Coronavirus : Journal de campagne et bilan à J +28.
Crise sanitaire Covid-19 : En Gironde aussi, des signes de stabilisation…
12/04/20
Notre point hebdomadaire englobe désormais la période qui va du début mars au 10 avril. La tendance à la stabilisation s’affirme en Gironde comme dans le reste de notre pays.
La Nouvelle-Aquitaine continue à apparaître sur la carte de France comme une région privilégiée avec ses 174 décès contre 1.952 dans le Grand Est dont la démographie est comparable à la nôtre avec plus de 5 millions d’habitants.
Avec ses 12 millions d’habitants, l’Ile-de-France affiche le triste palmarès de 3.300 décès.
A l’intérieur de la Nouvelle Aquitaine la situation diffère singulièrement d’un département à l’autre et la démographie n’est pas le seul paramètre.
Le graphique en forme de camembert montre que sans surprise, c’est en Gironde que le nombre de décès est le plus élevé ce qui est normal avec ses presque 1,6 million d’habitants.
Paradoxalement, la Dordogne et la Vienne dont la population est analogue de l’ordre de 400.000 habitants vivent des situations bien différentes. Le premier département n’enregistre qu’un seul décès sur la période alors que le second en compte 19. Cela montre la multiplicité des phénomènes qui interviennent dans le développement local de l’épidémie.
Stabilisation des réanimations
Le chiffre des réanimations est crucial puisqu’il indique les personnes en grande difficulté respiratoire, c’est le moment déterminant.
Sur ce point, la situation en Gironde semble entrée dans une phase de stabilisation. Après un pic de 92 personnes le 4 avril, une légère décrue s’est amorcée qui s’accélère sur les 3 derniers jours.
Simultanément la courbe des décès a continué à progresser, elle a atteint son pic le 9 avril avec 62 personnes.
Pour mémoire ces chiffres intègrent une partie des patients accueillis pour soulager les services surchargés des Régions en tension, ils ne correspondent pas nécessairement au nombre de Girondins affectés.
Ils témoignent de la bonne situation de notre Département et de notre Région suffisamment équipés pour prêter main forte aux autres.
La vue d’ensemble de la Gironde montre qu’un plateau lui aussi se dessine parmi les hospitalisations dont le pic a été atteint le 7 avril avec 315 patients alors que le 10 avril nous somme redescendus à 281. Le pic est-il passé comme le laisserait croire l’image ? Rien n’est moins sûr.
Le temps travaille pour nous
Cette situation de relative protection que rencontrent la Gironde et la Nouvelle Aquitaine dans son ensemble, est-elle favorable à un déconfinement plus rapide ? Sans doute le virus est-il moins répandu sur notre territoire. Ce qui pourrait nous faire rêver d’être parmi les premiers à retrouver une certaine liberté .
Mais, par ailleurs, notre relative « virginité » face au virus ne rend elle pas plus vulnérable ?
Notre chance pour les semaines à venir réside dans l’apparition de traitements, même s’ils donnent lieu à d’innombrables controverses, au développement du dépistage avec les tests qui permettront de savoir si nous avons acquis l’immunité, des masques vont être distribués dans de nombreuses communes…
Bref le temps qui passe travaille pour nous, le confinement a joué son rôle de barrière et va sans doute être poursuivi. La question clé étant jusqu’où pousser la protection des individus pour qu’elle ne tue pas l’économie. La route est étroite.
Une évolution des décès en France très inégale
Selon l’Insee, au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 10 avril 2020 et survenus entre le 1er et le 30 mars 2020 est supérieur à celui enregistré sur la même période en 2019 : 57 441 décès ont été enregistrés en 2020 en France contre 52 011 en 2019.
Ce nombre reste néanmoins inférieur au nombre des décès enregistrés sur la même période en 2018 (58 641 décès en France), année où la grippe saisonnière était encore virulente au mois de mars.
Toutefois la progression est singulièrement différente selon les régions et la carte montre que pour ce qui concerne la Nouvelle Aquitaine, les décès sont en recul.
Baisse des accidents de la route
Ajoutons à cela la baisse des accidents sur les routes : le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a plongé de 39,6% en mars par rapport au même mois l’année dernière, avec 154 personnes décédées.
Un chiffre qui reflète la mise en place du confinement, a annoncé samedi 11 avril la Sécurité routière.
Pour notre région, seul le département des Deux Sèvres connaît un excès de mortalité (+ 22,5% soit 63 décès de plus). Les décès liés au Covid-19 n’y sont que de 9 personnes, un chiffre qui n’a rien d’exceptionnel par rapport à la population de ce département (374.873). On peut imaginer qu’un autre phénomène est intervenu localement
Pour ce qui concerne la Gironde, on note 55 décès de moins sur la période par rapport à l’an passé car la grippe n’a pas été particulièrement violente.
A suivre…
Ginette Bléry
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