Bien-etre : Le porno et ses dangers pour les jeunes, par Patrick Filipe
Les idées psy : La pornographie et ses dangers …
Par Patrick Filipe, Infirmier D.E, Psycho-Praticien.
8/11/19
InfoBassin vous propose une rubrique hebdo autour de la psychologie, avec chaque semaine, des conseils, des analyses, des sujets qui vous peuvent vous concerner.
Retrouvez Patrick Filipe au micro de Michel Lenoir
sur PLAGE FM 89.1
–Les dimanches à 7h35 et à 20h
–Et le vendredi à 13h30
Ecoutez ici la rubrique en podcast audio enregistré sur Plage FM, 89.1 avec Patrick Filipe au micro de Michel Lenoir en 3mn (rubrique IdéesPsy !
“L’érotisme est une pornographie de classe” (Robert Escarpit / Lettre ouverte au diable)
Pour baliser cet article, rappelons 3 définitions pour y voir clair
-Amour : Sentiment vif qui pousse à aimer (quelqu’un), à vouloir du bien, à aider en s’identifiant plus ou moins.
-Sexualité : Ensemble des comportements relatifs à la satisfaction de l’instinct sexuel.
-Pornographie : Représentation de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l’intention délibérée de provoquer l’excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées.
Un nouveau rite de passage
Pour le psychiatre Serge Tisseron, le visionnage de films porno est un nouveau rite du passage à l’âge adulte.
Les jeunes gens, surprotégés par leurs parents, sont adolescents de plus en plus tard. Leur identification passe par des comportements tournant autour de la violence et de la sexualité.
La pornographie reprend ces deux comportements.
Le visionnage de telles images signe un changement de statut car, initialement interdites aux mineurs, elles mettent en scène des comportements sexuels supposés être adultes.
Le risque de visionnage porno pour les enfants et les ados
Le risque de la pornographie est alors pour ces personnes de reproduire dans leurs relations sexuelles, ce qu’ils perçoivent dans ces films.
Selon le psychanalyste Gérard Bonnet : « Le but premier de la pornographie est de donner aux gens un plaisir immédiat autour de la représentation sexuelle. C’est une sorte de raccourci qui permet d’extraire des images ce qu’il y a de plus sexuel sans en passer par la relation. »
Oubliée l’étape du sentiment, de la séduction…
Au diable les sentiments, la séduction, le prélude de la rencontre !
Le passage à l’acte se fait directement avec pour simple discussion, des préliminaires mécaniques dénués d’amour.
En terme de représentation, les répercussions sur l’image de la femme, mais également de l’homme sont déplorables, voire dégradantes.
Le positionnement des acteurs renvoie à des jeux de pouvoir et chosifie l’individu. La sexualité n’est plus un échange, mais un combat avilissant.
Quelles sont les répercussions sur le cerveau ?
Selon le site Pourquoi docteur ?, la pornographie sur internet modifie la structure du cerveau.
Avec 50% des adolescents de 15 ans qui ont été confrontés à des images à caractère pornographique, certaines sources évoquent que le premier visionnage d’images à caractère pornographique à lieu vers 10ans.
L’envahissement des stéréotypes de la pornographie dans la société s’invite désormais partout : à la télévision, dans la publicité et même dans les magazines, y compris ceux réservés aux adolescents.
Quelques chiffres
12% des sites internet dans le monde seraient des sites à caractère pornographique selon la revue du digital.
300 000 visiteurs par seconde sur des sites dédiés de streaming, dans le monde entier. Un trafic qui serait supérieur à celui de Netflix, Amazon et Twitter réunis !
L’homme n’a pas attendu Internet pour s’intéresser à la pornographie. Mais l’accès en est plus rapide et surtout en libre-service.
Les dommages colatéraux
Cependant, une étude Allemande montre que le cerveau des consommateurs de films pornographiques réagit moins face aux stimuli sexuels et que leur lobe droit est plus petit que celui des autres
Certains spécialistes présentent souvent le cerveau gauche associé au raisonnement logique et rationnel et le cerveau droit intuitif, créatif et émotionnel. Mais des études récentes remettraient en question cette hypothèse.
Cette étude ne concernait que des hommes, âgés de 21 à 45 ans, qui ont regardé 4 heures de films pornographiques par semaine, selon leur propre aveu.
Ils ont subi des tests évaluant les répercussions sur leur organisme, notamment des IRM. Ces derniers montrent des altérations significatives du volume de matière grise dans le lobe droit du cerveau, ainsi qu’une baisse de l’activité du cortex préfrontal.
Pour le cerveau, c’est une vrai drogue, avec accoutumance
Les spécialistes évoquent le phénomène de la plasticité cérébrale. C’est une propriété étonnante de notre cerveau de pouvoir se « remodeler » en fonction de ce qu’on lui fait subir. Avec la pornographie, les changements dans la plasticité résultent d’une intense stimulation du centre du plaisir.
Le cerveau des consommateurs de pornographie, peut être comparé à celui des consommateurs de cocaïne ou d’amphétamines. Il est avancé l’hypothèse que ces personnes ont besoin de plus de stimulations externes pour ressentir du plaisir.
Rappelons que les hommes étudiés avaient plus de 21 ans. Or, selon l’IFOP (institut français d’opinion publique) en 2017, la moitié des adolescents âgés de 15 à 17 ans ont déjà surfé sur des sites pornographiques.
Aucune étude n’aborde les conséquences sur la plasticité de leur cerveau. Cependant le monde de la psychiatrie tire le signal d’alarme sur les conséquences psychologiques désastreuses d’une immersion trop précoce dans le monde du porno, et cela depuis longtemps.
Un mot d’espoir !
Selon Serge Tisseron: « Le grand risque de la pornographie est derrière nous. Les jeunes sont moins portés à y croire et prennent plus de distance vis-à-vis de ces films ». En effet, l’utilisation entre autre des téléphones portables et autres caméras numériques amène ces adultes en devenir à être des producteurs ayant eux-mêmes expérimenté la fabrication d’images.
Ils se rendent à l’évidence de ce qu’il est possible de galvauder en se mettant en scène…
Bonne semaine !
Page FB patrick.filipe.33770
Psycho-Praticien. Thérapie cognitive et comportementale, analyse transactionnelle, hypnose
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