Chronique d’une machine à rêves…

Humour satirique : Aux larmes citoyens!


18/06/24


Par Alain Mouginet, écrivain, ancien éditeur, demeurant sur le Bassin.


Je ne sais pas vous, mais moi je n’ai plus du tout envie de rire…

L’affligeant spectacle politique qui nous est offert actuellement met le moral dans les chaussettes au garçon résolument optimiste que j’étais encore hier – chaussettes que je porte d’ailleurs avec grâce et distinction, fruit du travail de qualité des tricoteuses de la maison Bleu Forêt.

Pourtant, l’aphorisme « l’humour est la politesse du désespoir* » est plus que jamais d’actualité.

Mais comment en est-on arrivé là ?


La théorie du papillon

Suite à une indiscrétion recueillie au plus haut niveau de l’Etat, je suis en mesure de vous révéler l’origine du séisme qui plonge notre beau pays dans ce cataclysme. Vous avez déjà, je pense, entendu parler de la théorie du chaos illustré par l’effet papillon, comme quoi le souffle d’un battement d’ailes de papillon à Pékin peut provoquer un ouragan en Californie.

Eh bien là, c’est pareil… mais sans papillon…


Pour dix solutions…

La scène se passe au palais de l’Elysée où, dans la solitude de son immense bureau, notre bien-aimé Président vient de prendre connaissance des calamiteux résultats des élections européennes.

Abattu, désemparé, désespéré de ne pouvoir compter sur l’appui bienveillant de Brigitte, partie faire de la broderie au point de croix chez sa copine Rachida, il doit imaginer dans l’urgence une parade lui permettant de rebondir.

Seule planche de salut, un appel téléphonique prioritaire au Cabinet McKinsey connu pour son fourmillement d’idées stupides :

-Allo ? ici c’est l’empereu… le Président ! Phosphorez rapidos pour me trouver une idée qui me sorte de ce bordel !

-C’est déjà fait Monsieur le Président, nous avons songé à dix solutions et…

-Bon sang, mais c’est bien sûr, la dissolution ! Merci les gars, je vous revaudrai ça !


La boîte à Pandore béante, c’est toute la classe politique frissonnante qui s’engouffra dans ses ruines démocratiques. Ce qui me paraît étonnant d’ailleurs, c’est la farouche volonté des acteurs à s’emparer d’un pays au bord de la banqueroute et somme toute ingouvernable.

Le plus drôle – si l’on peut dire – est l’attitude d’un certain nombre de responsables, faite de trahisons, de calculs sans honneur, de mensonges, d’absence d’éthique, de renoncement aux plus élémentaires valeurs et surtout d’appétence pour un pouvoir qui leur semble à portée d’élection.


Le sens de l’Etat, dans tous les sens…

Quid du sens de l’Etat ? C’est également le retour aux bonnes vieilles pratiques de purges que ne renierait pas le cher camarade Staline.

Faut-il revenir sur ces alliances improbables… qui ne tiendront que le temps des élections ? Franchement, avoir dans le même camp l’ancien président et Philippe Poutou, c’est Laurel et Hardy au pays des Bisounours…

Léon Blum doit se retourner dans sa tombe !


A droite, ce n’est pas mieux, le sieur Ciotti, traître en chef des Républicains est prêt à toutes les compromissions pour sauver sa gamelle. C’est pitoyable !

Quant aux programmes, alors là, c’est le pompon ! Le spectre politique tout entier se lance dans la grande aventure des promesses irréalisables. Tel un torrent, les milliards se déversent sur la plèbe et peu importe si leur financement tient de l’enfumage ou de la prestidigitation, désormais, tout est possible !


La machine à rêves

Travailler moins et gagner plus, partir plus tôt à la retraite, terrasser définitivement l’inflation, baisser la facture énergétique ainsi que les impôts… tout en revenant – enfin – à un budget en équilibre.

Qui pourrait être contre ? Ce choix me fait penser aux enfants dans la cour d’une école à qui l’on demanderait s’ils préfèrent rester jouer ou entrer en classe pour étudier…


Certes, on sent chez certains, sûrs d’arriver en tête et conscients tout de même de l’inanité de leurs propos, une forme de rétropédalage, mais c’est trop tard, la machine à rêves est lancée.

Les électeurs sont mécontents de leur situation économique… mais votent tête baissée pour des solutions qui finalement ne leur assureront que difficultés et misère.

Amis électeurs, en vérité je vous le dis, attendez-vous à des lendemains qui déchantent.


*Aphorisme attribué à différents auteurs (Hugo, Duhamel, Vian). En fait c’est à Chris Marker – écrivain, 1921-2012 – que nous le devons.


Alain Mouginet


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