Des vins pour prolonger l’été : Rosé ou Clairet de Bordeaux ?
24/08/17
« Vous allez déguster … » : Rosé ou Clairet de Bordeaux ?
Pour InfoBassin, Aurélie Lombange (Expertise, dégustation en vin, constitution de cave), nous présente une région viticole ou un vin emblématique de France, d’Europe ou du Nouveau Monde, et les accords mets et vin. Une nouvelle chronique à consommer sans modération…
Michel Lenoir, Directeur de Publication
Des vins pour continuer l’été : Rosé ou Clairet de Bordeaux ?
Il fait encore beau et chaud. Avec les barbecues, selon les goûts, les rosés et clairets s’invitent sur nos tables, pour l’apéritif ou pour accompagner le repas.
Mais lequel choisir ? Pourquoi faire la distinction entre rosé et clairet ? Quelles sont leurs différences ?
C’est ce que nous allons découvrir aujourd’hui dans « vous allez déguster ! »
Un peu d’histoire…
Le Vin rosé est le plus anciens des vins
En effet, il y a 26 siècles, les Phocéens (Grecs venus d’Asie Mineure) fondent la ville de Marseille, et vont introduire les premières vignes et la culture du vin. A l’époque, on ne maitrisait pas les techniques de vinification, les vins produits alors, étaient de couleur très claire car la macération des jus avec les peaux était inconnue.
A Bordeaux, c’est le Clairet !
Le 17 juillet 1453, la Bataille de Castillon met fin à la guerre de 100 ans, après 300 ans d’occupation anglaise. A cette époque, le vignoble de Bordeaux est appelé le vignoble d’Angleterre puisque cette occupation a favorisé l’exportation de masse des vins de Bordeaux sur le marché britannique.
Les anglais raffolent de ce vin rouge, peu macéré, à la fermentation courte, charmés par sa claire robe rouge, Le « Claret » de Bordeaux.
En 1950, le célèbre œnologue Emile Peynaud, élabore le Clairet, qui deviendra par la suite une véritable AOC (appellation d’origine contrôlée) Bordeaux Clairet.
Une palette de couleurs
La couleur plus ou moins prononcée du Rosé ou du Clairet n’est absolument pas due au mélange d’un rouge et d’un vin blanc (c’est interdit).
Elle vient d’une part, de la pellicule du raisin (cépages à peau noire et à pulpe blanche – indigènes) et d’autre part de son temps (ou pas …) de macération en cuve.
Différentes techniques permettent de produire un vin aux couleurs plus ou moins intenses :
1/ Le pressurage direct
Cette technique consiste à presser directement les grappes entières (avec ou sans les rafles – partie verte qui maintient les baies en grappe) et de mettre immédiatement le jus obtenu en fermentation. Les rosés issus de cette technique sont généralement très clairs
2/ La macération pelliculaire
Les raisins noirs arrivent au chai, sont égrappés, et les baies séparées de la rafle. Les baies sont alors foulées. De cette façon, elles libèrent la pulpe, la peau, les pépins et le jus. On appelle ça le « moût ».
Le moût va être transférer en cuve, où il va macérer entre 2 et 20 heures à une température contrôlée entre 16 et 20°C. C’est ainsi que l’on va déterminer la couleur du vin rosé, les pigments et les arômes contenus dans le moût vont favoriser la coloration. Par la suite, on presse le moût pour séparer le « chapeau de marc » ( peau +pépins) qui fermentera seul à basse température pour fixer les arômes.
3/ La Méthode de Saignée ( rosé de saignée ou Clairet)
Comme pour le rosé de macération pelliculaire, le rosé de saignée ou le clairet, est obtenu à partir de baies mise en cuve, mais qui sont destinées à produire du vin rouge.
Après quelques heures de macération, le maître de chais va « libérer » une partie de ce jus à la couleur très intense et va le vinifier à part.
L’autre partie du jus terminera sa vinification et produira des vins rouges.
Ceci explique la couleur rouge claire de ces vins, et le côté « tannique » que l’on peut ressentir quelquefois en bouche.
Ne négligez pas la température de service !
Pour les rosés vifs et fruités – par ex : Côtes de Provence, Rosé de Loire : entre 8 et 10°C
Pour les rosés plus corsés, plus vineux – par ex : Bandol, Bordeaux Clairet : entre 8 et 11°C
Très bonne dégustation !
Si vous désirez découvrir un clairet en profitant d’une balade sur le Bassin avec escale et dégustations commentées, huitres, charcuterie ibérique de Bellota, des fromages affinés, il reste encore quelques places pour la dernière Croisière œnologique ce mercredi 30/08.
Aurélie Lombange, Chroniqueuse InfoBassin
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Illustrations : Crédits copies écran La cave cannes et Personal Wine Shopper
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