Décryptage statistiques Insee : Les hauts revenus sur le Bassin…
Avec plus de 9.000€ nets par mois, les plus aisés des ménages aiment bien les rivages du Bassin !
14/05/20
Avec ses presque 6 millions d’habitants, la Nouvelle-Aquitaine est la 4e région de France. Mais si elle compte 9,5 % des ménages nationaux, elle n’accueille que 6,0% des très hauts-revenus. La région Île-de-France en concentre à elle seule 42,1%.
En 2017, parmi les 1 % des individus aux plus hauts revenus vivant en France, 37 000 résident en Nouvelle-Aquitaine et constituent 16 500 ménages.
Qu’est-ce qu’un haut-revenu ?
Une personne est dite à «haut revenu», quand elle perçoit au moins 9 000 euros nets par mois, soit 108.670 euros/an. L’Insee ne considère pas des individus mais des unités de consommation (UC) ce qu’on appelait autrefois « ménages» mais que notre mode de vie a quelque peu fait éclater. Une unité de consommation peut donc être un célibataire, seul ou avec enfant, dans ce dernier cas on parle de famille monoparentale, un couple avec ou sans enfant et nous avons découvert avec surprise une nouvelle catégorie, le ménage complexe…
S’agit-il du ménage à 3 dans la bonne tradition courtelinesque, de la famille recomposée ou de la polygamie ? Il nous reste à mener l’enquête.
Pour une UC avec deux enfants de moins de 14 ans, le haut-revenu se situe à 24.400 euros/mois. A cette définition s’ajoutent les très hauts-revenus qui eux se situent à 337.800 euros /an et comptent pour 0,1%.
Les personnes aisées sont partout en Nouvelle-Aquitaine mais le Bassin fait (presque) le plein
Une des originalités de notre région est la grande dispersion de ces hauts-revenus, néanmoins les ménages aisés privilégient les principales agglomérations et leurs alentours, notamment la métropole bordelaise.
Mais, un tiers d’entre eux, habite dans une commune peu ou très peu dense. Ainsi, dans une commune néo-aquitaine sur deux, réside au moins un ménage percevant un très haut revenu.
Sur le reste du territoire, leur présence est souvent liée à des productions régionales de prestige comme autour de Saint-Émilion ou de Cognac, par exemple.
La côte est une des zones d’attraction, elle rassemble les deux tiers des ménages aisés, région de la Rochelle, Royan, Hossegor, Biarritz mais aussi et surtout… le Bassin.
La carte montre bien la concentration qui atteint jusqu’à 5% de personnes aisées. Arcachon et Lège Cap Ferret se distinguent bien alors qu’Audenge, Lanton, Biganos, semblent moins concernés.
D’où vient la richesse ?
Les revenus ont deux origines le travail avec les salaires et les retraites et le patrimoine.
En Nouvelle-Aquitaine, 38,5 % des ménages ont pour origine principale de revenu des pensions, retraites ou rentes, contre 33,6 % en France. En dépit d’une population régionale retraitée importante, seuls 9 % des ménages à très hauts revenus néo-aquitains les perçoivent en tant que ressource la plus importante de leur revenu.
Comme pour la majorité des ménages, les rémunérations liées à l’activité constituent l’élément principal des revenus initiaux pour plus de 6 ménages à très hauts revenus sur 10.
Dans les territoires les plus denses, ils tirent plutôt leur rémunération d’activités salariées alors que dans les territoires peu ou très peu denses, ils ont davantage de revenus d’activités non salariées.
Le patrimoine, origine principale des revenus des ménages très aisés pour un quart des ménages
Qu’il soit financier et/ou immobilier, le patrimoine est l’origine principale des revenus pour près d’un quart des ménages à très hauts revenus néo-aquitains. L’importance des revenus liés au patrimoine s’accentue particulièrement pour les ménages très aisés de la région. Il devient la source de rémunération principale pour 41,1 % d’entre eux alors que c’est le cas pour 33,8 % des ménages très aisés vivant en France.
L’âge joue sur l’origine principale des revenus. Plus la personne est jeune, plus les revenus sont liés à une activité. Plus elle est âgée, plus le patrimoine prend de l’importance.
Un haut niveau d’imposition
L’épidémie de coronavirus – et les inégalités face au choc économique – a fait resurgir le débat sur la taxation des hauts revenus.
L’Insee indique que ces ménages reversent 30 % de leur revenu initial sous forme d’impôts directs, contre 15 % pour la moyenne de la population. Et cette contribution atteint 35 % pour les 0,1 % les plus aisés.
A suivre…
Ginette Bléry
Source Insee
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