Le départ des touristes (vu par Jeanne W., jeune du Bassin)
29/08/15
Le coup de plume du dimanche …
Imaginer l’inimaginable : Le départ des touristes me rend mélancolique !
Après son article du 2 aout, puis celui du 15 aout, Jeanne W., lycéenne en terminale, nous livre son dernier billet d’humeur avant la rentrée universitaire. Elle qui ronchonnait tant contre les touristes se sent toute chose à la perspective de les voir partir. Elle nous explique pourquoi.
Bonne rentrée à Jeanne et à tous les lycées ou étudiants du Bassin et d’ailleurs..
Michel Lenoir
Directeur de Publication
Nos chers touristes… Ils pourraient pas tomber mieux : le seul moment de l’année où l’on peut profiter des plages chaudes, ils viennent les squatter. Le seul moment de l’année où il fait assez beau pour n’en avoir rien à faire de marcher sans but dans nos rues piétonnes, ils les envahissent. Ils marchent partout, et surtout, très lentement.
Ils veulent explorer absolument chaque recoin de nos villes… Un jour, j’en ai surpris en train de prendre en photo une maison de retraite. Une perspective d’avenir, peut-être, pour mamie…
Enfin bon. On s’en plaint quand ils sont là, mais ils apportent beaucoup.
Cette joie paisible qui les anime -et qui les fait marcher si lentement, un sourire béat au coin des lèvres, nous rappelle à quel point il est bon de vivre ici.
Ils découvrent les huîtres, bulots et autres créatures bizarres de nos eaux, s’éclatent dans l’écume des rouleaux de l’océan, ou emmènent leurs chérubins construire des châteaux de sable sur les plages quasi plate et sans risque du Nord Bassin. Ils nous rappellent ce qui rend notre Bassin si spécial…
Mais ils parlent tout le temps. Ils ne s’arrêtent jamais. Et en plusieurs langues en plus. Des langues parfois très bizarres… Le fait est là : ils font du bruit. Il paraît que si le bruit de fond est composé d’une ou plusieurs langues que l’on ne comprend pas, le niveau sonore est perçu comme moins bruyant que si c’était sa propre langue. Ca reste à vérifier…
Et puis, ils sont infatigables, bougent sans arrêt, partout… Le soir, ils dansent des vieux trucs d’autrefois en se tenant par la main, de l’un à l’autre, dans une grand chaine. Ils ont l’air heureux.
Voir des gens comme ça, me rappelle finalement qu’il est possible d’avoir plus d’énergie en soi.
Alors même si ça peut me peser la plupart du temps, parfois je m’imagine ce que ce sera lorsqu’ils partiront… Plus personne pour faire du bruit, pour encombrer les rues, pour… Bah pour nous saouler quoi. Le vide. Quelle horreur.
Sans le vouloir, en partant, les non-résidents soulignent la beauté et la douceur, et surtout, la tranquillité de notre coin de paradis.
Les touristes ? Rien de mieux pour rendre la vue aux blasés sur un petit bout du monde fragile et très convoité…
Jeanne W.