Chronique satirique d’un cout de pompe…
Humour satirique : Ça a du mal à carburer, au gouvernement…
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin
2/10/23
Je ne sais pas vous, mais moi je suis impressionné par la capacité de réaction immédiate de notre gouvernement. Ainsi, dans le cadre de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique, les têtes d’œufs de Bercy ont décidé de s’attaquer de front au prix de l’essence qui, sans leur bienfaisante intervention, devrait atteindre des sommets stratosphériques.
Sage décision qui montre – s’il en était besoin – combien nos fonctionnaires sont attentifs à notre porte-monnaie.
Pas touche aux taxes (pour baisser le prix)
C’est lors d’une réunion où chacun se devait de faire des suggestions, que l’idée géniale a vu le jour, après d’ailleurs un épisode de franche rigolade lorsqu’un stagiaire, échoué là par hasard et peu au fait des arcanes ministériels, imagina de baisser un peu les taxes attachées à ce précieux liquide.
Passé ce bon moment, moult propositions fusèrent et l’autorisation temporaire de vente à perte emporta tous les suffrages. Les participants se congratulèrent, heureux d’avoir en quelques heures réglé cet épineux problème.
Le malheureux stagiaire se fit d’ailleurs remonter les bretelles en faisant remarquer que vendre un bien moins cher que son prix d’achat initial lui paraissait pour le moins économiquement curieux. Cette réflexion fut rapidement balayée par les stratèges de Bercy, fustigeant cette remarque imbécile en précisant au béotien qu’ici il suffit d’emprunter sur les marchés pour boucler son budget.
Financer la transition énergétique
D’autant qu’il va falloir rapidement phosphorer dur afin de trouver une solution pécuniairement intéressante à cette foutu transition énergétique, par un moyen de pomper intelligemment les automobilistes qui roulent désormais à l’électricité. C’est en effet une petite cinquantaine de milliards qui vont s’évaporer avec l’arrêt de l’utilisation de cette chère essence. Il convient donc d’imaginer une bonne usine à gaz pour opérer le transfert.
L’ingratitude des distributeurs…
Cependant, une fois encore, l’imagination de nos dirigeants est bien mal récompensée. Dès l’annonce de cette brillante décision, la grande distribution a prévenu que c’était hors de question ou alors la compensation serait appliquée sur le paquet de pâtes.
Quant aux petits distributeurs, c’est une levée de boucliers ! Les ingrats ! Ne peuvent-ils faire un effort pendant quelques mois, se passer de salaire et puiser dans leurs substantielles économies ?
D’autant que, dans la panique, Bercy leur propose un dédommagement dont la base de calcul ferait pâlir d’envie un créateur de labyrinthe.
Bien vue également la pertinence de la démarche qui consiste à déverser de l’argent public le soir pour résoudre le problème créé par soi-même le matin !
Ainsi donc, un même jour, est proposé le nouveau « bonus écologique » censé favoriser l’utilisation de véhicules propres, et le soir priorité donnée aux émetteurs de carbone via la baisse de l’essence… comprenne qui pourra !
Cela dit, on ne peut reprocher aux services concernés la précision dans la définition du prix d’achat (accrochez-vous) :
« Le prix d’achat effectif est le prix unitaire net figurant sur la facture d’achat, minoré du montant de l’ensemble des autres avantages financiers consentis par le vendeur exprimé en pourcentage du prix unitaire net du produit et majoré des taxes sur le chiffre d’affaires, des taxes spécifiques afférentes à cette revente et du prix du transport. Le prix d’achat effectif ainsi défini est affecté d’un coefficient de 0,9 pour les grossistes ».
Amis lecteurs, je vous sens songeurs…
Bonne semaine!
Alain Mouginet