Edito : B’A les marques… On nous prend pour des couillons !
L’Oeil au Beurre de Lenoir : Activité commerciale trompeuse sur le Bassin ! Une histoire qui ne manque pas de sel…
9/08/20
Ah, quel bonheur de déguster un produit local fait avec amour par des gens d’ici…
On le sait notre beau pays de Buch produit depuis l’antiquité des huîtres délicieuses et du sel marin.
Et aujourd’hui, l’authentique, le naturel, le fait maison ont le vent en poupe, face à l’agroalimentaire industriel.
Alors un joli produit local avec un bel emballage qui sent bon le terroir et les vacances, ça booste les ventes.
Sauf que… Le produit ne correspond pas toujours à la réclame de l’étiquette.
L’Etat fait le ménage avec « Le Sel du bassin d’Arcachon »
Sur le site de la Préfecture de Gironde, on apprend que « la direction départementale de la protection des populations (ddpp) de la gironde a enjoint l’entreprise titulaire de la marque « le sel du bassin d’arcachon »* commercialisant sa gamme de produits de « fleur de sel » de cesser ses pratiques commerciales trompeuses sur l’origine géographique et la méthode de fabrication de ses produits au sens de l’article l. 121-2 du code de la consommation, dès lors que le sel vendu par cette entreprise est un mélange confectionné à partir d’un sel acheté auprès d’un fournisseur industriel espagnol »
Bigre ! Nous prendrait-on pour des couillons?
Un site et des produits qui donnent envie de mettre du sel dans ses vacances
Sur son site, l’enseigne située à Gujan-Mestras vante avec brio les qualités de son produit et explique:
« A la différence de la récolte traditionnelle en marais salants, nous utilisons une technique unique en France : l’eau de mer est prélevée depuis le bassin d’Arcachon ( secteur Meyran Est ) elle est ensuite filtrée puis acheminée dans notre atelier.
L’eau de mer est portée à ébullition, on récupère ensuite la saumure obtenue pour la mettre à l’intérieur de bacs de cristallisation afin de permettre aux cristaux de sel de se façonner.
Le sel de la Saline du Bassin d’Arcachon est ensuite récolté à la main pour être rincé.
C’est tout ce processus et ce lieu exceptionnel qui en fait un sel unique au monde. »
La marque décline une série de produits : fleur de sel au basilic bio(5,35€ les 75g), au piment d’Espelette, dunes de fleurs de sel fumées (en rupture de stock…)
Le sel du Bassin est donc mélangé avec celui d’une autre provenance.
En soi, pourquoi pas, si c’est justifié. Et à condition que le consommateur soit averti.
(*Voir seldubassin.fr)
Label B’A : Qui peut l’obtenir ?
Quid de la labellisation B’A par le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon chargé de promouvoir les activités locales ?
La démarche “devenir partenaire” « est ouverte à tous les acteurs économiques dont le siège social et/ou une antenne active avec au moins 1 salarié permanent se situe sur l’une des 12 communes du Bassin d’Arcachon ».
Mais pour la vérification des produits, on ne sait pas…
Connaitre la véritable histoire du sel du Bassin
Pour connaitre le sel du Bassin et son histoire, les amoureux de notre petit pays et les curieux se pencheront plutôt sur l’article du regretté Pierre Labat publié par la remarquable Société historique du Bassin d’Arcachon (Shaapb) sur la création des salines du Bassin d’Arcachon au XVIIIe siècle (cliquer ici).
Il commence ainsi : « De 1768 à 1772, la plus grande partie des côtes des paroisses d’Audenge, Biganos et Lanton, couverte jusqu’alors de prés salés, de terres inondables et marécageuses, fut endiguée et aménagée en marais salants.
Ces gigantesques travaux de terrassement allaient mobiliser une main-d’œuvre de plusieurs milliers de terrassiers, entraîner un afflux de population sédentaire nouvelle et principalement celui des sauniers charentais.
Un nouveau village allait naître à Audenge, formant le centre actuel de cette commune… »
Et ça, c’est de l’authentique 100% Bassin!
Bon dimanche et à la semaine prochaine…
Michel Lenoir
Directeur de publication