Deconfinement sur le Bassin : En douceur, presque timide.
Covid-19 : Dernieres statistiques et debut de deconfinement…
17/05/20
Moment périlleux par excellence, le déconfinement met-il en péril la sagesse girondine de la Covid-19 ? (oui, maintenant on dit LA covid, l’Académie ayant opté pour le féminin…)
Le Bassin amortit les tempêtes et, pour l’instant, il apparaît que les retrouvailles avec un peu de liberté de mouvement n’affectent en rien la tendance à la baisse amorcée depuis plusieurs semaines. C’est à fin mars que s’est situé le pic de l’épidémie chez nous et depuis elle recule régulièrement, ne semblant pas être affectée par le déconfinement.
Sagement, nous rappellerons qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt, le temps d’incubation de 14 jours ne permet pas encore de mesurer l’impact des bols d’air retrouvés. C’est plutôt en juillet / août, quand le grand mouvement national sera autorisé que les risques monteront. L’arrivée des « rouges » nécessaire pour la santé économique touristique, bousculera-t-elle la paix « verte » ?
Réanimations : 29 cas
Au 15 mai, la Nouvelle-Aquitaine avec ses près de 6 millions d’habitants, n’a cumulé que 5.000 cas de Covid-19, c’est-à-dire moins de 1 pour 1.000 de la population, le plus bas taux de contamination de la France métropolitaine. Il ne reste que 440 personnes hospitalisées dont 66 en Gironde.
Les réanimations sont, on le sait, le point clé, puisque pour les patients arrivés à cette étape, le risque de perdre la vie n’est pas loin des 50%.
La courbe en cloche quasi parfaite des réanimations à mi-mai en Gironde montre que le pic a été atteint le 13 avril avec 103 personnes et depuis elle a régulièrement baissé.
Au 15 mai il ne reste que 29 patients à bénéficier de ces soins intensifs et douloureux.
Hospitalisation : le coup de feu remonte au 7 avril
Pour ce qui concerne les hospitalisations le point haut avait été atteint le 7 avril avec 315 personnes.
La charge commençait à monter de manière inquiétante quand au 30 mars on a compté 50 hospitalisations de plus en une journée comme le montre le graphique qui illustre les variations d’un jour sur l’autre. Mais depuis la décrue s’est amorcée et le chiffre baisse chaque jour avec une mini variation positive de ci de là. La courbe de tendance rouge montre bien la régularité du reflux.
Au 15 mai il ne reste plus que 166 personnes atteintes de la Covid-19 dans les hôpitaux de Gironde.
Mortalité : plus faible qu’en 2019 même dans les Ehpad
Comme nous l’avons rappelé dans le précédent article, c’est un chiffre qui ne saurait que grimper, les décès sont cumulatifs contrairement aux hospitalisations et aux réanimations qui sont des flux.
Au 15 mai, on dénombre 370 décès en Nouvelle-Aquitaine, 137 en Gironde et notre département voisin des Landes, n’en affiche que 12.
Il est vrai que sa population est 4 fois moins importante que celle de la Gironde, à croire que le virus n’aime pas l’air des pins ou plutôt qu’il se perd dans les vastes espaces. On le constate une fois de plus la densité de la population sous nos latitudes joue un rôle crucial.
Dans les établissements qui accueillent des personnes âgées, où le recueil des statistiques est un peu plus lent, au 11 mai on ne constatait que 778 cas confirmés de Covid contre 762 au 4 mai. Les décès au 11 mai concernaient 207 personnes (198 décès au 04 mai 2020). Finalement comme en attestent les chiffres de l’Agence de Santé, en Nouvelle-Aquitaine les établissements pour personnes âgées n’ont pas été particulièrement mortifères.
En cette deuxième semaine de mai, la Gironde conserve toute sa singularité et la mortalité y reste inférieure à ce qu’elle était en 2018 et en 2019. Attention ,les chiffres Insee donnent la mortalité totale et non celle liée uniquement à l’épidémie.
Entre 2019 et 2020 la mortalité a baissé de 1% avec une répartition qui ne manque pas d’être surprenante puisqu’elle affiche un recul de 4% à l’hôpital, de 7% dans les établissements pour personnes âgées. Seuls les décès à domicile ont progressé de 3%.
Optimisme et vigilance doivent être les deux devises des Girondins pour utiliser leur droit à retourner à la vie sociale.
Ce samedi, les commerces étaient encore bien déserts, comme si à force d’être tétanisés par des chiffres auxquels on a omis de donner leur relativité, les gens n’osaient pas encore sortir.
Mais aujourd’hui, on devrait voir plus de monde sur les plages de Gironde.
Bon dimanche !
Ginette Bléry
Source ARS / Insse
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