Le coup de plume du dimanche : Que retiennent nos enfants du 11 novembre ?
Célébration du 11 novembre : 100 ans et toujours pas de responsables …
« La guerre est toujours faite par des jeunes qui ne savent par pourquoi , au profit de ceux qui la lancent en sachant qu’ils n’iront pas au front. »
Le 11 novembre est un date à part pour les enfants de France.
De leur point de vue, c’est ce jour sans école où on les sort de leur lit douillet pour aller se planter dans le froid, le vent, la pluie parfois, le corps raide au son de musiques funèbres, entourés de vieux.
Ils sont là comme des pignots, à entendre sans l’écouter vraiment la litanie des « Mort ‘ Champ d’honneur » à l’appel de chaque nom de soldat inscrit sur le monument.
La République a une pensée annuelle, un moment de célébration collective pour tous ces pauvres bougres, morts dans un conflit dont ils n’auront jamais connu les tenants et les aboutissants. Mais même cent ans après, on entend peu d’exposés sur les vrais raisons de cette boucherie qui fut un crime contre l’Europe, et dont les stigmates se font sentir encore aujourd’hui, comme si l’on avait toujours peur de nommer les acteurs essentiels du drame. Pas de responsable, pas de coupable, la faute a pas d’chance …
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Pourtant, on sait bien l’enchainement infernal qui a conduit les événements, les combines d’alcôves et les intérêts inavouables qui ont conduit à l’inéluctable. Les chefs de gouvernements ont facilement manipulé les peuples d’Europe en surfant sur l’orgueil nationaliste. Les braises n’ont jamais eu le temps de refroidir tant de bonnes consciences soufflaient dessus jusqu’à l’incendie mondial. Des généraux, en retard d’une guerre, voulaient montrer les muscles, des partis politiques pensaient aux prochains suffrages, les industriels aux commandes du ministère de la guerre, et les souverains et chefs d’Etats à leur zone d’influence.
Puis vint la déclaration du conflit, la ridicule stratégie de l’offensive à outrance, avec des soldats mal équipés, une artillerie lourde insuffisante, au final des millions de morts. Pour le bénéfice de qui, de quoi?
On peine à réaliser ce que fut la vie atroce de ces soldats chair à canon dans les tranchées (même si en cette période fleurissent les témoignages retrouvés). On est loin de ressentir leurs vrais souffrances dans la boue, la puanteur des cadavres, les rats partout, les maladies, le bruit assourdissant, permanent, pendant que l’Etat-Major dissertait stratégie dans des salons cossus autour d’un verre à liqueur, en étouffant les rébellions et les mutineries.
La guerre est toujours faite par des jeunes qui ne savent par pourquoi au profit de ceux qui la lancent en sachant qu’ils n’iront pas au front.
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Mais ça, on ne l’enseigne pas aux enfants. Pourquoi ?
Quand un pays est saigné de ses forces vives, quand chaque village de France est marqué d’un monument aux morts, il serait sain que la disparition de tous ces fils, ces pères, ces frères, ces maris, fauchés par la bêtise, l’orgueil, l’appat du gain et le mépris de quelques personnages haut placés de France, d’Allemagne et d’ailleurs soient rappelés et expliqués aux générations futures.
100 ans de célébrations et toujours pas de reconnaissance officielle des responsables. Comme si cette tragédie était le fruit d’un enchainement spontané, sans implication humaine …
Devoir de mémoire ?
Comme disait Albert, « Tout est relatif ».
Bon dimanche !
Michel Lenoir
Belle réflexion, bien écrite, pleine de bon sens, à la juste limite du coup de gueule et qui donne envie de parler différemment à nos enfants ou petits enfants de cette terrible page d’histoire…. Merci
Ce papier sur cette guerre 14/18 remet bien en place ce que devoir de mémoire devrait signifier. Les responsabilités y sont souvent gommées. Il y a souvent un manque de courage qui accompagne les décideurs politiques!
Vos commentaires complètent bien l’´information factuelle, continuez dans cette voie, c’est un vrai plus qui ouvre la communication avec vous et entre nous. A développer aussi sur la politique locale en initiant les échanges.Merci.
Annick et Jean Pierre
Je suis tout à fait d’accord avec vous, pourquoi ne pas enseigner aux enfants?
Cela éviterait peut-être ( surement d’ailleurs) que les enfants (petits et grands)
qui viennent au jardin public d’Audenge trouvent drôle de monter et descendre
les marches ou s’asseoir pour fumer une clope(lol) sur le Monument aux morts.
Aucun respect et cela est vraiment déplorable.
Bonne journée