Chronique du passage de la nouvelle année avec les estrangeys…
Humour satirique : Quand le réveillon vous met tête en bas…
15/01/24
Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai bien débuté cette nouvelle année!
D’abord en passant un réveillon fort sympathique auquel, invité à ce délicieux moment, un couple de Finlandais nous accompagnait dans nos agapes.
Ce sont de charmants habitants du Nord, qu’il convient surtout de ne pas confondre avec les Islandais, ethnie bizarre, dont la principale occupation s’avère être la pêche à la morue et au hareng dans un pays composé essentiellement de glaciers et de volcans.
Expliquant ces notables différences à tante Apolline, sa réaction fut, comme à l’accoutumée, pleine de bon sens : « Autant dire que dans ce pays, quand on ne se les gèle pas, on se les brûle !.. Et puis, c’est connu, en matière de pêche, quand l’Islandais rentre, le hareng sort ».
Bon, évitant de traduire cette tirade à nos amis, nous devisions gaiement sur cette Finlande, pays où en été le soleil ne se couche presque jamais, ce qui permet de passer plus de temps à ce sport national qu’est la chasse aux moustiques géants.
La Finlande, cul par dessus -tête…
L’autre festivité prisée est le « portage d’épouse », sport se pratiquant en équipes de deux personnes, un homme et une femme, le premier devant porter la seconde le plus rapidement possible à travers un parcours d’obstacles.
Question esthétique, ce n’est pas terrible car la compagne s’agrippe à son coéquipier la tête en bas, ses jambes lui enserrant les épaules, mais manifestement ça plaît !
Et il n’est pas question de clôturer les fêtes de fin d’année sans un long passage au sauna pour ensuite se rouler nu dans une épaisse couche de neige… Activité difficile à offrir au bord du Bassin d’Arcachon !
Le passage symbolique à la nouvelle année chez nos voisins…
Ces discussions ont éveillé en moi une question : que font les autres pays lors de ce passage symbolique? Renseignements pris, la palette est large : en Espagne, manger un grain de raisin à chaque coup de minuit garantit une année prospère; au Chili, il s’agit de s’enfiler une assiette de lentilles.
Les Belges, qui ne font pas dans la dentelle (de Calais) s’empiffrent d’une choucroute largement arrosée de bière, tout en tenant une pièce dans la main afin de s’assurer une bonne année financière.
Quant aux Estoniens – si, si, ce pays existe, mais l’Estonien est un maître en matière de discrétion, on dirait qu’il a pris des cours intensifs de camouflage avec les lutins – ils mangent sept repas dans la journée en signe de nourriture abondante pour cette nouvelle année.
Au Danemark, une charmante coutume consiste à littéralement sauter dans la nouvelle année en grimpant sur une chaise juste avant minuit pour obtenir un futur plein de bonheur.
A cette évocation Apolline, la chère âme, décida de tenter l’expérience à l’heure dite. Vouloir l’en dissuader s’apparentant à dégommer un séquoia millénaire avec une lime à ongles, personne ne commenta.
Heureusement, la bienfaisante tisane écossaise pur malt dont elle avait bien entendu abusé, lui fit oublier, à l’heure fatidique, ses velléités de gymnastique acrobatique.
En Hongrie, les jeunes filles qui souhaitent trouver l’amour inscrivent le nom de plusieurs garçons sur des petits papiers dont elles forment des boulettes plongées dans une casserole remplie d’eau. La première boulette à remonter à la surface pendant la cuisson donne le nom de l’heureux élu…
Et en Russie ? On écrit ses vœux sur un morceau de papier qui est ensuite brûlé, dilué et bu dans un verre de vodka… Et puis, pour se détendre, on lance quelques missiles sur un ex-pays ami….
Alors, malgré toutes les misères que ce monde nous offre, bonne année à toutes et à tous!
Alain Mouginet
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