Construction d’A. Ferrasse au Ferret : le Préfet va en appel !

Partie de ping-pong pour le litigieux permis de (re)construire la maison de M. Ferrasse au Cap Ferret


11/10/18


Ah ! La belle maison de M. Ferrasse au bord de l’eau au Cap Ferret…

Pieds dans l’eau, même. Et c’est un peu le problème, pour la préfecture.


Historique

Si vous découvrez ce dossier, voici un résumé:

Alain Ferrasse est promoteur immobilier. Il s’est constitué une petite cagnotte qui lui permet de s’offrir une villa pieds dans l’eau, avenue de la conche au Mimbeau, avec vue sur la dune du Pilat.

La maison n’est pas à son goût et il envisage quelques aménagements, dont une surélévation de la maison et veut modifier les ouvertures. Le permis de construire est déposé et accordé.

Jusque là, rien de nouveau dans le quartier.

Puis, de jolies bâches de paravents toutes blanches sont disposées coté plage pour que le quidam moyen ne vienne pas déranger les travaux. Vous savez comment sont les gens, à fureter partout.


Une villa rasée, sans permis

Et puis, voilà que la joli villa du Mimbeau est rasée, sans permis de démolir. Boum.

L’association Protection et aménagement du Cap-Ferret est mise au parfum et crie au scandale.


Lloup sous agneau‘affaire commence à prendre corps et faire du ramdam.

D’autant que son propriétaire, Alain Ferrasse, n’est pas n’importe qui: Président de la très puissante Fédération des promoteurs immobiliers Aquitaine Poitou-Charentes, il connait bien le secteur du bâtiment, et plaide « une erreur de chantier due au constructeur ».


Il était en vacances à l’étranger, M. Ferrasse, injoignable lorsque la démolition a eu lieu. Le constructeur avait un problème et l’a réglé à sa façon. C’est une erreur, il est navré.

C’est ballot…


Un accord providentiel

Evidemment, sous la pression des empêcheurs de construire en rond, en novembre 2016, le maire, Michel Sammarcelli, doit ordonner l’arrêt des travaux.

Mais un arrangement va intervenir entre les deux hommes. Le 6 février 2017, un nouveau permis pour 160 m2 de surface est accordé à Alain Ferrasse, avec  plus reculée par rapport au rivage.

Le promoteur immobilier va reprendre aussitôt le chantier. Sans l’accord des services de l’Etat… qui va demander son annulation.


Partie de ping-pong au Tribunal administratif


1er manche : A. Ferrasse conteste l’annulation de permis de construire et ressort gagnant

Fort du permis de construire délivré par la mairie, M. Ferrasse conteste cette annulation auprès du Tribunal administratif.

Celui ci va juger finalement que ce PC n’était pas entaché d’erreur manifeste dans l’appréciation des risques d’atteinte à la sécurité publique, en particulier celui du recul du trait de côte. Le Tribunal considère que la bande de sable du Mimbeau qui sépare le rivage du Bassin, constitue un bouclier contre l’action de la houle, et le risque de recul de 0,5 mètre par an invoqué par la préfecture ne concerne pas le terrain du promoteur située dans une anse.

Il valide le PC.


2eme manche : L’État conteste en appel la décision du tribunal administratif

Didier Lallement, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde, fait appel de la décision du tribunal administratif du 9 octobre qui refuse d’annuler le permis de construire du 6 février 2017.


photo bassin global FL 100 CVPour lui, « les tempêtes de l’hiver 2013-2014, ont permis de constater un fort recul du trait de côte, concentré sur la partie occidentale de la pointe du Cap-Ferret, pouvant atteindre localement jusqu’à 13 mètres.


Les phénomènes chroniques d’érosion liés à l’action directe de la mer et conjugués aux flux et reflux des marées au niveau des passes du Bassin d’Arcachon, ont conduit les communes de la Teste-de-Buch et Lège Cap-Ferret en partenariat avec Biscarrosse et le syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon à engager une étude pour élaborer une stratégie locale de gestion de la bande côtière.


Sur la zone du Mimbeau, l’étude a retenu une évolution moyenne du trait de côte de 0,5 mètre par an et qui pourrait même atteindre 2 mètres par an sans le maintien des ouvrages actuels. »


C’est dans ce contexte qu’en juillet et décembre 2016, le préfet a demandé au maire de Lège Cap-Ferret d’interdire toute nouvelle construction dans la bande de 50 mètres à partir du rivage, à l’exception de constructions strictement nécessaires aux équipements publics ou à la mise en sécurité des biens existants.


La partie de ping-pong continue.

Mais elle n’empêche pas M. Ferrasse de contempler au loin la grande dune, paisiblement, depuis son nouveau coin de paradis.


Affaire à suivre…


portrait MichelMichel Lenoir

Photo Bassin : Clément Viala


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