans doute accélérer le mouvement…
Naufrage du Grande America : L’or noir… (ça dépend pour qui)
Le porte-conteneurs Grande America transportait 2 000 véhicules ainsi que 365 conteneurs, dont 45 remplis de matières dangereuses, et 2 200 tonnes de fuel lourd dans ses cales, pour le fonctionnement de ses moteurs. Il git au fond de l’océan par 4600 m de fond à la suite d’un incendie déclaré le 10 mars à 320 km à l’ouest des côtes de la Charente-Maritime.
Une maintenance… douteuse
Le Grande America a été retenu en 2010 pour 35 déficiences dans le port de Tilbury au Royaume-Uni, et d’autres ont régulièrement été relevées par les inspecteurs de sécurité maritime à Hambourg et à Anvers.
Dépollution en cours, mais com vérouillée
Evidemment, le fuel lourd remonte à la surface et au moins 2 nappes dont une de 10 km sur 10 se fragmentent sur l’océan.
Vendredi, quatre jours après le naufrage, les conditions météorologiques avait permis le début des opérations anti-pollution, avec l’arrivée de plusieurs navires spécialisés sur la zone affrétés par la Marine nationale, et l’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime.
Car une tonne récupérée en mer, c’est 10 fois moins de travail à terre.
Ces valeureux guerriers anti-mazout vont tenter de contenir et pomper les nappes. Ce dispositif sera renforcé dès lundi par l’arrivée sur la zone d’opérations du remorqueur espagnol Alonso de Chaves, équipé de capacités antipollution. Un second remorqueur espagnol, le Maria de Maetzu, sera en alerte et disponible à Santander.
Les opérations de dépollution en mer et de suivi de l’évolution de la nappe restent coordonnées par le préfet maritime à Brest.
Pour l’heure, la communication sur ces opérations est verrouillée par la Marine Nationale
Une côte longue, longue…
Les plages de Gironde sont immenses. C’est un bonheur pour les résidents et les vacanciers… et un problème en cas de pollution.
A l’heure où nous publions ces lignes, la côte n’est pas encore touchée.
Mais il est très probable que les plages de Gironde n’échappe pas, hélas et une fois de plus, au dépôt de boulettes noires, toxiques, visqueuses et malodorantes.
Les oiseaux premières victimes
Les premiers à faire les frais de la pollution sont les oiseaux qui vont pêcher en mer et s’engluer dans l’hydrocarbure. La LPO et d’autres organismes se sont préparés. Vous pouvez leur donner un coup de main en signalant ou rapportant des oiseaux contaminés (porter masque et gants) LPO, Domaine de Certes à Audenge, 06.28.01.39.48 .
Pour les mammifères marins (dauphins,…) contactez le Centre Pélagis à La Rochelle au 05.46.44.99.10
Comment la LPO soigne-t-elle les oiseaux ? Voir la vidéo
Les mairies se préparent pour les grandes marées
Les grandes marées de la semaine prochaine (Mercredi coef 100 / 107, Vendredi coef 115, dimanche coef 104 / 97) ne vont pas arranger la situation en portant haut la pollution sur la plage.
De Lacanau à La Teste, les mairies, en coordination avec la Préfecture de Gironde se préparent. Les cribleuses seront mobilisées pour le nettoyage. Mais cela ne suffira pas.
La problématique du Bassin
Les herbiers et la flore servent de nursery à la faune aquatique. Déjà mis à mal par la pollution terrestre, cet ensemble sera le premier touché par les résidus pétroliers.
Et bien sûr les parcs ostréicoles (même si les professionnels du secteur prennent soin d’agir en amont en préservant leurs huîtres), et les pêcheurs à pied.
Mise à jour le 18/03
Pollution Grande America : Selon la préfecture, les nappes de fuel ne toucheraient pas le littoral durant la semaine à venir…
« Le jeudi 14 mars, les préfets de la Charente-Maritime, de la Gironde et des Landes ont décidé de placer les services concernés en phase de pré-alerte du plan POLMAR-Terre, en raison des estimations initiales de dérive, indiquant une approche des polluants dans un délai de 3 à 4 jours.
Les réunions en cellule de veille des services de l’État ont permis de procéder au travail de recensement des moyens…./…
Les maires, responsables des opérations de dépollution, ont adopté cette posture d’alerte et fait remonter les moyens à leur disposition. Ils sont tenus informés des évolutions de la situation en mer.
Les associations de protection de l’environnement concernées par l’éventuelle application des mesures du plan POLMAR-Terre ont également été intégrées à ces travaux…/…
Les dernières estimations du comité de dérive placé auprès du Préfet maritime, indiquent désormais
que la pollution ne toucherait pas le littoral durant la semaine à venir. Il convient cependant de
tenir compte des conditions de dérives différentes des débris et conteneurs, dont l’arrivée sur les
côtes pourraient avoir lieu plus précocement.
En raison des nombreux aléas et des évolutions météorologiques, l’estimation des points de côtes potentiellement touchés fait l’objet d’évaluations quotidiennes par le comité de dérive placé auprès du Préfet Maritime. »
A suivre, donc…
Michel Lenoir
Illustrations : Copies écran dessin Hub, dépollution Marine nationale, Bassin Clément Viala photographe