Pluie et pénurie d’eau …

D’air et d’eau (Ep 3) …



20/11/17


La suite de notre chronique sur L’Air et l’Eau, rédigée par Daniel de Paz, passionné de voile et d’aviation. Parce que l’air et l’eau sont constitutifs de la vie, en général, et du Bassin en particulier…

Michel Lenoir, Directeur de Publication


Episode 1 ici

Episode 2 ici


Et si on répartissait la pluie ?


Si la pluviométrie nationale moyenne est plus que suffisante, elle subit des variations, saisonnières et locales. Les intervalles entre deux pluies peuvent, selon les régions et la période, être plus ou moins importants et l’eau manquer pendant quelques jours.


La Vendée et la Charente sont les régions les plus ensoleillées de France. Cela se traduit évidemment par de longues périodes sans nuage et donc sans pluie. Ce phénomène existe depuis toujours.

C’est pourquoi jusqu’aux années 1930, avant l’arrivée du tuyau d’eau de ville à la maison, beaucoup de maisons dans cette région étaient construites sur un  réservoir de captage d’eau de pluie.

Avec l’arrivée de l’eau de ville ces réservoirs ont été oubliés. Cela a valu à plus d’une réunion de famille de se retrouver dans les années 1970 dans ce fameux réservoir après être passée au travers du plancher pourri par les ans qui le recouvrait.


Les citernes d’eau et les oléoducs : des systèmes efficaces utilisés depuis longtemps

Aux Comores, la construction d’une maison débute par la citerne qui recueillera l’eau de pluie de la toiture. Cette citerne assurera en saison sèche la fourniture d’eau jusqu’à la saison des pluies suivante.

Au lieu de nous lamenter, réfléchissons et regardons ce que d’autres moins favorisés par la nature ont su faire pour s’adapter aux conditions climatiques ambiantes.


Des réseaux d’oléoducs et de gazoducs transportent au travers des continents et des mers les produits pétroliers. Pourquoi ne pas transférer de la même manière l’eau d’une région excédentaire à une région déficitaire ? Pourquoi ne pas s’équiper de réservoirs tampons de stockage d’eau ?

On pourrait dans notre pays créer un réseau interrégional de transport d’eau de pluie, avec en cours de trajet, des réservoirs tampons.


La pluie : un cycle immuable

La pluie est de l’eau pure évaporée en provenance de l’eau de surface, mer, lacs ou rivières. Condensée, elle retombe en goutte vers le sol. Au passage dans l’air ambiant, elle capture quelques impuretés de l’atmosphère traversée. Cela donne les pluies de sang rouges des poussières d’Afrique saharienne, dont le vent s’est chargé. Une partie s’évapore en cours de chute.


Arrivée au sol, une faible partie s’évapore immédiatement si le sol est chaud. Une partie va ruisseler et courir à la mer par les ruisseaux rivières et fleuves. La dernière partie, la plus importante en général, va s’infiltrer dans le sol et aller alimenter les racines des plantes et les nappes souterraines.

L’eau qui ruisselle en surface se charge des impuretés de surface et entraine une partie du sol. C’est ce qui donne sa belle couleur dorée à la Garonne. L’eau qui percole vers le sous-sol se charge de minéraux fonction des sols traversés et se purifie bactériologiquement en traversant les diverses couches exemptes de vie biologique.


On pourrait s’inquiéter de la capture des eaux de pluies. N’allons-nous pas couper l’alimentation des nappes souterraines ou perturber les cours d’eau ? Non, car nous ne faisons qu’utiliser l’eau. Nous ne la détruisons pas. Après utilisation et traitement de régénération, cette eau sera quelques mois plus tard restituée au milieu de surface naturel. Le cycle pluie n’est donc pas détruit. L’arrivée dans le sol est simplement décalée.


Pénurie d’eau ?

A l’échelle de notre pays, nous ne manquons pas d’eau, bien au contraire. Et si les autorités agitent le spectre de la sècheresse, on doit se demander pour quelle raison. Est-ce pour masquer leur incurie, leur incapacité à organiser les infrastructures indispensables, ou pour nous préparer à une taxation plus lourde d’une denrée indispensable à la vie ?

Pendant des siècles, le sel lui aussi indispensable à la vie a été un monopole d’Etat lourdement taxé. Exactement comme les carburants le sont aujourd’hui.

Organisons-nous pour capter l’eau de pluie, la stocker et l’utiliser, puis la régénérer avant de la restituer au milieu naturel de surface. Pour ne pas la laisser pas courir à la mer en pure perte…



Daniel de Paz / Photo  Clément Viala


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